C'hoari koukou, une ritournelle en breton ou aouidell
On voudrait ici faire revivre les ritournelles en breton, les « aouidelloù » qu'on chantait dans les cours de récréation d'Ergué-Gabéric. Merci à Nicole Le Grand de nous avoir soumis une de ses ritournelles préférées, à savoir « C'hoari koukou ».
Nous invitons tous les nostalgiques de ces comptines à nous rappeler ces textes, phonétiquement ou avec n'importe quelle orthographe. Et on cherchera tous ensemble l'origine et la signification des textes. Peut-être pourrons-nous trouver des transcriptions musicales, voire des enregistrements de ceux/celles qui voudront bien les chantonner.
Autres lectures : « Krennlavarioù ar C'hannadig - Dictons dans le Kannadig » ¤ « Troiennou komz eus an Erge Vras - Expressions bretonnes » ¤
Une chanson populaire
Voici pour commencer les souvenirs d'enfance d'une gabéricoise :
« Mon père Michel Thépaut, né en janvier 1935 à Kerliès, m'a appris cette chanson qu'il chantait petit, ou jeune homme je ne sais pas. Je me souviens à peu près des paroles, mais phonétiquement car je suis au regret de ne pas parler breton. Voici les paroles de cette comptine. Chansonnette d'enfants ? Qui peut nous en dire plus ? Est ce que ces paroles évoquent quelque chose pour vous ? »
- Ann é qué brao Ann é qué brao potred
- A dawari coucou Adawari coucou
- Ann é qué brao Ann é qué brao potred
- A dawari coucou Ann é mériou.
Après enquête, le texte de ce refrain populaire était :
- Ha n'eo ket brav, ha n'eo ket brav, paotred,
- C'hoari koukou, c'hoari koukou,
- Ha n'eo ket brav, ha n'eo ket brav, paotred,
- C'hoari koukou gant ar merc'hed !
L'expression verbale « c'hoari koukou » (prononcer wari coucou) veut dire « jouer à cache-cache », « flirter », ou « faire l'amour ». On peut donc traduire le refrain ainsi en français :
- Oh ce n'est pas bien, pas bien, les gars,
- De fricoter, de fricoter,
- Oh ce n'est pas bien, pas bien, les gars,
- De fricoter avec les filles.
L'association Dastum a collecté et enregistré Yann-Fanch L'Honoret de Sarzeau, une version incluant le refrain et une strophe supplémentaire :
- Ha pa ouie ma zad ma zad ma zad
- Ha pa ouie ma zad, ma zad ma fouetefe
- Ha pa ouie ma mamm, ma mamm, ma mamm
- Ha pa ouie ma mamm, ma grondefe
Citation littéraire
L'écrivain Pierre Mac Orlan [1] a même glissé cette ritournelle dans son roman « Le chant de l'équipage » publié en 1918 :
Annotations
- ↑ Pierre Mac Orlan (1882-1970) est est un écrivain, auteur d'une œuvre abondante et variée. Il débuta par l'écriture de contes humoristiques, après avoir en vain tenté une carrière dans la peinture. Après la Première Guerre mondiale, son inspiration se tourna vers le registre fantastique et le roman d'aventures. La dernière partie de sa carrière littéraire fut consacrée à l'écriture de chansons, d'essais et de mémoires.