LE COZ Jacques - Mes années quarante

De GrandTerrier

Couverture
LE COZ (Jacques), « Mes années quarante », dans Les Cahiers de l'Iroise n° 160, Société d'Études de Brest et du Léon, -, 2
Titre : Mes années quarante
Auteur : LE COZ Jacques Type : Article
Edition : Société d'Études de Brest et du Léon Publication : Les Cahiers de l'Iroise n° 160
Impression : - Année : 1993
Pages : 2 Référence : N/A


Notice Bibliographique

Dans ce numéro consacré aux « Maîtres de jadis », l'homme de lettres et historien Jacques Le Goz [1] a rédigé un article sur ses années d'enfant d'instituteur, à Langolen, puis à Ergué-Gabéric : « Le but s'appelait Lestonan, à huit kilomètres de Quimper : une école à trois classes, avec deux cours et deux jardins derrière la maison de la directrice [2] qui avait un piano dans son salon ».

Autres lectures : « M. Le Coz et son épouse, instituteurs à Lestonan en 1945 » ¤ « Espace "Les Instits" » ¤ « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ 

Extraits, Transcriptions

Extraits

Quand j'ai eu neuf ans, mes parents ont voulu se rapprocher de la ville ... et de son Lycée. C'est ainsi qu'en 1945, alors qu'on commençait à y planter des poteaux électriques, nous avons quitté le Paradis terrestre dans le car du village, transformé pour l'occasion en camion de déménagement. Le but s'appelait Lestonan, à huit kilomètres de Quimper : une école à trois classes, avec deux cours et deux jardins derrière la maison de la directrice qui avait un piano dans son salon. Mon père eut la classe des « grands » qu'il devait préparer un peu à l'examen d'entrée en Sixième et surtout, bien sûr, au Certificat d'Études. À grand renfort de dictées et de problèmes, il le faisait résolument, sans état d'âme. Pendant les récréations, il menait avec la même fougue les matches de foot de ses élèves, tandis que ma mère veillait sur les petits dans l'autre cour. Quant à moi, j'eus pour maîtresse Madame la Directrice, avant d'affronter l'année suivante l'autorité redoutable de mon père ...

Durant ces deux années, j'ai commencé à découvrir peu à peu un monde extérieur au cocon familial et différent de celui des petits paysans bretonnants de Langolen. J'eus dans la cour de récréation et les préaux déserts du jeudi des camarades de jeu ou de lecture dont les pères travaillaient à l'usine Bolloré (« O.C.B. ») nichée un peu plus bas, au bord de la rivière. Cette rivière c'était l'Odet, où je vois encore toute une école, instituteurs en tête, descendre par un bel après-midi d'été jouer dans la prairie et barboter dans les eaux fraîches. En ce mois de juin 47, nous n'étions, dans ma classe de CM2, que trois ou quatre à passer l'examen d'entrée en Sixième. Je fus reçu en assez bon rang, malgré mes erreurs de calcul.

Annotations

  1. Né à Concarneau en 1936 de parents instituteurs, Jacques Le Goff (qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme historien et spécialiste du Moyen-Age), a été professeur de lettres classiques à Brest au Lycée de Kérichen et au Lycée de l'Iroise jusqu'en 1982, puis proviseur-adjoint au Lycée naval. Il s'est intéressé à l'histoire de l'art, et a contribué activement à la revue « Les Cahiers de l'Iroise ».
  2. Il s'agit vraisemblablement de Francine Lazou, affectée à Lestonan depuis 1926, son époux étant décédé le 15 mai 1940 sur le front : « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ .



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Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : Août 2015    Màj : 12.09.2024