VILLEMARQUÉ Théodore Hersart (de la) - Le Barzaz Breiz

De GrandTerrier

Révision datée du 17 août 2023 à 09:12 par GdTerrier (discussion | contributions) (Page créée avec « <!--Type 1 = Livre, Type 2 = Article--> {{Isobib | Type = 1 | NomAuteur = VILLEMARQUE | PrenAuteur = Théodore Hersart / de la | Titre = Barzaz Breiz - Chants populaires de la Bretagne | Editeur = Perrin | Publication = - | LieuEdition = Evreux | AnneeEdition = 1975, 1ère éd. 1839 | Pages = 540 | ISBN = - | ArchArkae = oui | PropPers = - | Cat = Bzh }} __NOTOC__ {|width=870 |width=37% align=left valign=top|<diapo w=220 f1="Barzaz_breiz.jpg" t1="Couverture" w2=... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

VILLEMARQUE (Théodore Hersart / de la), Barzaz Breiz - Chants populaires de la Bretagne, Perrin, Evreux, 1975, 1ère éd. 1839, ISBN -
Titre : Barzaz Breiz - Chants populaires de la Bretagne
Auteur : VILLEMARQUE Théodore Hersart / de la Type : Livre/Brochure
Edition : Perrin Note : -
Impression : Evreux Année : 1975, 1ère éd. 1839
Pages : 540 Référence : ISBN -


<diapo w=220 f1="Barzaz_breiz.jpg" t1="Couverture" w2=220></diapo>

Une centaine de chants bretons populaires collectés au 19e siècle, essentiellement en Basse-Bretagne.

Trois œuvres de cette somme incontournables ont un rapport avec Ergué-Gabéric, soit de voisinage, ou par rapport à une autre version, à savoir « La Peste d'Elliant » et « Les chouans » d'une part, et le Cantique de l'Enfer d'autre part.

Autres lectures : « LUZEL François-Marie - Bosenn Elliant, gwerz de la Peste d'Elliant » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - La Peste d'Elliant, rhapsodie macabre » ¤ « ROUZ Bernez & TREGUER Mikeal - ar Vosenn Nevez, la Peste Nouvelle » ¤ « FAVÉ Antoine - Pierre Commémorative de la Peste d'Elliant » ¤ « Gwers an ifern ou le cantique de l'enfer d'Alain Dumoulin » ¤ « Petite Fantaisie sur l'enfer / Ha Doue bardono nanaon / J-M. Deguignet » ¤ « Noblesse de Tinténiac propriétaire du manoir du Cleuyou avant la Révolution » ¤ 

Le Cantique de l'Enfer

Gwerz qu'Hersart de la Villemarqué attribue au prédicateur Pierre Morin du 15e siècle.

Deux gabéricois ont proposé des versions différentes ou détournées : le prêtre anti-constitutionnel Alain Dumoulin, et le paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet, dont les textes ont fait l'objet d'analyses comparées :

La Peste d'Elliant

La peste qui ravage la petite ville d'Elliant, emportant 7100 personnes. Seuls une vieille femme et son fils ont survécu. Une femme se lamente en accompagnant au cimetière les neuf enfants qu'elle avait mis au monde ; le père, devenu fou, suit en sifflant. Le cimetière est plein jusqu'aux murs, l'église pleine jusqu'aux degrés ; il faut bénir les champs pour y enterrer tous les morts

Extrait : « Me wel ar vered eunn derven, Hag enn he beg eul liser wenn : Eet ann holl dud gad ar vosen » (Je vois un chêne dans le cimetière, avec un drap blanc à sa cime : la peste a emporté tout le monde).

Air et partition :

Texte complet et traduction :

Les Chouans / Ar Chouanted

Ce beau chant présente Julien Cadoudal, frère de Georges, assistant à la mort de Vincent de Tinténiac, victime d'un tir de fusil d'un soldat républicain. Le chevalier de Tinténiac, né à Quimper en 1756, était fils du propriétaire du manoir du Cleuyou à la veille de la Révolution.

Extrait : « Hag hen tennet a goste didan ur ween dero, E ouilein leih he galon, chouket get hon he benn, Enn eutreu Tinteniak por a-drez ar he varlen. » (il s’était retiré à l’écart sous un chêne, et il pleurait amèrement, la tête inclinée, le pauvre monsieur de Tinténiac en travers sur ses genoux..

Air et partition :

Texte complet en breton (d'origine et en KLT) et traduction :

1. Er re goh hag er merc'hed hag er botred vihan, / Ha re pere n'int ket goest de vonet d'en emgann, / A laro enn ho zier, abarh mont de gousket, / Ur pater hag eunn ave euit er chouanted.

