1439 - Testament de Johannes Monachus pour la cire de la chapelle de Kerzevot

De GrandTerrier

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Un document en latin, daté de 1439 et conversé aux Archives Départementales du Finistère, mentionnant un don de cire à la chapelle de Kerdévot « capella beate Maria de Kerzevot in parochia de ergue gaberic duae ad librae cira".

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Ce qui suit est une analyse de son contenu, notamment au travers de l'étude du chanoine Peyron, et par la reproduction et transcription du document d'origine. Nous sommes intéressés pour toute aide pour transcrire plus complètement le document, notamment sur les autres lieux concernés par le partage de l'héritage de Jan Lemoyne.

Autres lectures : « PEYRON Paul - Cartulaire de l'église de Quimper » ¤ « 1169-1170 - Restitution de la dîme d'Erge par l'évêque dans le cartulaire de Quimper » ¤ « 1325 - Obit de trésorier concernant Botsinsic en Ergue Gaboric dans le cartulaire de Quimper » ¤ « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ Etude "Le culte de la très sainte vierge dans le diocèse de Quimper" ¤

Présentation

Un facsimile et une transcription partielle ont été donnés dans un article d'Albert Deshayes en page 15 de la brochure "Kerdévot 89" : « Le lieu apparaît mentionné pour la première fois en 1439 dans le testament de Johannes Monachus (Jehan Le Moyne) conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote G 92 : "... Item do, volo et lego ecclesie sen Capelle Beate Marie de Kerzevot in parochia de ergue gaberic".  »

La référence G.92 ci-dessus est erronée ou correspondant à un ancien classement. La référence actuelle aux Archives Départementales est 2.G.94, fol. 17, et démarre par la formule « In nomine sancti et judundui nuntatis patris et filii et spiritus sancti ».

Il s'agit du testament d'un dénommé « Johannes Monachi », c'est-à-dire Jehan Moyne ou Jean Lemoine. Monachus peut représenter soit un patronyme [1] soit le statut ou profession de moine. Du fait de la terminaison en "i" (et non en "us"), la seconde hypothèse serait corroborée par le commentaire du chanoine Paul Peyron dans son étude du cartulaire de l'église de Quimper : « le nom de famille s'écrit toujours au génitif, ce qui permet de le distinguer du nom de baptême ou du qualificatif indiquant la profession. ».

Le même chanoine a publié une étude intitulée « Le culte de la très sainte vierge dans le diocèse de Quimper » lors du Congrès Marial Breton tenu au Folgoat le 4 septembre 1913. Dans le chapitre "Fondations", page 348, il nous présente ainsi le document : « 1439. Johannes monachus, le Moine ou Manac'h, fonde un obit [2] en l'église de Notre-Dame de la Cité, et donne par testament 2 livres de cire à l'église de Notre-Dame de Kerzevot en Ergué-Gabéric, et à l'église nouvellement érigée à Locronan en l'honneur de Notre-Dame. »

Notre-Dame de la Cité, en latin « Capella beate Marie de Civitate », ou chapelle Notre Dame du Guéodet, était une chapelle importante de la ville close de Quimper, et Paul Peyron parle d'obit [2] ou fondation pour une messe anniversaire du défunt.

Pour Locronan, Johannes Monachus « lègue par testament à la fabrique du prieuré une rente de 10 sols monnoie [3], à charge d’une messe annuelle. Plus 5 sols monnoie [4] à l’hôpital de Saint-Eutrope, et 2 livres de cire à l’église neuve de Notre-Dame », si l'on se réfère au site Infobretagne.com, "Étymologie et histoire de Locronan". L'église neuve est la chapelle N.-D. de Bonne-Nouvelle dite « Kelou-mad ».

En refaisant la transcription du passage relatif à Kerdévot, on ne peut que reprendre les termes du résumé de Paul Peyron, à savoir que le don est bien la fourniture de cire de cierges pour éclairer la chapelle et peut-être comme aujourd'hui pour y faire des vœux : « Item do volo et lego ecclesia sen capelle beate maria de Kerzevot in parochia de ergue gaberic duae ad librae cira ».

2e ligne : "Kerzevot in parochia de ergue gaberic"

En fait le passage de Kerdévot est inclus dans un paragraphe indiquant deux autres dons équivalents de cire, ce d'une part à la nouvelle église de Locronan, et d'autre part à une autre chapelle mariale qui n'est pas identifiée.

Cette dernière aurait pu être la chapelle du Guéodet car une légende y fait état que, pour remercier la vierge d'avoir protégé le lieu de la peste, une procession était organisée les deux février de chaque année, et la bougie ne devait pas s'éteindre sous peine de voir la ville engloutie par les eaux.

Peut-être que les cierges de Kerdévot étaient nécessaires aussi pour commémorer la victoire contre la peste d'Elliant !

Document d'archive

Transcriptions et références

Début du document

In nomine sancti et judundui nuntatis patris et filii et spiritus sancti amen ergo Johannes Monachi filius maruval et ligno mud diffunto Alan Monachi ...

Traduction : Au nom des saints et toutes nouvelles du père et fils et saint esprit, ainsi soit-il donc Jehan Moyne fils de défunt Alan Moyne ...


Passage de la cire

Item volo do et lego ab ordino ecclesia sen capelle beate maria de n... proxi pre... duae librae cira. Item do volo et lego eccesia sen capelle beate maria de Kerzevot in parochia de ergue gaberic duae ad librae cira. Item do volo lego et ordino ecclesia nova bir maret de loc Ronan Regad duae vrani librae cira.

Traduction : Ceci aussi je veux et lègue à l'église ou chapelle sainte Marie de ... deux livres de cire. Et ceci aussi je veux et lègue à l'église ou chapelle sainte Marie de Kerdévot en la paroisse d'Ergué-Gabéric deux livres de cire. Ceci aussi je veux et lègue à l'église neuve de Locronan deux livres ... de cire.


Fin et datation

... anno domino millio CCCC° tricesimo nono tempo ...

Traduction : 14349

Le facsimile de "Kerdévot 89"

1439 - "de Kerzevot in parochia de ergue gaberic". Extrait du testament de Johannes Monachus.

L'étude du chanoine Paul Peyron

Annotations

  1. Sur Wikipedia, dans la biographie de Jean Lemoine (1250-1313), le facsimile des archives départementales est présenté à tort comme le testament de cet évêque d'Arras, fondateur du collège parisien portant son nom et accompagnateur du pape Clément V à Avignon.
  2. 2,0 et 2,1 Obit, s.m. : fondation perpétuelle d'une messe anniversaire, messe célébrée pour un défunt à la date anniversaire de son décès, honoraires versés aux prêtres pour la célébration d'un service funèbre. Source : TLFi. [Terme] [Lexique]
  3. Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique]
  4. Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique]



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Thème de l'article : Un document très ancien en latin mentionnant le lieu de Kerzevot. Création : décembre 2006    Màj : 27.07.2023