Billet du 08.06.2024

De GrandTerrier

Le pingouin en peluche du D-Day 1944


Cette semaine on célébrait les 80 ans du D-Day en Normandie et en Bretagne. L'occasion de se rappeler les souvenirs d'un gabéricois qui était à Oustreham ce fameux 6 juin et d'exhumer le symbole de sa peluche fétiche qu'il recherchait encore en 1965 dans une émission de télé.

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On connaît l'homme des lettres, l'océanographe et l'entrepreneur papetier d'Odet, mais Gwenn-Aël Bolloré s'est d'abord illustré par son engagement au sein du commando Kieffer qui s'est illustré lors du débarquement de 1944.

Dans son livre « Nous étions 177 », publié aux éditions France-Empire en 1964, il se rappelle de ce moment : « Serrer les dents et arriver ... Arriver ... La plage. Le sol semble monter, c'est bon signe. Soudain, une gerbe liquide à peine à un mètre : peut-être un obus de mortier. Heureusement, l'eau atténue les éclats ... Serrer les dents ...  »

Il était infirmier et dès qu'il met les pieds sur la plage il doit soigner les blessures de ses camarades soldats, notamment le commandant lui-même. Son médecin-capitaine tué, son proche collègue évacué, il accompagne les troupes françaises et britanniques dans leur avancée à l'intérieur des terres et des combats.

Et il s'arrête sur un souvenir particulier : « Dans un coin, un gosse pleure. Je lui donne mon fétiche : un petit pingouin en peluche accrochée à mon havresac. Il est maculé de boue, mais cela suffit à remettre l'enfant en joie. »

* * * * *

Sur les ondes de France-Inter, dans son émission hebdomadaire du vendredi 7 juin, Jean Lebrun a produit une belle émission documentaire sur une figure gabéricoise, Gwenn-Aël Bolloré, avec principalement son engagement en 1944 : « Il était l'un des 177 du commando Kieffer, et il avait, le 6 juin, 19 ans. »

De nombreux témoignages et interview forment des illustrations sonores inédites : « Tout-à-coup on a ouvert le capot et on nous a dit quelque-chose qui voulait dire : "C'est l'heure !". On est monté sur le pont, il faisait encore nuit. Et un silence total. On n'entendait rien. Et puis le jour est monté, relativement rapidement. Mais au début on a vu, dans un silence total, une toute petite ligne qui était les côtes de France. Dans le silence total. »

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Et un souvenir émouvant est retransmis de la première émission télé de 1965 « Au rendez-vous des souvenirs » animée par Marina Grey : « Je recherche un enfant que j'ai vu le 6 juin 1944 à Bénouville, à qui j'ai donné un petit pingouin en peluche. ». L'appel lancé fonctionne, car ils retrouvent l'enfant grandi que cherchait Gwenn-Aël Bolloré, à savoir une femme mariée prénommée Claudine. Sur le plateau de TV ils auront l'occasion de se remémorer cette fameuse journée du 6 juin 1944.

Au micro de Marina Gley Gwenn-Aël en fait une sorte de symbole d'humanité : « Jusqu'à ce moment c'était l’apocalypse, nous avions vu des morts et des gens qui étaient chargés de donner la mort, et tout d'un coup un enfant qui pleure, et ça c'était très important pour moi. »

Les 28 minutes de l'émission :


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En savoir plus : « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Nous étions 177 », « Le témoin GA Bolloré, le 6 juin et après, Jean Lebrun France-Inter », espaces "Biblio" et "Audiovisuel".




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