1862-1879 - Les premiers instituteurs laïcs de l'école communale

De GrandTerrier

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À la recherche des premiers instits laïcs nommés à l'école communale entre 1862 et 1879, après les quatre précédents jeunes prêtres qui ont assuré le service scolaire public entre 1854 et 1861.

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Source : le registre des délibérations des conseils municipaux entre 1851 et 1879 (Archives municipales d'Ergué-Gabéric).

Autres lectures: « Les institutrices et instituteurs en poste à Ergué-Gabéric » ¤ « 1833-1850 - Positions municipales sur la loi Guizot d'instruction primaire » ¤ « 1851-1879 - Registre des délibérations du conseil municipal » ¤ « 1849-1856 Ouverture de la première maison d'école communale au Bourg » ¤ « 1883-1885 - Construction de l'école des garçons au Bourg » ¤ « 1886 - Ouverture de l'école communale des filles dans la maison d'école du Bourg » ¤ 

Présentation

De 1854 à 1862 ce sont des prêtres qui assurent le poste d'instituteur de l'école communale. Au total quatre religieux sortant du séminaire sont nommés par le préfet et l'inspection académiques, malgré la préférence exprimée par la municipalité pour « une école mixte dont la direction serait confiée à des sœurs ».

En 1862 il faut procéder « remplacement de Mr Le Floch, instituteur communal », le dernier prêtre en poste « appelé à d'autres fonctions, ». Le conseil municipal formule sa demande ainsi : « choix d'un instituteur appartenant à une communauté religieuse à confier la direction de l'école communale à un instituteur laïque » (la mention manuscrite rayée semble indiquer que des avis contradictoires se sont exprimés !).

Dans les registres de délibérations de 1862 à 1879 on note trois noms d'instituteurs (sans leurs prénoms) :

  • Labrouse, désigné comme « instituteur public provisoire », en poste de 186? à 1871, séance de novembre 1871 : « s'est démis de ses fonctions » ; « vote à l'unanimité que la direction de l'école communale soit confiée à un instituteur laïque ».
  • Boële, en poste de 187?-1874, séance de janvier 1873 : « vote le reste de la somme de 1574 f 20 c à M. Boële instituteur pour son dévouement à l'école  » ; mars 1874 : « une rétribution à Monsieur Boële instituteur, pour supplément à son traitement ».
  • Le Gac en poste de 1876-1878(?), séance de novembre 1876 : « Le Conseil après avoir délibéré conclut à la nécessité d'un cours d'adultes et prie instamment le conseil départemental d'autoriser Mr Le Gac à ouvrir ces cours » ; novembre 1878 : « Dû à Mr Le Gac Instituteur : 40 f.  ».

Dans les premières années il est question d'une « École Communale » à classe unique, mais par la suite, même s'il n'y a toujours qu'une seule classe et un seul instituteur on lui préfère l’appellation « École publique des garçons », car la préfecture et l'inspection voudraient bien l'ouverture d'une « École publique des filles ». Il faudra attendre 1885-1886 pour que les filles puissent faire leur rentrée : une nouvelle école des garçons sera construite et les filles s'installeront dans l'ancienne école communale.

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Dès 1867 il est question d'étendre le service d'instruction scolaire avec des cours d'adultes : cela sera accepté et rémunéré qu'en 1874. Et en 1877 on considère qu'il faudrait un instituteur adjoint car « la classe est trop nombreuse pour l'instituteur ».

Pendant la période étudiée, il est souvent mentionné de votes de traitements supplémentaires pour l'instituteur, ceci pour les encourager à rester en poste, notamment en 1877 : « Le maire appelle aussi l'attention du conseil sur les changements fréquents des instituteurs dans la commune. Attribuant ces changements à la trop petite rémunération donnée à l'instituteur, ... considérant que le grandissement d'élèves admis gratuitement à l'école met l'Instituteur à la tête d'une forte classe sans être rétribué en conséquence. ».

Ce ne sera qu'en 1881, avec la loi Ferry dite de « gratuité », qu'on ne fera plus de distinction humiliante entre les élèves, suivant leur capacité à payer ou non l'école. Avant cela, la commune d'Ergué-Gabéric doit fixer tous les ans en mars le taux de rétribution scolaire, c'est à dire la contribution des parents d'élèves au paiement du salaire de l'instituteur. Deux tarifs sont établis : « pour les élèves payants » (en moyenne 1 franc et 50 centimes par mois et par élève) et « pour les élèves gratuits » ou « indigents » (en moyenne 50 centimes).

Délibérations (extraits)

15 juin 1862 - demande d'un instituteur laïque

Mr le Président a ouvert la séance et exposé au conseil qu'il y a pou... au remplacement de Mr Le Floch, instituteur communal, appelé à d'autres fonctions, et que le conseil municipal est appelé à déclarer, préalablement ... qui doit être faite par le même conseil, s'il ... que la direction de l'école vacante soit confiée à un instituteur laïque.

