VIELVOYE Alain - L'engagement de la dynastie Bolloré à Houat

De GrandTerrier

Couverture
VIELVOYE (Alain), « L'engagement de la dynastie Bolloré à Houat », dans La Revue des deux îles n° 14, Melvan, Mayenne, 121-164
Titre : L'engagement de la dynastie Bolloré à Houat
Auteur : VIELVOYE Alain Type : Article
Edition : Melvan Publication : La Revue des deux îles n° 14
Impression : Mayenne Année : 2017
Pages : 121-164 Référence : 2-9520979-6-3

Autres lectures : « Histoire du petit yacht Dahu II / Lilian de René Bolloré » ¤ « Album-photo de 1926 de J.H. Lartigue en croisière sur le Dahu II et en villégiature à Odet » ¤ « Jacques-Henri Lartigue et sa photo-mystère de René Bolloré en 1926 » ¤ « René Bolloré (1885-1935), entrepreneur » ¤ « Michel Bolloré (1922,1997), entrepreneur » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ 


Notice Bibliographique

L'article de 43 pages paru dans le numéro 14 de la belle revue Melvan [1] est une enquête documentaire menée par Alain Vielvoye sur les quatre époques ayant marqué le plan d'occupation des sols de l'île d'Houat et impliqué plusieurs générations de Bolloré :

1. L'option d'achat de 1927

L'arrivée de René Bolloré (1885-1935) accostant à Houat sur son bateau baptisé « Dahu II » est illustrée par un extrait du feuilleton romancé « L'Île » [2] de Roger Le Grand : « Un matin, lorsque le recteur ouvrit les volets de sa chambre, il aperçut par dessus les toits du village, sous les dunes de Trach-er-Gouret, la silhouette élégante d'un yacht à vapeur, blanche sur les eaux vertes et calmes de la baie. "- Tiens, dit-il à haute voix, voilà Réthoré ! », Réthoré étant l'alias de fiction de Bolloré.

Témoignage du recteur Le Bec en 1929 : « Je dois rendre hommage reconnaissant à quelqu'un qui s'est montré d'une générosité magnifique pour sauvegarder les intérêts religieux de Houat et en même temps défendre ce pays contre l'invasion étrangère : Monsieur René Bolloré, riche industriel à Odet près de Quimper ».

En mai 1927, ayant constaté le risque de voir les terres de l'île vendues à des acquéreurs extérieurs, René Bolloré signe une promesse d'achat (qui ne peut être effectif que 20 ans plus tard, ou anticipé uniquement par la municipalité) à 2000 francs l'hectare de 55 hectares (partie ouest de l'ile, dunes de Treac'h-er-Gouret, pointes d'En Tal et de Toul-er-Brer), contre la contrepartie d'amener de l'eau potable au bourg et de moderniser le vieux port et son quai.

2. L'acte d'échange en 1932

L'adduction d'eau, c'est-à-dire le bâti du château d'eau, l'éolienne pour l'énergie requise pour l'amenée d'eau au bourg, le puisage de l'eau à 25 mètres de profondeur, sont bien réalisés aux frais de Bolloré, mais l'eau puisée est saumâtre.

Quant aux travaux au port ils seront financés par les 106.862 francs apportés par l'entrepreneur dans le contrat d'échange de 1932 avec la commune.

Dans cet acte, Bolloré prend possession des 55 hectares, contre les parcelles acquises entre-temps et les travaux d’eau engagés : « Les échangistes prendront les immeubles dans l’état où ils se trouvent sans pouvoir réclamer aucune indemnité pour qui que ce soit ».

3. Le projet immobilier de 1971

En 1971, le rapport de conseil municipal précise que « Le quai Cappio a bien été réalisé grâce au produit de la vente. Les terres Bolloré sont restées sans construction depuis 40 ans ».

En juillet 1971 Michel Bolloré, fils de René, et l’architecte Le Maresquier proposent au maire d'Houat un projet de construction de 44 petites maisons près du vieux port de Toul-er-Brer. Mais ce projet est critiqué, sur la base notamment des engagements de Bolloré père, décédé en 1935, à « préserver Houat de l'invasion étrangère ».

Le projet inclut une proposition de céder gratuitement à la commune deux hectares des dunes pour y faire un camping municipal. Mais, in fine, ces terres sont « situées dans des sites dignes d’être protégés en priorité » et le projet jugé « préjudiciable à la protection de la flore ».

Après certaines polémiques (cf article dans le Nouvel Obs) et une étude locale du projet, le conseil municipal demande un certain nombre d’amendements, et finalement l'idée sera abandonnée.

4.Le conservatoire du littoral en 1981-1995

Au décès de Marie-Amélie Thubé, veuve de René Bolloré, en 1977, la succession de la propriété des terres de la pointe du Goret aux quatre enfants va permettre la cession progressive de 40 hectares au conservatoire du littoral.

Extraits, Transcriptions

En terme d’île propriété de René Bolloré, on connaît plus celle du Loch dans l'archipel des Glénan, acquise en 1920 avec son lac aux canards et ses 54 hectares. René Bolloré était un amoureux de la mer, et c’est avec son yacht de 32 m « Le Dahu II » qu’il accostait aux Glénans, mais également à Houat dès l'été 1926.

Articles

Nouvel Obs de sep. 1971 : Fichier PDF

Revue Melvan :

Annotations

  1. L'association Melvan (ancien nom de l'île aux Chevaux entre Houat et Hoedic) a pour vocation l'étude, la protection et la promotion du patrimoine historique, naturel, archéologique, social et maritime des îles d'Hoedic et de Houat. La Revue des deux îles publie, chaque année, des articles de fond sur tout sujet concernant Houat et Hoedic, illustrés d'une importante iconographie.
  2. Le feuilleton quotidien « L'Île » de Roger Le Grand est paru sous la forme de 34 épisodes dans le journal « L'Oeuvre » du 14 octobre au 23 novembre 1937. L'auteur fut avocat à Vannes, journaliste et historien amateur, membre de la société polymathique du Morbihan, avant de finir sa carrière comme magistrat. Il s'est intéressé longuement comme mémorialiste au passé des îles d'Houat et Hoedic.



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Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : Février 2008    Màj : 29.11.2024