« Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 » : différence entre les versions

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[[Image:ArGlad.jpg|left|100px|link=]]__NOTOC__<i>Le cantique de Kerdévot, tel qu'il est toujours chanté avec ferveur à Ergué-Gabéric, n'a pas l'ancienneté de son prédécesseur, celui composé en 1712 ; mais, comme support de la tradition de nos anciens, le cantique actuel mérite assurément de figurer au registre du patrimoine communal.</i>
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[[Image:FaceNDKerdévot.jpg|150px|right|link=]]Quelles sont donc l'origine, les paroles et les notes de ce cantique de Kerdévot ? On trouvera ici quelques explications, une partition, des fac-similés de l'édition originale (imprimatur du 24 juin 1881) et des enregistrements sonores.
<i>Le cantique de Kerdévot, tel qu'il est toujours chanté avec ferveur à Ergué-Gabéric, n'a pas l'ancienneté de son prédécesseur, celui composé en 1712 ; mais, comme support de la tradition de nos anciens, le cantique actuel mérite assurément de figurer au registre du patrimoine communal.</i>


Quelles sont donc l'origine, les paroles et les notes de ce cantique de Kerdévot ? On trouvera ici quelques explications, une partition, des fac-similés de l'édition originale (imprimatur du 24 juin 1881) et des enregistrements sonores.
On trouvera aussi ci-après quelques anecdotes et témoignages sur des moments d'interprétation du cantique, soit notamment l'article d'un journal local en 1906, un entrefilet de Pierre Roumégou dans Le Télégramme et enfin l'hommage en breton de Bernez Rouz relatant l'enterrement de l'écrivain Elliantais Guillaume Kergourlay <ref name=GuillaumeKergourlay>{{PR-GuillaumeKergourlay}}</ref> le 12 novembre 2014.


On trouvera aussi ci-après quelques anecdotes et témoignages sur des moments d'interprétation du cantique, soit notamment l'article d'un journal local en 1906, un entrefilet de Pierre Roumégou dans Le Télégramme et enfin l'hommage en breton de Bernez Rouz relatant l'enterrement de l'écrivain Elliantais Guillaume Kergourlay <ref name=GuillaumeKergourlay>{{PR-GuillaumeKergourlay}}</ref> le 12 novembre 2014.
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Autres lectures : {{Tpg|Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712}}{{Tpg|Résistance contre l'inventaire des biens religieux à Ergué-Gabéric, journaux divers 1906}}{{Tpg|Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou}}{{Tpg|Cantique de saint Guinal d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|L'orgue Dallam du 17e siècle de l'église St-Guinal}}{{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts}}
Autres lectures : {{Tpg|Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712}}{{Tpg|Résistance contre l'inventaire des biens religieux à Ergué-Gabéric, journaux divers 1906}}{{Tpg|Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou}}{{Tpg|Cantique de saint Guinal d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|L'orgue Dallam du 17e siècle de l'église St-Guinal}}{{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts}}


==Présentation==
==Présentation==
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L'air du cantique de Kerdévot est une reprise d'un grand classique des chants dédiés à la Vierge Marie, composé par l'abbé Hippolyte Boutin (1849-1946) en fin du 19e siècle. Le refrain de ce cantique de l'église française était en langue latine : « <i>Laudate, laudate, laudate Mariam</i> ». Et le premier couplet : « <i>O Vierge Marie, Entends près de Dieu. Ton peuple qui prie : Exauce ses vœux</i> ». Au début du 20e siècle, ce cantique était connu dans la France entière par tous les catholiques qui l'utilisaient systématiquement pour le culte marial.
L'air du cantique de Kerdévot est une reprise d'un grand classique des chants dédiés à la Vierge Marie, composé par l'abbé Hippolyte Boutin (1849-1946) en fin du 19e siècle. Le refrain de ce cantique de l'église française était en langue latine : « <i>Laudate, laudate, laudate Mariam</i> ». Et le premier couplet : « <i>O Vierge Marie, Entends près de Dieu. Ton peuple qui prie : Exauce ses vœux</i> ». Au début du 20e siècle, ce cantique était connu dans la France entière par tous les catholiques qui l'utilisaient systématiquement pour le culte marial.


