1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal
Ce n'est pas vraiment un document d'archive en papier vélin ou parchemin, mais ce fragment de vitrail mérite qu'on le traite comme une véritable pièce historique à déchiffrer, transcrire et interpréter.
Grâce aux anciens inventaires du patrimoine paroissial et au travail d'observation de Roger Barrié sur ce grand vitrail, on est transporté au début du 16e siècle.
Autres lectures : « La maîtresse-vitre de la Passion de l'église St-Guinal » ¤ « BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle » ¤ « La maîtresse-vitre de la chapelle de Kerdévot » ¤ « KERDÉVOT 89, Association - Kerdévot, livre d'or du 5e centenaire » ¤ « LAVALLÉE Philippe - Essai sur les vitraux du canton de Quimper » ¤ « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon » ¤ « COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » ¤ « Guy Autret et l'église d'Ergué-Gabéric, défense de ses prééminences » ¤ « Le tombeau enfeu noble des Kerfors à l'église St-Guinal » ¤
Présentation
En dessous de la quatrième lancette de la verrière de l'église paroissiale St-Guinal, le bas de la console est interrompu par une inscription en minuscules gothiques, un peu cachée derrière un retable baroque. Le millésime de 1516, « mil.Vcc.XVI », y est encore très visible aujourd'hui, comme le montre la photo ci-contre.
Une transcription reconstituée de ces 4 lignes est proposée par Roger Barrié dans son mémoire « Etude sur le vitail en Cornouaille au XVIe siècle » et par Jean-Marie Abgrall dans sa notice paroissiale :
Ceste.victre.fut.fecte.
(en).lan.mil.Vcc.XVI.et.
(esto)et.pour.lors.fabric
ue--jeh--al----
L'épaisseur du joint en ciment recouvre malheureusement la dernière ligne, laquelle était encore partiellement discernable sur des clichés de 1948 de Louis Grodecki (1910-1982) [1].
Philippe Lavallée fait mention de l'année 1528 qui, d'après lui, était visible sur les arcs supérieurs. Couffon mentionne quant à lui l'année 1728 qui correspondrait à une restauration. Mais Roger Barrie y voit une transcription abusive du sigle IHS (Iesus Hominum Salvator) sur deux cartouches supérieurs.
Sur l'arrêté de classement Monuments Historiques de 1898, la maitresse-vitre de la Passion est indiquée comme exécutée vers 1520, alors que la verrière également classée de saint François et sainte Marguerite date de 1571.
Certes 1516 n'est pas la date de création de l'église paroissiale, mais seulement l'année d’élévation de la maîtresse-vitre. D'autres dates antérieures sont attestées comme marquant la fondation de l'église.
Et notamment les dates relevées par Norbert Bernard : « Un acte prônal du 15 décembre 1503 établit le droit du seigneur de Kerfors à disposer d'une tombe à Saint-Guinal, accordé à Charles de Kerfors, seigneur dudit lieu ; une réintégrande de 1513 précise qu'il y avait tombe «enlevée», un enfeu et une tombe au sol ».
Iconographie
Annotations
- ↑ Historien d'art d'origine polonaise. Spécialiste d'art du vitrail et d'architecture religieuse. Collection de clichés du vitrail de St-Guinal au 1/10 citée dans son étude sur le vitrail de Cornouaille au 16e siècle.