Billet du 20.07.2024
Franc-maçonnerie et serment d'obéissance à l'empereur
Le nouveau site GrandTerrier a été ouvert il y a un an. Aujourd'hui la migration des articles à la nouvelle présentation n'est pas totalement achevée, mais ça progresse : ainsi on y trouve maintenant l'ensemble des délibérations des conseils municipaux d'Ergué-Gabéric entre le 23 prairial de l'an VIII (12 juin 1800) et le 15 mai 1850.
Les dossiers récurrents et/ou importants qui y sont exposés sont les suivants :
Le projet en 1840-42 de transfert du chef-lieu bourg sur les terres de Penn-Karn-Lestonan.
Le rétablissement du règlement d'octroi sur les boissons après sa suppression en 1791.
L'approbation annuelle des budgets communaux et des bilans des recettes et dépenses.
L'organisation des opérations d'entretien des chemins vicinaux et des routes.
L'arrivée des instituteurs et les différentes tentatives de construction de maisons d'école.
Les installations des maires et équipes municipales à chaque nomination par le préfet, hormis la seule période de 1848 à 1850 où le maire est élu par le conseil municipal (après 1851 c'est de nouveau le préfet qui nomme les maires).
À titre d'exemple, le folio 22 daté du 26 mai 1808 : le nouveau maire Salomon Bréhier et son adjoint François Caugant prêtent « le serment d'obéissance à l'empereur et de fidélité aux constitutions de l'empire ».
Cette nomination d'un négociant de la ville de Quimper dans une commune rurale où tous les autres maires ont été et seront agriculteurs peut surprendre. Mais deux raisons l'expliquent : Bréhier y a acquis grâce aux Biens Nationaux de nombreux biens immobiliers d'une part, et il est franc-maçon notoire d'autre part.
En effet, le premier empire a donné lieu à l’unification et à la consolidation de la franc-maçonnerie grâce à Napoléon Ier. Ses frères Louis et Joseph, le consul Cambacérès et bien d'autres sont Grands-Maîtres ou Administrateurs généraux du Grand-Orient où on devait promettre soumission aux lois de l’État, attachement au gouvernement, respect et reconnaissance à l’Empereur. La nomination de Bréhier, initié à la loge « La Parfaite Union » de Quimper, est donc dans l'air du temps.
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