« Lestonan » : différence entre les versions

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Le lieu est mentionné ...
Toponymiquement, le nom d'origine « <i>Lez-Donan</i> » peut se traduire par la cour seigneuriale (Lez) d'un dénommé Donan dont on perdu la trace.


Toponymiquement ...
Dés la fin du XVe siècle la spécificité du lieu, ses « patibulaires à deux pots » (piliers de potence), est mentionnée : « <i>justice patibullaire en ung villaige de Lestonan en la parroesse d'Ergué Gabéric</i> ». Le manoir voisin de Lézergué y possédait une justice haute, moyenne et basse situées sur la « <i>montagne de Lestonan</i> » : on y suspendait les criminels dont on laissait les cadavres pourrir.  


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En 1790 ...
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La frise patrimoine du lieu-dit :
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Galerie de portraits :
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Les formes anciennes sont <i>Lesdonan</i> (1540), <i>Lestonnan</i> (1540), <i>Lesthonan</i> (1678), <i>Lestonnant</i> (1678), <i>Lestonan</i> (1685). L'étymologie du nom est donnée par la plus ancienne forme Lez-Donan, qui peut se traduire par la cour (<i>Lez</i>) d'un petit noble rural dénommé <i>Donan</i>.Mais la prononciation de Lez renforce le D en T, et l'accent tonique très fort sur l'avant-dernière syllabe sur le /To/ de <i>Tonan</i> renforce le Z en S. Celle-ci d'ailleurs accentue tellement l'avant dernière syllabe que la dernière ne s'entend plus. On dit /<i>Leston'</i>/, comme on dit chez nous /<i>bar</i>/ au lieu de bara. C'est la conséquence de notre accentuation.
Les formes anciennes sont <i>Lesdonan</i> (1540), <i>Lestonnan</i> (1540), <i>Lesthonan</i> (1678), <i>Lestonnant</i> (1678), <i>Lestonan</i> (1685). L'étymologie du nom est donnée par la plus ancienne forme Lez-Donan, qui peut se traduire par la cour (<i>Lez</i>) d'un petit noble rural dénommé <i>Donan</i>. Mais la prononciation de Lez renforce le D en T, et l'accent tonique très fort sur l'avant-dernière syllabe sur le /To/ de <i>Tonan</i> renforce le Z en S. Celle-ci d'ailleurs accentue tellement l'avant dernière syllabe que la dernière ne s'entend plus. On dit /<i>Leston'</i>/, comme on dit chez nous /<i>bar</i>/ au lieu de bara. C'est la conséquence de notre accentuation.
On peut donc garder la graphie actuelle Lestonan qui, sans dénaturer l'origine du mot, tient compte de la prononciation locale.
On peut donc garder la graphie actuelle Lestonan qui, sans dénaturer l'origine du mot, tient compte de la prononciation locale.
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Version du 2 mars 2024 à 10:32

Variantes bilingues : Lestonan (FR), Lestonan (BR)

Signification : "cour seigneuriale d'un dénommé Donan, nom ancien celte"

Décomposition : Les pour "cour seigneuriale, habitation enclose" (vieux-breton), et patronyme Donan. Diminutif formé du vieux breton Don ("don naturel, grâce"), ou dérivé de Dôn (reine-mère dans la mythologie galloise), ou de Don (héros de mythologie gaelique)

Relevés : 1539, 1540, 1678, 1790, 1834

Coordonnées géographiques : lat. 48.019898, long. -4.021597, cf. « Géo.Lestonan »

Présentation générale

Le village situé entre l'ancienne usine d'Odet et la départementale D15, dite route de Coray, et aujourd'hui une véritable agglomération englobant les lieux-dits Ker-Anna, Menez-Groaz, Kerhuel et Penn-Carn. Avant la moitié du XXe siècle le hameau était décentré sur les quelques maisons de Petit Lestonan (Leston-vihan), tel que mentionné dans le cadastre Napoléonien de 1838 :

Cadastre1838Lestonan.jpg

Toponymiquement, le nom d'origine « Lez-Donan » peut se traduire par la cour seigneuriale (Lez) d'un dénommé Donan dont on perdu la trace.

Dés la fin du XVe siècle la spécificité du lieu, ses « patibulaires à deux pots » (piliers de potence), est mentionnée : « justice patibullaire en ung villaige de Lestonan en la parroesse d'Ergué Gabéric ». Le manoir voisin de Lézergué y possédait une justice haute, moyenne et basse situées sur la « montagne de Lestonan » : on y suspendait les criminels dont on laissait les cadavres pourrir.

En 1790 ...