À la même époque, Jean Salaün (1831-1885) <ref name=Salaun>Salaun  (Jean-Marie),  né  à  Lambézellec,  le  12  janvier  1831, décédé  à  Quimper, le  30  décembre  1885.  Il  entra  tout  jeune  à la  maison Lefournier comme  apprenti relieur. J.  Salaun obtint  son brevet  de libraire à Quimper, à la date du  2 février 1859. Après son  arrivée  à  Quimper,  il  devint,  sous  différents  pseudonymes  (Bragou-Berr,  p. ex.), un collaborateur assez actif du  journal L'Océan. Articles de polémique surtout. Au nombre  de  ces  articles,  on  peut citer  ceux dans lesquels  il prit  fait et cause  pour  La  Villemarqué  contre  Luzel  qui  venait  de  publier  sa  brochure  "De l'authenticité  des  chants  du  Barzaz-Breiz"  (Saint-Brieuc,  Guyon  Francisque,  1872 ; in-8°,  vi-47  p.). — J.  Salaun  est  l'auteur d'un assez  grand nombre  de  cantiques, français  et  bretons,  qui sont  devenus vite populaires,  et  le  sont demeurés :  Reine de  l'Arvor,  nous  te  saluons;  D'hor  mam  Santez  Anna,  etc ... Après la mort  de  J. Salaun,  cette  association persista  encore quelques années avec son  fils,  J.  Salaun, qui prit  sa suite.  La librairie fut  transférée,  en  1912,  au  7, rue  Saint-François,  où elle  existe  toujours,  tenue  par  M.  Le  Goaziou qui  l'acquit en  1919. </ref>, éditeur de musique à Quimper, proposa une version bretonne de la Laudate Mariam, dédiées à toutes les chapelles et pardons dédiés à la Vierge Marie mère de Dieu (« <i>Mamm Doue, o Gwerhez</i> »).
À la même époque, Jean Salaün (1831-1885) <ref name=Salaun>Salaun  (Jean-Marie),  né  à  Lambézellec,  le  12  janvier  1831, décédé  à  Quimper, le  30  décembre  1885.  Il  entra  tout  jeune  à la  maison Lefournier comme  apprenti relieur. J.  Salaun obtint  son brevet  de libraire à Quimper, à la date du  2 février 1859. Après son  arrivée  à  Quimper,  il  devint,  sous  différents  pseudonymes  (Bragou-Berr,  p. ex.), un collaborateur assez actif du  journal L'Océan. Articles de polémique surtout. Au nombre  de  ces  articles,  on  peut citer  ceux dans lesquels  il prit  fait et cause  pour  La  Villemarqué  contre  Luzel  qui  venait  de  publier  sa  brochure  "De l'authenticité  des  chants  du  Barzaz-Breiz"  (Saint-Brieuc,  Guyon  Francisque,  1872 ; in-8°,  vi-47  p.). — J.  Salaun  est  l'auteur d'un assez  grand nombre  de  cantiques, français  et  bretons,  qui sont  devenus vite populaires,  et  le  sont demeurés :  Reine de  l'Arvor,  nous  te  saluons;  D'hor  mam  Santez  Anna,  etc ... Après la mort  de  J. Salaun,  cette  association persista  encore quelques années avec son  fils,  J.  Salaun, qui prit  sa suite.  La librairie fut  transférée,  en  1912,  au  7, rue  Saint-François,  où elle  existe  toujours,  tenue  par  M.  Le  Goaziou qui  l'acquit en  1919. </ref>, éditeur de musique à Quimper, proposa une version bretonne de la Laudate Mariam, dédiées à toutes les chapelles et pardons dédiés à la Vierge Marie mère de Dieu (« <i>Mamm Doue, o Gwerhez</i> »).
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Après cette première version générique, Jean Salaûn édita aussi une version « <i>Intron Varia Kerdevot</i> » bien localisée, pour laquelle il obtint en 1881 l'imprimatur du vicaire général Auguste du Marhallac'h <ref name="Marhallac'h">{{PR-Marhallac'h}}</ref> :  
Après cette première version générique, Jean Salaûn édita aussi une version « <i>Intron Varia Kerdevot</i> » bien localisée, pour laquelle il obtint en 1881 l'imprimatur du vicaire général Auguste du Marhallac'h <ref name="Marhallac'h">{{PR-Marhallac'h}}</ref> :  
* « <i>Hogen 'n ilis kaera, Euz a vro Gerne, D'ann Itroun-Varia, A zo enn Ergue !</i> » (Mais la plus belle église du pays de Cornouaille et de la vierge Marie, est à Ergué ).
* « <i>Hogen 'n ilis kaera, Euz a vro Gerne, D'ann Itroun-Varia, A zo enn Ergue !</i> » (Mais la plus belle église du pays de Cornouaille et de la vierge Marie, est à Ergué ).
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Une traduction en français des 6 couplets de la version courte chantée aujourd'hui est proposée ci-dessous, suivie de deux fac-similés de la version intégrale du 19e siècle (25 strophes, avec une traduction partielle de 7 strophes). Ainsi que trois enregistrements sonores à écouter : si vous en disposez d'autres, n'hésitez pas à nous les envoyer, et toute anecdote sur les circonstances d’interprétation sera la bienvenue.
Une traduction en français des 6 couplets de la version courte chantée aujourd'hui est proposée ci-dessous, suivie de deux fac-similés de la version intégrale du 19e siècle (25 strophes, avec une traduction partielle de 7 strophes). Ainsi que trois enregistrements sonores à écouter : si vous en disposez d'autres, n'hésitez pas à nous les envoyer, et toute anecdote sur les circonstances d’interprétation sera la bienvenue.
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==Partition et enregistrements==
==Partition et enregistrements==