Après une discussion à laquelle ont pris part M.M. les conseillers qui ont opté pour le choix d'un instituteur appartenant à une communauté religieuse à confier la direction de l'école communale à un instituteur laïque.

21 juillet 1867 - ajournement de la création d'une école pour filles

Considérant qu'il n'y a pas de local pour recevoir les filles et qu'en supposant un emplacement trouvé, la commune, vu l'état de ses fonds, ne pourrait faire l'acquisition du terrain à bâtir, ni la construction d'une maison d'école, ajourne 1° pour le moment la création d'une école des filles au bourg chef lieu et dans les hameaux de la commune.

2° Le conseil rejette la gratuité dans les écoles et maintient le prix déjà fixé dans la commune.

30 novembre 1871 - démission de M. Labrouse instituteur public provisoire

Le maire déclare la séance ouverte, et donne lecture au conseil municipal, d'une lettre de Monsieur le Préfet en date du 21 courant, par laquelle il nous fait connaître que Monsieur Labrouse, instituteur public provisoire de cette commune, s'est démis de ses fonctions. Par la même lettre, Monsieur le Préfet autorise la réunion du conseil municipal, afin de prendre un avis sur la direction à donner à l'école communale vacante, conformément à l'article 4 du décret organique du 9 mars 1852.

Le conseil après avoir mûrement délibéré, vote à l'unanimité que la direction de l'école communale soit confiée à un instituteur laïque, et prie Monsieur le Préfet de vouloir bien nommer ... le plus tôt possible.

14 janvier 1873 - rétribution pour dévouement à l'école

L'assemblée réunie en novembre suffisant pour délibérer, le conseil :

6° vote le reste de la somme de 1574 f 20 c à M. Boële instituteur pour son dévouement à l'école

2 février 1873 - dépense instruction primaire

Le conseil après avoir délibéré propose de fixer les taux de la rétribution scolaire par mois et par élèves comme suit :
1° sur les élèves payants : 1 f 50
2° Sur les élèves gratuits : 0 f 50

Considérant que les dépenses obligatoires de l'instruction primaire dans la commune d'Ergué-Gabéric sont :
Traitement de l'instituteur : 700 f

Dépenses facultatives :
Distribution de prix : 20 f
Chauffage des classes : 30 f
Dépenses imprévues : 20 f
Total : 780 f

8 mars 1874 - rétribution pour dévouement à l'école

Séance tenante.

Le Maire propose au conseil de voter une rétribution à Monsieur Boële instituteur, pour supplément à son traitement.

Le conseil après avoir délibéré, reconnaissant les services rendus à la commune par son dévouement à l'école, vote à l'unanimité une somme de 100 f.

12 novembre 1876 - avis favorable pour ouverture d'un cours d'adulte

Le président déclare la séance ouverte et donne lecture au Conseil d'une lettre de M. l'Instituteur le priant de prendre une délibération sur la nécessité d'un cours d'adultes.

Le Conseil après avoir délibéré conclut à la nécessité d'un cours d'adultes et prie instamment le conseil départemental d'autoriser Mr Le Gac à ouvrir ces cours.

25 février 1877 - rétribution supplémentaire pour l'instituteur

Le maire appelle aussi l'attention du conseil sur les changements fréquents des instituteurs dans la commune.

Attribuant ces changements à la trop petite rémunération donnée à l'instituteur, proportionnellement au nombre d'élèves et termine en demandant ... le vote de 300 francs dédiés à l'instituteur

Le conseil considérant :

1° Que le grandissement d'élèves ... admis gratuitement à l'école met l'Instituteur à la tête d'une forte classe sans être rétribué en conséquence.

2° Que l'instituteur ... (jardin ?)

Vote à l'unanimité les 300 francs demandés par Monsieur le maire et prie instamment Mr le Préfet de vouloir bien approuver son vote.

7 juin 1877 - un adjoint pour l'école communale des garçons

Le maire rappelle l'attention du conseil sur la nécessité de la création d'un emploi d'adjoint à l'école publique des garçons.

Le Conseil considérant :

1° Que la classe est trop nombreuse pour l'instituteur ;

2° Que le nombre d'élèves présents pendant la moyenne de chacun des 7 mois de plus grande fréquentation surpasse le nombre exigé par la loi prévue ... à son adjoint ;

3° Que le nombre d'élèves se maintient à peu près au même niveau pendant toute l'année :

Émet à l'unanimité le vœu qu'il soit créé un emploi d'adjoint à l'école publique des garçons.

La commune ne peut pour cette création fournir des ressources ; mais elle se charge de fournir à l'adjoint un logement convenable.

17 novembre 1878 - excédent pour l'instituteur

Abonnement à l’École des Communes pour 1878 ... [...] Dû à Mr Le Gac Instituteur : 40 f.

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Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Création : Novembre 2025    Màj : 6.12.2025