Billet du 26.04.2025

De GrandTerrier

Hervé Barré, tisserand, médecin, rebouteur et conteur


L'évocation d'un conteur populaire du village de Quélennec, grand inspirateur de Jean-Marie Déguignet dans sa retranscription de contes et légendes.

Hervé Jean Barré est né le 30 ventôse de l'an X de la République, c'est-à-dire le 21.01.1802, à la ferme de Kermorvan où son père est cultivateur. Il épouse en juillet 1829 avec Mauricette Bléogat, gabéricoise elle aussi : dans l'acte de mariage sa profession est tisserand et sa mère veuve et mendiante. En 1840, à la naissance de son quatrième enfant, Jean-Michel, il exerce son métier de tisserand au village de Quélennec où il décède 4 ans plus tard.

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Le mémorialiste Jean-Marie Déguignet l'a très bien connu car il a vécu son enfance dans le même village, de 1838 à1848 : « J'ai connu dans mon enfance un vieux tisserand qui connaissait toutes les légendes bretonnes et les racontait fort bien, sans jamais y changer un mot : il savait conter, mais il ne savait pas inventer. Il se nommait Hervé Baré et habitait Ergué-Gabéric. »

Hervé Barré cumulait plusieurs métiers : « C'était un type original, à la fois médecin, rebouteur et quelque peu sorcier, opérant parfois au nom de Dieu, parfois au nom du diable. Ces talents, il les menait concurremment avec son métier de « guyader » (tisserand). »

Et l'enfant Déguignet a été impressionné par le physique du conteur : « Au physique, il n'était pas beau à voir : il était si maigre qu'on eût dit un squelette ambulant. En lisant plus tard dans « Les mystères de Paris », la description du personnage auquel Eugène Suë avait donné le nom de « Squelette », je crus revoir le portrait d'Hervé Baré, le tisserand. ».

La présentation ci-dessus d'Hervé Barré apparaît dans le tout premier des 26 cahiers de ses mémoires. Et malheureusement ce cahier n'a été retrouvé dans l'héritage familial lors de la publication en 1998-2001 des 25 autres cahiers.

Hervé Barré, tisserand, guérisseur et conteur breton

Nous ne disposons que de la transcription qu'en avait fait en 1963, dans un article dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, l'historien et directeur d'école Louis Ogès, lequel avait eu la chance de déchiffrer ce premier cahier.

Le début du cahier n° 2 commence par cette phrase : « Comme je l'ai dit plus haut, je vais donner ici quelques-uns de ces contes bretons, rites et légendes, que le vieux squelette nous contait ».

Les contes en question constitue finalement un collectage inédit de ces légendes bretonnes populaires qui étaient respectueusement transmis oralement par des conteurs, avec ces personnages incontournables : le troisième fils et la princesse, Lanic, Yann et Chann, Péric, ... Et rendons grâce à Louis Ogès et à Jean-Marie Déguignet d'avoir honoré la mémoire d'un conteur hors pair.


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En savoir plus : « Hervé Barré, tisserand, guérisseur et conteur breton », espaces Biographies et Déguignet.




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