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[[Image:BlogCantiqueK.jpg|center|420px|"cliquer pour affichage grand format"]]
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Ci-dessus la partition et le début du texte tels qu'ils sont joués et chantés aujourd'hui, avec 6 couplets et un refrain sur l'air du Laudate  « <i>Mamm Doue, o Gwerhez, Gwelit hor harantez, ... On diwallit bemdez.</i> » (Mère de Dieu, ô Vierge, Écoute notre amour. Protège nous chaque jour). Le texte intégral et d'origine de la fin du 19e siècle, plus long et légèrement différent, a été composé par Jean-Marie Salaün <ref name=Salaun>-</ref>, éditeur de musique de Quimper, avec imprimatur de 1881.
Ci-dessus la partition et le début du texte tels qu'ils sont joués et chantés aujourd'hui, avec 6 couplets et un refrain sur l'air du Laudate  « <i>Mamm Doue, o Gwerhez, Gwelit hor harantez, ... On diwallit bemdez.</i> » (Mère de Dieu, ô Vierge, Écoute notre amour. Protège nous chaque jour). Le texte intégral et d'origine de la fin du 19e siècle, plus long et légèrement différent, a été composé par Jean-Marie Salaün <ref name=Salaun>-</ref>, éditeur de musique de Quimper, avec imprimatur de 1881.
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Trois versions enregistrées, la première en l'église paroissiale St-Guinal avec l'accompagnement de l'orgue Dallam, et les deux suivantes à la flute traversière.
Trois versions enregistrées, la première en l'église paroissiale St-Guinal avec l'accompagnement de l'orgue Dallam, et les deux suivantes à la flute traversière.


