1489-1670 - Kerelan, francfief des Regaires de Quimper
Documents conservés aux Archives départementales du Finistère décrivant la propriété noble de Kerelan appartenant noblement au Seigneur Evêque de Quimper.
Les 17 documents : [Kerelan 1489-1670]
Autres lectures : « 1614-1640 - Aveu de l'évêque de Quimper pour les fourches patibulaires de Kerelan » ¤ « 1682 - Possessions gabéricoises du seigneur de Coëtlogon, évêque de Quimper » ¤ « CHATELLIER Armand (du) - Evêché et ville de Kemper » ¤
Présentation
Sous la série 1 G des Archives Départementales de Quimper, sont conservés des documents décrivant les revenus propriétés épiscopales dès le 15e siècle. En 1 G 86 on dispose de 22 liasses datées entre 1489 et 1670 qui décrivent les déclarations d'allégeances des propriétaires du village de Kerelan qui a l'époque dépendait de la commune étendue de Lanniron (le rattachement à Ergué-Gabéric date de 1792) et de l'évêché au travers des Regaires.
Norbert Bernard avait déjà en 2003-2005 commencé un travail de décryptage des liasses en question. Le rassemblement de ces documents a été effectué en 2009 par Jean-Jacques Pérès.
Et dans la continuité de ce travail, ils sont ici regroupés en rubrique "Archives", afin d'être transcrits, annotés et commentés :
- Kerelan 1489-1670 : 22 actes en 15 articles datés de 1489 à 1670 avec copies, transcriptions et annotations.
À noter que la plupart des documents sont accompagnés d'un feuillet plié sur lequel on peut lire le résumé de l'acte, ce texte manuscrit ayant été vraisemblablement rédigé au 19e siècle.
Dans le présent article on va consigner les éléments communs aux documents, c'est-à-dire les contexte historique, le vocable, la généalogie familiale, et enfin le descriptif de la propriété.
Système féodal
Tout d'abord un bout d'explication sur les Regaires, extrait du site http://amisduturnegouet.free.fr :
Les régaires, c'est tout simplement le nom qu'on donnait au domaine temporel dépendant d'un évêque et dont il était le seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Il faut préciser que le mot seigneur n'a pas à l'origine d'autre signification que « celui qui possède la terre ».
D'où venaient ces biens entrant dans les régaires ? Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. [...]
Qui relevait de la justice de l'évêque ? Toute personne vivant sur les terres de l'évêque ou celle vivant sur des fiefs concédés par ledit prélat.
Quant aux terme francfief, les dictionnaires disent généralement ceci :
franc-fief (n.m.)
1.(féodalité) héritage noble ou tenu en franc-alleu.
2.(féodalité) droit que devait payer au roi un roturier possédant un fief.
Généalogies familiales
Les différentes familles qui sont déclarées dans les actes et qui se sont transmis les propriétés de Kerellan.
Généalogie Cavellat / Kerelan :
- CAVELLAT Henry
- ! x?
- ! .....- CAVELLAT Alain
- ! .....! x?
- ! .....! .....- CAVELLAT Marguerite
- ! .....! ..... xSEZNEC Guillaume
- ! .....- CAVELLAT Jean
- ! .....! x?
- ! .....! .....- CAVELLAT Françoise
- ! .....! ..... xRANNOU Yvon
- ! .....! .....- CAVELLAT Marie
- ! .....! ..... xLE GUILLOU Donerz
Généalogie Seznec / Kerelan :
- SEZNEC Guillaume
- ! xCAVELLAT Marguerite
- ! .....- SEZNEC Alain
- ! .....! x?
- ! .....! .....- SEZNEC Jean
- ! .....! .....! x?
- ! .....! .....! .....- SEZNEC Mathieu + 27.05.1658 Ergué Armel, 29, Kerelan en Lanniron
- ! .....! .....! .....- xBARRE Catherine x ..../1636
Généalogie Le Guillou / Kerelan :
- LE GUILLOU Donerz
- ! xCAVELLAT Marie
- ! .....- LE GUILLOU Alain
- ! .....! xDOUGUET Marie
- ! .....- DOUGUET Marie
- ! .....! xLE GUILLOU François
- ! .....! .....- STANG Marie + 04.10.1666 Quimper Chandeleur
- ! .....! .....! xLE MEUR Jean
Propriétés
Les propriétés et héritages déclarées se décomposent en terres, village et moulin. Le village lui-même est divisée par moitié dans certains actes.
Le moulin est construit sur autorisation de l'évêque Alain en 1489 sur une parcelle dénommée Prat an Enez (« prairie de l'île ») et semble donc située entre deux bras de rivière ou ruisseau. Plus tard la parcelle est rebaptisée « prat an milin » en 1556 et 1562 et « parc ar veill » en 1644.
Le moulin « à eau » est déclaré « entre le chemin de Quimper à Coray et la rivière d'Odet », ce qui confirme qu'il n'est pas directement sur les rives de l'Odet, mais en retrait sur un ruisseau qui se jetait dans l'Odet.
Henri Chauveur a également confirmé cette hypothèse en se basant sur les relevés des noms des parcelles du cadastre de 1834, notamment « Foennec ar Veil », le pré du moulin.