1325 - Obit de trésorier concernant Botsinsic en Ergue Gaboric dans le cartulaire de Quimper
L'acte en latin ci-dessous, daté du 9 novembre 1325, inscrit dans le cartulaire [1] de Quimper, constitue la première mention connue du nom de la paroisse d'Ergué-Gabéric.
La notice, reproduite à la fin du 14e siècle dans le cartulaire n° 51 de l'église de Quimper, énumère entre autres le village de Botsinsic en Ergue Gaboric.
Autres lectures : « PEYRON Paul - Cartulaire de l'église de Quimper » ¤ « 1169-1170 - Restitution de la dîme d'Erge par l'évêque dans le cartulaire de Quimper » ¤ « 1327 - Legs en présence du recteur d'Ergue Gaburic dans le cartulaire de Quimper » ¤ « 1368 - Taxe des bénéfices payée à Rome pour Ergue-Gabic dans le cartulaire de Quimper » ¤
Présentation
L'objet du document est un obit [2] qui atteste le revenu d'une vente organisée pour célébrer l'anniversaire du décès de maitre Yves, trésorier du chapitre de Cornouaille : « Vendicio census pro anniversario magistri Yvonis thesauraii Corisopitensis ».
Le chanoine Paul Peyron en 1901-1909 a effectué une transcription de l'acte, numéroté 202 dans son étude, sur la base d'une copie effectuée par Alfred de Martonne à partir du cartulaire [1] n° 51 d'origine conservé à la BnF.
La datation est précise, à savoir deux jours avant la Saint-Martin de l'année 1325 : « die sabbati ante festum beati Martini hyemalis anno Domini Mo CCCo vicesimo quinto »
L'acte est signé d'Alain de Coatbilli : « Alanus de Quoetbili, cognosco » qui est vraisemblablement le clerc authentifiant l'acte (cognosco : "connais ou instruis le procès").
La transcription latine du passage relevant de la paroisse d'Ergué est la suivante : « sitis apud Botsinsic in parrochia de Ergué-Gaboric » (à proximité de Botsinsic en la paroisse d'Ergué-Gabéric). Bien que Paul Peyron lise « Botsinsic », on peut aussi transcrire en « Botsuisic » car la place du « i » n'est pas bien marquée dans la graphie d'origine.
Le texte qui précède, « necnon et desuper omnibus terris Kadoredi de Crenou quondam » (ainsi que toute les terres dites anciennement Kadored du Crenou), pourrait s'y rapporter, mais nous ignorons l'origine de ces terres qui auraient généré un revenu de 30 « solidos » [3] ou sous [4], pour un total de 25 livres en monnaie courante.
En fait le village aujourd'hui disparu de « Botsinsic » / « Botsuisic », ou « Botzeusic » au 17e siècle, était au centre d'une trève [5] qui comprenait neuf villages dans la partie sud-ouest de la paroisse d'Ergué-Gabéric.
Il y avait aussi une chapelle entre les villages de la Salle-Verte et du Méleneg. Un ruisseau affluent du Jet qui prenait sa source près de cette chapelle s'appelle « Dour Devot » (eau bénite). Il n'y a plus aucune trace de ce village dans la toponymie actuelle d'Ergué-Gabéric et pourtant il est pourtant cité dans le plus vieux document citant Ergué-Gabéric.
L'orthographe désignant Ergué est bien ici « Ergue Gaboric » (sans aucun accent) pour l'entité la plus étendue d'Ergué, après le démembrement effectué entre 1170 et l'année 1244 quand apparaît le nom « Erge-Arthmael ».
Transcriptions et originaux
Annotations
- ↑ 1,0 et 1,1 Cartulaire, s.m. : registre qui contient les titres de propriété ou les privilèges temporels d'une église ou d'un monastère. Cartulaire d'une abbaye, d'un cloître, d'un prieuré; cartulaires médiévaux. Source : Trésor Langue Française. Les cartulaires anciens bretons sont essentiellement ceux de Landévennec (9 au 11e siècle), de l'abbaye de Redon (de la fin du 8e au milieu du 12e siècle.), de Sainte-Croix de Quimperlé (11e siècle), de l'Église de Quimper (13e et 14e siècles). [Terme] [Lexique]
- ↑ Obit, s.m. : fondation perpétuelle d'une messe anniversaire, messe célébrée pour un défunt à la date anniversaire de son décès, honoraires versés aux prêtres pour la célébration d'un service funèbre. Source : TLFi. [Terme] [Lexique]
- ↑ Solidos, s.m.pl. : à l'origine, le solidus, au pluriel solidi, est le nom donné à la monnaie romaine d'or au début du IVe siècle. Dans les actes écrits en latin du 12-13e siècle, le terme Solidos désigne généralement un sou, à savoir 12 deniers. [Terme] [Lexique]
- ↑ Sol, s.m. : pièce de monnaie correspondant à cette unité monétaire, à l'origine d'or puis d'argent, enfin de métal, et valant en France un vingtième de l'ancienne livre, soit douze deniers. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique]
- ↑ Trève, s.f. : du breton Trev résultant d'un emprunt par le vieux breton Treb "lieu habité et cultivé" au latin Tribus "tribu". Ce terme va prendre au 11e siècle le sens de "quartier, circonscription". L'acception de "trève, "église succursale" est plus récente. Source : Albert Deshayes, dict. des noms de lieux bretons. [Terme] [Lexique]