Explications toponymiques

Bernez Rous écrit dans la revue Keleier de l'association Arkae en février 2006 :

Les formes anciennes sont Lesdonan (1540), Lestonnan (1540), Lesthonan (1678), Lestonnant (1678), Lestonan (1685). L'étymologie du nom est donnée par la plus ancienne forme Lez-Donan, qui peut se traduire par la cour (Lez) d'un petit noble rural dénommé Donan. Mais la prononciation de Lez renforce le D en T, et l'accent tonique très fort sur l'avant-dernière syllabe sur le /To/ de Tonan renforce le Z en S. Celle-ci d'ailleurs accentue tellement l'avant dernière syllabe que la dernière ne s'entend plus. On dit /Leston'/, comme on dit chez nous /bar/ au lieu de bara. C'est la conséquence de notre accentuation. On peut donc garder la graphie actuelle Lestonan qui, sans dénaturer l'origine du mot, tient compte de la prononciation locale.

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Lestonan (Lestonan)
Lestonan Vihan(Lestonan Vihan)

Orthographe Année Source Référence, côte
Lestonan 1539 A.D.L-A. B 2012
Lesdonan 1540 A.D.L-A. B 2013
Lesthonan 1678 A.C.E-G. B.M.S.
Lestonnant 1678 A.D.F. A 89
Grand Lestonan
Petit Lestonan
1790 A.D.F. A 89
Lestonan 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre
Lestonan Vihan 2002 I.G.N. Carte 0618 O

Ce nom est composé de Les + Donan. Donan est probablement un nom d'homme qui s'est renforcé en Tonan après Lez.

Bernez Rous écrit dans son étude en breton "Anviou-Lech an Erge-Vras" achevée en 1977 (et dans un résumé de bulletin an Erge-Vras en 1980) :

8 - LEC'HIOU ISTOREL

b) ANVIOU GANT LEZ

Lez : e kembraeg llys (court)

-- Lestonan Lestonan vian Lestonan-phonétique.jpg Lestonanvihan-phonétique.jpg (Lestonan) (Lestonan Vihan) 1678 : Lesthonan, 1680 : Lestonnan huela, 1685 : Lestonan

Anv un den eo TONAN sur a-walc'h. Bez 'z eus ur sant Tonan e Lestremel. Tud anavezet LE DON a zo ivez.


LESTONAN : Les ou Lez est un ancien mot désignant un manoir, une cour seigneuriale. Tonan est un nom de personne.

A propos de Les "cour seigneuriale", à ne pas confondre avec son homonyme Les ("lisière", "orée", comme dans Lescoat), Albert Deshayes précise dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons (page 159) :

PARTIE "Les lieux de vie"
CHAPITRE "Les lieux habités"


Les "cour seigneuriale" est un terme d'emploi fréquent au Haut Moyen Age, que l'on rend dans les actes par le latin aula "habitation enclose ; palais, château, cour". Ce terme a pu s'appliquer aux premières constructions défensives des mac'htierns bretons qu'étaient les mottes élevées sur butte artificielle pour se défendre des envahisseurs ou des ennemis en général. Il procède du vieux breton lis "habitation enclose" et correspond au gallois llys et au cornique lys "manoir, cour".

Page 34 de son dictionnaire des noms de lieux bretons, Albert Deshayes explique le terme "Les" quand il ne désigne pas la cour seigneuriale :

PARTIE "Décrire la nature"
CHAPITRE "Des repères topographiques"


Les "lisière, orée" et "limite" en général se présente comme premier élément associé à 77 termes différents dont koad ou son équivalent vannetais koed à 35 reprises dans Lescoat, Lescoet ou Lescouet. Puis viennent loin derrière, gwern à 9 dans lesvern ou Leshuern, lec'h à 6 dans Leslec'h, dreseg, le, loc'h et menez à 5 respectivement dans Lestrézec, Leslé, Lesloc'h et Lesménez, krann, traoñ trev dans Lescran, Lestraon et dans Lestré- suivi d'un nom d'homme, etc.

Ce terme est toujours suivi d'un terme descriptif mais aussi d'un élément caractéristique du paysage comme un pont dans Lespont, un four dans Lesforn en Mellac (29), id. en 1540, ou Lesvorn en Ploudalmézeau (29), id. en 1656, une pierre levée dans Leslia en Quéménéven (29), id. en 1480, etc. Le second élément peut aussi être un nom de rivière comme l'Aulne dans Lezaon en Saint-Ségal (29), Lesaon vers 1600, le Dourdu dans Lestourduff en Lanmeur (29) et en Plouider (29), Lesdourdu en 1446, l'Ellé dans Leslé en Arzano (29), Lezele en 1621, le Goyen dans Lesvoyen en Meilars (29), Lesgoezian en 1446, le Steïr dans Lez-Steir en Quimper (29), Lesteyr en 1227.