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Version chantée accompagnée à l'Orgue (02:02).  
Version chantée accompagnée à l'Orgue (02:02).  
[[File:FLRCantiqueKerdevotChantOrgue.mp3]]


Françoise Le Roux <ref>Françoise Le Roux est l'organiste paroissiale et a participé activement à la promotion et la restauration de l'orgue historique du facteur anglais Dallam en l'église d'Ergué-Gabéric</ref> : « <i>Cet enregistrement  en "live" est techniquement et musicalement sans prétention, mais il a le mérite d'exister; la ferveur y est assurément</i> ».
Françoise Le Roux <ref>Françoise Le Roux est l'organiste paroissiale et a participé activement à la promotion et la restauration de l'orgue historique du facteur anglais Dallam en l'église d'Ergué-Gabéric</ref> : « <i>Cet enregistrement  en "live" est techniquement et musicalement sans prétention, mais il a le mérite d'exister; la ferveur y est assurément</i> ».
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Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.  
Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.  
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Partition "chant" uniquement (00:28).
Partition "chant" uniquement (00:28).
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Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.  
Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.  
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Fusion des canaux multi-instrumentaux avec le logiciel Audacity (00:28).
Fusion des canaux multi-instrumentaux avec le logiciel Audacity (00:28).


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==Paroles et traductions - Version courte==
==Paroles et traductions - Version courte==
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Ce qui suit est le texte chanté aujourd'hui avec ses 6 couplets (le texte original plus long et différent étant reproduit ci-après).
Ce qui suit est le texte chanté aujourd'hui avec ses 6 couplets (le texte original plus long et différent étant reproduit ci-après).
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<big><b>Diskan :</b>
<big><b>Diskan :</b>
<br>Mamm Doue, o Gwerhez
<br>Mamm Doue, o Gwerhez
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<br>Hag en on ezommou
<br>Hag en on ezommou
<br>Ni gar o pedi.</big>
<br>Ni gar o pedi.</big>
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Traduction française :
Traduction française :
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<big><b>Refrain : </b>
<big><b>Refrain : </b>
<br>Mère de Dieu, ô Vierge
<br>Mère de Dieu, ô Vierge
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<br>Et dans nos besoins de charité,
<br>Et dans nos besoins de charité,
<br>Nous aimons te prier</big>
<br>Nous aimons te prier</big>
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==Texte intégral (25 strophes)==
==Texte intégral (25 strophes)==


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Sous le titre « <i>Itroun Varia Kerdevot air Laudate Mariam</i> » les Archives Diocésaines de Quimper ont référencé ce document inédit, daté de 1888, publié par la librairie J. Salaun et publié sur leur site Internet : http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/145.  
Sous le titre « <i>Itroun Varia Kerdevot air Laudate Mariam</i> » les Archives Diocésaines de Quimper ont référencé ce document inédit, daté de 1888, publié par la librairie J. Salaun et publié sur leur site Internet : http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/145.  


Hormis le premier couplet identique, le texte est largement différent de la version courte ci-dessus. Le refrain est simplifié : « <i>Mam Doue, ô Guerc'hez, Bezit hor c'harantez ) bis</i> » (Mère de Dieu, ô Vierge, soyez notre Amour). Le vocabulaire est plus riche et les scènes plus imagées : « <i>Gant mein dantelezet</i> » (pierre de dentelle),  « <i>A ziouch ar c'hleuniou</i> » (au milieu des talus) ...
Hormis le premier couplet identique, le texte est largement différent de la version courte ci-dessus. Le refrain est simplifié : « <i>Mam Doue, ô Guerc'hez, Bezit hor c'harantez ) bis</i> » (Mère de Dieu, ô Vierge, soyez notre Amour). Le vocabulaire est plus riche et les scènes plus imagées : « <i>Gant mein dantelezet</i> » (pierre de dentelle),  « <i>A ziouch ar c'hleuniou</i> » (au milieu des talus) ...