2. Er chouanted zou tud vad, hi zou gwir grecheniou, / Sauet de zifenn hon bro klouz el hun beleion; / Mar skoont ar tal hou tour, m'hou ped, digouret d'e: / Doue else, me zud vad, digorai d'hoc'h, eunn de.

3. Julian bleu-ru a lare d'he vamm goh ur mitin : / — Me ia me ged Tinteniak, po monet a blij d'ein. / — De deu vreur dez me losket, ha te me losk eue ! / Mes mar plij d'id de vonet, ra de renai Doue! —

4. Pe zeie er chouanted, ez a bob korn a Vreih, / A Dreger hag a Gerne, hag a Wenned ileih, / Er re c'hlaz digoueh get-he, e maner Koatlogen, / Ez a gosteeu Bro-c'hall, tri mil enn ur vanden.

4. — Chetu enn heur e sonein, ehetu enn heur sonet, / Me emgafemp, eur wech c'hoah, ged er c'hoh soudarded. / Bec'h ar-n-hoc'h, potred a Vreih, bec'h ar-n-hoc'h, ha gwelemp! / Mar m'ann Diol enn-tlu get-he, ma Doue enn tu gen-emp! —

5. Ha pe oant deit de grogein, hen darc'he el un oac'h : / Get he bop a vuzul vad, get hen meit he benn-bah, / He benn-bah, hag he chaplet ez a Zanlez-Anna, / Ha kemed e dosteie, a oa pilet get ha.

6. Ha toullet ker oa he dok, ha toullet he jupen, Ha loud hag he vleu troc'het ged eunn tol a zabren Hag er goed a zivere demeuz toull he goste; Ha n'arzaoue e tarc'hout, hag oc'hpenn e kane.

7. Ken n'hen gwelez kel mui tamm, hag hen gwelez endro, / Hag hen tennet a goste didan ur ween dero, / E ouilein leih he galon, chouket get hon he benn, / Enn eutreu Tinteniak por a-drez ar he varlen.

8. Ha p'achiue enn emgann ar dro enn nozeoh, / Chouanted a zidoste, re ieuang ha re goh, / Hag a denne hou zokeu, hag a lare else: / — Chetu ma goneit gen-emp, ha hon, siouah! marue! —

 

1. Les vieillards et les jeunes filles et les petits garçons et tous ceux qui sont incapables d’aller se battre, diront, dans leurs maisons, avant de se coucher, un Pater et un Ave pour les chouans.

2. Les chouans sont des hommes de bien, ce sont de vrais chrétiens ; ils se sont levés pour défendre notre pays et nos prêtres ; s’ils frappent à votre porte, je vous en prie, ouvrez-leur ; Dieu de même, mes braves gens, vous ouvrira un jour.

3. Julien aux cheveux roux disait à sa vieille mère, un matin : — Je m’en vais, moi, rejoindre Tinténiac, car il me plaît d’aller. — Tes deux frères m’ont abandonnée, et toi tu m’abandonnes aussi ! mais, s’il te plaît d’aller, va-t’en à la garde de Dieu ! —

4. Comme les chouans arrivaient de chaque partie de la Bretagne, de Tréguier, de Cornouaille, et surtout de Vannes, les Bleus venant du côté de la France les joignirent, au manoir de Coatlogon, au nombre de trois mille.

5. — Voici l’heure qui sonne, voici l’heure sonnée, où nous en viendrons encore une fois aux mains, avec ces misérables soldats : du courage, enfants de la Bretagne ! du courage, et voyons ! Si le diable est pour eux. Dieu est pour nous ! —

6. Quand ils en vinrent aux prises, il (Julien) frappait comme un homme : chacun d’eux avait un bon fusil ; lui, il n’avait que son bâton, son bâton et son chapelet de Sainte-Anne, et quiconque l'approchait était abattu à ses pieds.

7. Et tout percé était son chapeau, et percée sa veste, et une partie de sa chevelure avait été coupée d’un coup de sabre, et le sang coulait de son flanc ouvert, et il ne cessait de frapper, et de plus il chantait.

8. Et je cessai de le voir, et puis je le revis, il s’était retiré à l’écart sous un chêne, et il pleurait amèrement, la tête inclinée, le pauvre monsieur de Tinténiac en travers sur ses genoux.

9. Et quand le combat finit, vers le soir, les chouans s’approchèrent, jeunes et vieux, et ils ôtaient leurs chapeaux et ils disaient ainsi : — Voilà que nous avons gagné la victoire, et il est mort ! hélas ! —



Tamponsmall2.jpg
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : avril 2007    Màj : 17.08.2023