[...]

Quant au patronyme Don, Albert Deshayes avance l'explication suivante page 286 :

Don est un hagionyme, éponyme de Saint-Don en Glénac (56) ; c'est également le nom d'un héros de la mythologie galloise : Don était le fils de Non ap Selyf. C'est l'équivalent du vieux breton et vieux gallois don "don naturel, grâce". Donan apparaît comme un diminutif du précédent. Il se montre peut-être employé seul dans Donan en Camlez (22). On le relève aussi dans Kerdonan en Plounérin (22), dans Kerdonen en Roudouallec (56), dans Moulin-Donan en Bégard (22), et, renforcé à l'initiale, dans Lestonan en Ergué-Gabéric (29), Lesdonan en 1540, et dans Saint-Onen en Plénée-Jugon (22), id. en 1423.

Il semble qu'il y ait eu une confusion entre les mythologies galloise et gaelique (irlandaise) qui présentent au moins deux personnages différents nommés Dôn :

Wikipedia/Ollamh : "Dôn est une déesse-mère de la mythologie celtique galloise. Ses enfants dieux sont les quatre frères Gwydyon, Hyveidd, Gofannon et Gilvaethwy et la déesse Arianrhod, la « roue d’argent ». Elle est la compagne de Beli Mawr (Beli le Grand), l’ancêtre mythique de certaines dynasties galloises.

Dans la littérature mythologique, elle apparaît notamment dans le conte Math fils de Mathonwy, qui est la quatrième branche du Mabinogi et dans Kulhwch et Olwen. Elle est l’équivalent de Dana, la grande déesse irlandaise des Tuatha Dé Danann"


Www.nordic-life.org/Mathfr : "Suivant les Iolo mss., il y a eu un Don roi de Llychlyn (Scandinavie) et de Dulyn (Dublin) qui, vers 267 après J.-C., amena les Gaëls en Gwynedd. Ils y restèrent pendant cent vingt-neuf ans, jusqu'à l'époque où ils furent chassés par les fils de Cunedda venant du nord de l'Angleterre (p. 81). Il y a eu encore ici probablement confusion entre le personnage mythologique de la reine-mère Dôn et un personnage réel. Chez les Irlandais, il y a aussi un Don, l'aîné des fils de Milet, personnage mythologique, et un Don Dess, roi de Leinster, dont les fils ravagèrent, avec un roi des Bretons, la plus grande partie des côtes de Bretagne"

Lestonan avant 1900

Les 17e et 18e siècles

Les patibulaires
Patibulaires.jpg

Avant la Révolution était attachée au manoir de Lézergué une justice haute, moyenne et basse qui utilisait des "patibulaires" situées sur la « montagne de Lestonan », près du grand chemin de Quimper à Carhaix. Comme au 18e siècle les de La Marche, père et fils, était encore présents à Lézergué (avant d'émigrer à l'île Grand-Terre en Guadeloupe), on peut supposer que ces fourches patibulaires - on y suspendait les criminels dont on laissait les cadavres pourrir - étaient encore dans les souvenirs des habitants de Lestonan. Dans les documents anciens, Lestonan est aussi mentionné sous l'expression d'une justice à «deux potz» qui appartenait aux seigneurs de Lezergué.

Dans le cahier de doléances d'Ergué-Gabéric du 12 avril 1789, on notera l'article 7 : "Que la justice ne se rende plus qu’au nom du roi ; que l’exercice de justice au nom des seigneurs soit supprimé ;".

Baptêmes, Mariages, Sépultures

Avant la Révolution Français les actes qu'on qualifie aujourd'hui d'état civil, étaient tenus par le curé de la paroisse. Les premiers habitants connus du quartier de Lestonan sont Guillaume Le Quéré (marié en 1644 à Marquise Le Mévellec) et son fils Ambroise qui habitaient la ferme de Kerhuel. Par la suite plusieurs générations de Huitric se sont établis à Kerhuel.

En ce qui concerne Lestonan, sa première mention connue date de 1679 et l'acte de baptême du quatrième enfant de René Jac (marié en 1675 avec Catherine Lozeach) mentionne le lieu de Lestonan Huella. Ceci confirme la préexistence de deux villages Lestonan dont l'un, Lestonan Vras, situé plus haute. Les Jac originaire d'Ergué-Gabéric se sont établis à Lestonan avec sans doute l'aide de la belle famille Lozeach établie au manoir de Parc-al-Lan, et également d'un cousin Lozeach prêtre de la paroisse.