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<b>I. </b>Kanomp a vouez huel,
<b>I. </b>Kanomp a vouez huel,
<br>Mari, Mam Doue ;
<br>Mari, Mam Doue ;
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<br>Divrec'h hor Mam santel,
<br>Divrec'h hor Mam santel,
<br>Deoc'h holl zo digor !  
<br>Deoc'h holl zo digor !  
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<b>XIV. </b>Piou c'helfe lavaret,
<b>XIV. </b>Piou c'helfe lavaret,
<br>Niver ar grasou,
<br>Niver ar grasou,
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<br>Du Marhallac'h <ref name="Marhallac'h">{{PR-Marhallac'h}}</ref>.
<br>Du Marhallac'h <ref name="Marhallac'h">{{PR-Marhallac'h}}</ref>.
<br>Librairie J. Salaun, à Quimper
<br>Librairie J. Salaun, à Quimper
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La succession des 25 strophes délivre une introduction sur les chapelles bretonnes, la description de la plus belle d'entre elles, puis l'évocation des pèlerins de tous ages, de toutes conditions  et de toutes les paroisses avoisinantes (« <i>Kals a dud er bed !</i> », beaucoup de monde au pays) , et au 25e couplet « <i>Ni 'gano da viken, Mam drugarezuz !</i> » (Nous te chantons pour la vie, Mère miséricordieuse).
La succession des 25 strophes délivre une introduction sur les chapelles bretonnes, la description de la plus belle d'entre elles, puis l'évocation des pèlerins de tous ages, de toutes conditions  et de toutes les paroisses avoisinantes (« <i>Kals a dud er bed !</i> », beaucoup de monde au pays) , et au 25e couplet « <i>Ni 'gano da viken, Mam drugarezuz !</i> » (Nous te chantons pour la vie, Mère miséricordieuse).


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Tentative de traduction partielle :
Tentative de traduction partielle :
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<b>III. </b>Avec des pierres de dentelle,
<b>III. </b>Avec des pierres de dentelle,
<br>Venant de nos ancêtres,
<br>Venant de nos ancêtres,
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<b>VI. </b>Près des prairies,
<b>VI. </b>Près des prairies,
<br>Remplies de fleurs,
<br>Remplies de fleurs,
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Elle se dresse haute et belle,
Elle se dresse haute et belle,
<br>Au milieu des talus !
<br>Au milieu des talus !
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<br>Pour prier la mère de Dieu,
<br>Pour prier la mère de Dieu,
<br>Les gens du Grand Ergué !   
<br>Les gens du Grand Ergué !   
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==Témoignages, anecdotes==
==Témoignages, anecdotes==
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Début mars 1906, lors de l'opération d'inventaire à la chapelle de Kerdévot, les résistants d'Elliant et d'Ergué-Gabéric entonnèrent le cantique pour marquer leur contestation : « <i>quand nous y arrivons, les gens d'Elliant nous y avaient précédées et chantaient le cantique de Notre-Dame de Kerdévot</i> », et « <i>M. le Recteur nous a remerciés de notre bonne conduite et tout le monde est sorti en chantant le cantique de Notre-Dame de Kerdévot.</i> » <ref>Action Libérale du 07.03.1906, article "Ergué-Gabéric. La persécution. - Récit d'une Ligueuse".</ref>.
Début mars 1906, lors de l'opération d'inventaire à la chapelle de Kerdévot, les résistants d'Elliant et d'Ergué-Gabéric entonnèrent le cantique pour marquer leur contestation : « <i>quand nous y arrivons, les gens d'Elliant nous y avaient précédées et chantaient le cantique de Notre-Dame de Kerdévot</i> », et « <i>M. le Recteur nous a remerciés de notre bonne conduite et tout le monde est sorti en chantant le cantique de Notre-Dame de Kerdévot.</i> » <ref>Action Libérale du 07.03.1906, article "Ergué-Gabéric. La persécution. - Récit d'une Ligueuse".</ref>.


