SAUVÉ Léopold-François - Formulettes et traditions diverses de la Basse-Bretagne
Titre : | Formulettes et traditions diverses de la Basse-Bretagne | ||
Auteur : | SAUVÉ Léopold-François | Type : | Livre/Brochure |
Edition : | Revue Celtique, F. Vieweg | Note : | dont les dictons d'Ergué-Gabéric |
Impression : | Paris | Année : | 1882 |
Pages : | 157-194 | Référence : | ISBN N/A |
Léopold-François Sauvé (1837-1892) [1] est un mémorialiste qui s'est intéressé aux "genres courts" du patrimoine oral de Basse-Bretagne. Il a publié notamment un article titré « Lavarou koz a Vreiz-Izel » dans lequel il présente une comptine incluant une forme phonétique du nom de notre commune : « Erc’hie-Vras », dont on peut deviner la forme dérivée française du Grand-Terrier.
Avec les formulettes, on découvre une collecte très riche de ritournelles de nombreuses communes finistériennes (Châteaulin, Audierne, Douarnenez ...), et parmi elles celles authentifiées comme provenant d'Ergué-Gabéric.
Autres lectures : « SAUVÉ Léopold-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel » ¤ « Krennlavarioù ar C'hannadig - Dictons dans le Kannadig » ¤ « C'hoari koukou, une ritournelle en breton ou aouidell » ¤ « Troiennou komz eus an Erge Vras, embannet gant ar ar vrezhonegerien Leston » ¤
Voici la sélection des formulettes gabéricoises :
I. JEUX D'ENFANTS, DIALOGUES, ETC
- page 162. On raconte aux enfants, pendant qu'on les habille : « Boudadoup, boudadoup, boudadoup ! N'int ket mad al loerou stoup ; Al loerou stamm violet. 'Zo mad d'ar paotrik da gaouet » (Rien ne valent les bas d'étoupe ; Les bas de tricot violet. Sont bons à avoir pour le garçonnet)
- page 163. L'heure du repas venue, les mères disent, au moment de retirer du feu le bassin de bouillie : « Pera vezo da vern ? - Ar vaz war ho kern. - Petra vezo da lein ? - Ar vaz war ho kein. - Pera vezo da goan ? - Ioud poazet war ann tan » (Qu'y aura-t-il à déjeuner ? - Le bâton sur vos cornes - Qu'y aura-t-il à dîner ? - Le bâton sur votre dos - Qu'y aura-t-il à souper ? - De la bouillie cuite sur le feu)
- page 175. La fourmi est appelée : « Mamm al labous vras - A labour hirio evit warc'hoas » (Mère du grand labeur - Qui travaille aujourd'hui pour demain)
II. SUPERSTITIONS, PRIÈRES POPULAIRES
- page 179. Les pièces inspirées par la foi chrétienne sont généralement empruntées à un formulaire unique, le livre d'heures. J'en ai cependant retrouvé quelques-unes dont l'origine doit être cherchée ailleurs : « Me ho salud, kroaz benniget, - Kement kroaz a zo dre ar bed ; - Me a ro d'hoc'h va ene da viret - Ha ma c'horf d'ann douar benniget » (Je vous salue, croix bénie, - [Vous et] toutes les croix qui sont au monde ; - Je vous donne mon âme à garder - Et [je donne] mon corps à la terre bénite)
- page 182. Des souhaits du nouvel an : « Deiz mad d'hoc'h ! Evit ar bloaz ne'm euz ket gwelet ac'hanoc'h ; ar bloavezh mad 'zouetan d'hoc'h ha kals davantach, iec'het ha prosperite, hag ar baradoz da fin ho pue. » (Bonjour à vous ! Je ne vous ai pas encore vu cette année ; la bonne année je vous souhaite et beaucoup d'autres, santé et prospérité, et le paradis à la fin de votre vie)
- page 182. Certains propos de table dont on chercherait vainement des exemples dans le code de la civilité puérile et honnête : « Iec'het mad, kerkouls euz ann adreon hag ann araok ! » (Bonne santé, aussi bien par derrière que par devant !)
- Premières pages
Annotations
- ↑ « Léopold-François Sauvé (1837-1892) est né à Saint-Georges-de-Reintembault, en Ille-et-Vilaine. Sa carrière de fonctionnaire des Douanes le conduit dans le Finistère (Brest, Quimper, l’Aberwrach et Audierne). Là il apprend le breton, se lie d’amitié avec René-François Le Men et François-Marie Luzel. Son intérêt se porte essentiellement sur les genres courts de la littérature orale dont il effectue une collecte remarquable qu’il commence à publier dans le premier numéro de la Revue celtique, et qui seront réunis en volume en 1878 sous le titre : Lavarou koz a Vreiz-Izel. Proverbes et dictons de la Basse-Bretagne. Sa carrière l’entraînera par la suite à Remiremont dans les Vosges, puis à Boulogne-sur-mer, où il est meurt le 7 janvier 1892. Dans ses nouvelles affectations, il a continué à s’intéresser aux traditions populaires et a publié, en 1889, Le Folklore des Hautes-Vosges dans la collection "les littératures populaires de toutes les nations" dirigée par Paul Sébillot chez l’éditeur Maisonneuve à Paris. Si son œuvre concerne pour l’essentiel les genres courts, il a également publié quelques contes et légendes dans la Revue des Traditions Populaires et dans l’Annuaire des Traditions Populaires. » Fiche biographique rédigée par Fañch Postic dans l'encyclodédie en ligne Bérose (Base d’Études et de Recherches sur l’Organisation des Savoirs Ethnographiques).