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Bernez Rouz  a écrit un bel hommage à l'écrivain et dramaturge breton Guillaume Kergourlay <ref name=GuillaumeKergourlay>{{PR-GuillaumeKergourlay}}</ref> dans la revue « <i>Brud Nevez</i> » d'Emgleo Breizh de ce début d'année 2015 :
Bernez Rouz  a écrit un bel hommage à l'écrivain et dramaturge breton Guillaume Kergourlay <ref name=GuillaumeKergourlay>{{PR-GuillaumeKergourlay}}</ref> dans la revue « <i>Brud Nevez</i> » d'Emgleo Breizh de ce début d'année 2015 :
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« <i>Eun eston eo bet da barrezioniz
« <i>Eun eston eo bet da barrezioniz
Bessy-sur-Cure, eur
Bessy-sur-Cure, eur
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breton du cantique de Kerdévot le 12 novembre dernier. Dans l'église pleine à craquer, pour saluer une dernière fois Guillaume, l'air du Laudate a été chanté à tue-tête par Claude Nadeau et les bretons présents. Ils étaient venus à accompagner ce grand nom de la littérature et du théâtre,  
breton du cantique de Kerdévot le 12 novembre dernier. Dans l'église pleine à craquer, pour saluer une dernière fois Guillaume, l'air du Laudate a été chanté à tue-tête par Claude Nadeau et les bretons présents. Ils étaient venus à accompagner ce grand nom de la littérature et du théâtre,  
breton de la tête au pied : "Mère de Dieu, ô Vierge / Écoute notre amour / Mère de Dieu, ô Vierge / Protège nous chaque jour".  
breton de la tête au pied : "Mère de Dieu, ô Vierge / Écoute notre amour / Mère de Dieu, ô Vierge / Protège nous chaque jour".  
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==Annotations==
==Annotations==

Version du 21 août 2023 à 08:39

ArGlad.jpg

Le cantique de Kerdévot, tel qu'il est toujours chanté avec ferveur à Ergué-Gabéric, n'a pas l'ancienneté de son prédécesseur, celui composé en 1712 ; mais, comme support de la tradition de nos anciens, le cantique actuel mérite assurément de figurer au registre du patrimoine communal.

FaceNDKerdévot.jpg

Quelles sont donc l'origine, les paroles et les notes de ce cantique de Kerdévot ? On trouvera ici quelques explications, une partition, des fac-similés de l'édition originale (imprimatur du 24 juin 1881) et des enregistrements sonores.

On trouvera aussi ci-après quelques anecdotes et témoignages sur des moments d'interprétation du cantique, soit notamment l'article d'un journal local en 1906, un entrefilet de Pierre Roumégou dans Le Télégramme et enfin l'hommage en breton de Bernez Rouz relatant l'enterrement de l'écrivain Elliantais Guillaume Kergourlay [1] le 12 novembre 2014.

Autres lectures : « Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ « Résistance contre l'inventaire des biens religieux à Ergué-Gabéric, journaux divers 1906 » ¤ « Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou » ¤ « Cantique de saint Guinal d'Ergué-Gabéric » ¤ « L'orgue Dallam du 17e siècle de l'église St-Guinal » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ 

Présentation

L'air du cantique de Kerdévot est une reprise d'un grand classique des chants dédiés à la Vierge Marie, composé par l'abbé Hippolyte Boutin (1849-1946) en fin du 19e siècle. Le refrain de ce cantique de l'église française était en langue latine : « Laudate, laudate, laudate Mariam ». Et le premier couplet : « O Vierge Marie, Entends près de Dieu. Ton peuple qui prie : Exauce ses vœux ». Au début du 20e siècle, ce cantique était connu dans la France entière par tous les catholiques qui l'utilisaient systématiquement pour le culte marial.

À la même époque, Jean Salaün (1831-1885) [2], éditeur de musique à Quimper, proposa une version bretonne de la Laudate Mariam, dédiées à toutes les chapelles et pardons dédiés à la Vierge Marie mère de Dieu (« Mamm Doue, o Gwerhez »).

Après cette première version générique, Jean Salaûn édita aussi une version « Intron Varia Kerdevot » bien localisée, pour laquelle il obtint en 1881 l'imprimatur du vicaire général Auguste du Marhallac'h [3] :

  • « Hogen 'n ilis kaera, Euz a vro Gerne, D'ann Itroun-Varia, A zo enn Ergue ! » (Mais la plus belle église du pays de Cornouaille et de la vierge Marie, est à Ergué ).
  • « Kerdevot eo hanvet, Chapel burzudus » (Kerdevot est nommée chapelle de merveilles).

Une traduction en français des 6 couplets de la version courte chantée aujourd'hui est proposée ci-dessous, suivie de deux fac-similés de la version intégrale du 19e siècle (25 strophes, avec une traduction partielle de 7 strophes). Ainsi que trois enregistrements sonores à écouter : si vous en disposez d'autres, n'hésitez pas à nous les envoyer, et toute anecdote sur les circonstances d’interprétation sera la bienvenue.

Partition et enregistrements

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Ci-dessus la partition et le début du texte tels qu'ils sont joués et chantés aujourd'hui, avec 6 couplets et un refrain sur l'air du Laudate « Mamm Doue, o Gwerhez, Gwelit hor harantez, ... On diwallit bemdez. » (Mère de Dieu, ô Vierge, Écoute notre amour. Protège nous chaque jour). Le texte intégral et d'origine de la fin du 19e siècle, plus long et légèrement différent, a été composé par Jean-Marie Salaün [2], éditeur de musique de Quimper, avec imprimatur de 1881.

Trois versions enregistrées, la première en l'église paroissiale St-Guinal avec l'accompagnement de l'orgue Dallam, et les deux suivantes à la flute traversière.

A. Enregistrement église St-Guinal

Version chantée accompagnée à l'Orgue (02:02).

Françoise Le Roux [4] : « Cet enregistrement en "live" est techniquement et musicalement sans prétention, mais il a le mérite d'exister; la ferveur y est assurément ».

B. Voix à la flute traversière

Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.

Partition "chant" uniquement (00:28).

C. Partition complète à la flute traversière

Enregistrement amateur de Gwenn Cognard.

Fusion des canaux multi-instrumentaux avec le logiciel Audacity (00:28).

Paroles et traductions - Version courte

Ce qui suit est le texte chanté aujourd'hui avec ses 6 couplets (le texte original plus long et différent étant reproduit ci-après).

Diskan :
Mamm Doue, o Gwerhez
Gwelit hor harantez
Mamm Doue, o Gwerhez
On diwallit bemdez.

I. Kanom a vouez uhel
Mari, Mamm Doue
Ni oll e Breiz-Izel
Zo he Bugale.

II. Kerdevot zo brudet
Dre oll vro Gerne
Aman e vez pedet
Mamm garet Doue.

III. Kristenien an Ergue
Ho pedo bepred
Da vired o ene
O Gwerhez karet.

IV. Ato c'hwi ro skoazell
D'an oll dud devot
Ho ped en ho chapel
Intron Kerdevot.

V. Kerneviz niveruz
A houlenn sikour
O Mamm madelezuz
E-kreiz o labour.

VI. Ni gan meuleudiou
Deoh, Gwerhez Vari !
Hag en on ezommou
Ni gar o pedi.

Traduction française :



Refrain :
Mère de Dieu, ô Vierge
Écoute notre amour
Mère de Dieu, ô Vierge
Protège nous chaque jour

I. Chantons à voix haute
Marie, Mère de Dieu
Nous tous en Basse-Bretagne
Sommes ses enfants

II. Kerdévot est célèbre
Dans toute la Cornouaille
Ici nous prions
La mère aimée de Dieu

III. Chrétiens d'Ergué
Nous prions toujours
De réserver notre âme
À notre Vierge aimée

IV. Vous serez toujours le secours
De tous les gens dévots
Par ta prière dans ta chapelle
Notre Dame de Kerdévot

V. Les Cornouaillais nombreux
Demandent le secours
A leur Mère bienfaisante
Au travers de ses œuvres

VI. Nous chantons les louanges
De vous, Vierge Marie
Et dans nos besoins de charité,
Nous aimons te prier

Texte intégral (25 strophes)

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Sous le titre « Itroun Varia Kerdevot air Laudate Mariam » les Archives Diocésaines de Quimper ont référencé ce document inédit, daté de 1888, publié par la librairie J. Salaun et publié sur leur site Internet : http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/145.

Hormis le premier couplet identique, le texte est largement différent de la version courte ci-dessus. Le refrain est simplifié : « Mam Doue, ô Guerc'hez, Bezit hor c'harantez ) bis » (Mère de Dieu, ô Vierge, soyez notre Amour). Le vocabulaire est plus riche et les scènes plus imagées : « Gant mein dantelezet » (pierre de dentelle), « A ziouch ar c'hleuniou » (au milieu des talus) ...