L'assassinat crapuleux d'un casseur de pierres à Niverrot, journaux de 1930-31
Où il est question de casseurs de pierres près de Niverrot et de Kerdévot, d'un assassinat en plein champ de pommes de terre et du procès en assises d'un jeune domestique qui écope d'une peine de 15 ans de travaux forcés.
Coupures de presse d'octobre 1930 et janvier-février 1931 : L'Ouest-Eclair [1] [2], La Dépêche de Brest [3], Le Petit Breton [4]. Voir aussi la chronique de Louis Gildas sur cette affaire sur Radio Bleu Breizh Izel du 17.09.2018.
Autres lectures : « GILDAS Louis - Faits divers en Bretagne - 2e saison » ¤ « Village du Niverrot » ¤ « Divers faits divers à Ergué-Gabéric, journaux locaux 1930 » ¤
Présentation
Les longs articles ci-dessous publiés dans les journaux « L'Ouest-Eclair », « La Dépêche de Brest » et « Le Petit Breton » illustrent parfaitement la misère et la violence en milieu rural pendant la première moitié de 20e siècle, au travers notamment des égarements des plus jeunes.
Les premiers articles de 1930 sont titrés « Le crime d'Elliant » parce que les premiers secours sont demandés par le maire d'Elliant, le décédé étant employé par le détenteur du moulin de Quénéhaye situé sur la rive elliantaise, mais le champ de ce moulin où a été commis le meurtre est bien de l'autre côté du ruisseau sur le territoire d'Ergué-Gabéric. Les articles suivants relatent l'affaire comme l'assassinat d'Ergué-Gabéric et l'Ouest-Eclair publie même la photo du village de Niverrot où sont domiciliés la plupart des protagonistes. Et l'acte de décès est bien déclaré dans ce village gabéricois [5].
L'accusé Jean-Louis Lizen, âgé de 19 ans, natif de Fouesnant de parents miséreux, est domestique pour 200 francs par mois (300 pendant la moisson) dans une ferme de Niverrot, après avoir été ouvrier verrier dans la région rouennaise. Le 12 octobre 1930 il tue à coups de houe un ouvrier agricole, casseur de pierres à l'occasion (tout comme son agresseur), et lui dérobe ses 1660 francs d'économies. Pour commettre son délit, Lizen avoue avoir bu un litre de vin rouge et de l'eau-de-vie de cidre.
Le co-accusé est André Tanguy, 14 ans, est également domestique dans la même exploitation agricole de Niverrot. Orphelin d'un père alcoolique et avec une mère épileptique hospitalisée, il est pupille de l'Assistance publique (renvoyé de l'orphelinat Massé [6] pour indiscipline) et placé dès ses 12 ans dans la ferme de Niverrot. Quand il était petit, son père l'obligeait à aller mendier son pain.
Leur victime, le journalier François - ou plutôt Fañch - Gourmelen, est logé à Niverrot, a 56 ans et est qualifié de vieillard. Méfiant, il porte ses économies sur lui, dans son veston. Casseur de pierres pour le remblaiement de la nouvelle route de Kerdévot à Niverrot, il est aussi employé par le meunier de Quénéhaye comme journalier et ramasseur de pommes de terre. Il est présenté comme « une physionomie plutôt sympathique. très sobre, il acceptait rarement à boire - il buvait de l'eau - ce qui, à certains points de vue, le faisait passer pour un original dans un pays où l'on ne recule pas devant la bolée. »
Ce qui frappe à la lecture des comptes-rendus d'interrogatoires et d'audiences d'assises, c'est le fossé social qui existe entre d'une part les domestiques, jeunes et vieux, et leurs patrons agriculteurs d'autre part. Les premiers sont désignés par leurs patronymes - Lizen, Tanguy et Gourmelen -, très souvent sans leurs prénoms, et jamais sans les "Monsieur" qui caractérisent leurs patrons. Les domestiques et journaliers travaillent tous les jours, y compris le dimanche jour de crime, matin et après-midi, alors que leurs employeurs sont ce jour-là en sortie de chasse. Les domestiques sont logés très modestement, soit par exemple celle du meurtrier : « la grange où, près des tas de paille, se trouvait sa chambre. ».
Au procès d'assises le jury a longuement délibéré, et n'a pas manqué de constater la culpabilité avec vol et préméditation de Jean-Louis Lizen qui aurait dû écoper de la peine de mort.
Le lieu du crime, un champ de pommes de terre près de Menez-Niverrot, à 150-200 mètres du moulin de Quénéhaye, au centre de la carte :
Mais le jugement relève des circonstances atténuantes qui, en temps normal, transforme la peine de mort en travaux forcés à perpétuité. Mais ici les jurés convainquent le président de réduire la peine à quinze ans, le célèbre avocat Jean Jadé ayant déclaré que « son hérédité a pesé certainement sur son geste meurtrier » et demandé de faire « la part des responsabilité de la société dans l'abandon dont Louis Lizen a été l'objet depuis sa naissance ». Et notamment le fait qu'il a été « jeté dès l'âge de 13 ans, dans une de ces verreries de la Seine-Inférieure où trop d'enfants se livrent à un travail épuisant dans une lamentable promiscuité morale. ».
Son jeune complice André Tanguy dont la faute est d'avoir le guet avant l'agression est acquitté. Le journaliste du Petit Breton ajoute : « Il y a, incontestablement, beaucoup à faire, au point de vue social, pour arrêter la jeunesse dans la voie du crime. C'est une tâche à laquelle il convient de suite de s'attacher. Le temps presse. ».
Transcriptions
Dépêche de Brest du 16.10.1930
Le crime d'Elliant
L'assassin, un ouvrier agricole de 19 ans, a été arrêté, hier, par la brigade mobile.
Sachant que Gourmelen portait toujours ses économes sur lui, il l'a tué à coups de houe pour le voler.
Quimper, 15. - Depuis dimanche, de nombreux groupes de curieux venus des alentours, bravant le mauvais temps et les chemins boueux où l'on enfance jusqu'aux chevilles, sont venus aux abords du moulin de Kernac'hait s'entretenir avec les habitant du lieu de l'horrible crime qui a douloureusement surpris toute la région.
François Gourmelen, la victime, était une physionomie plutôt sympathique. très sobre, il acceptait rarement à boire - il buvait de l'eau - ce qui, à certains points de vue, le faisait passer pour un original dans un pays où l'on ne recule pas devant la bolée. Soit par goût, soit par calcul, Gourmelen évitait les dépenses superflues, étant d'un naturel très économe, ce qui d'ailleurs lui avait permis de mettre de côté de sérieuses économies.
Avant de s'embaucher au service de M. Quéméré, sur les terres du moulin, il s'employait avec deux autres manœuvres à casser du caillou sur la route de Kerdévot à Niverrot et cela depuis trois ou quatre mois. Il ne fit alors, pas plus qu'antérieurement, parler de lui. On ne lui connaissait pas d'ennemis. Les deux dimanches qui ont précédé le crime, il avait mis à profit son repos hebdomadaire pour aller voir sa fille à Rosporden. C'était là l'un des rares déplacements qu'il s'accorait. Au demeurant un brave homme sur la triste fin duquel on se montre unanime dans le pays à s'apitoyer.
Ouest Eclair du 17.10.1930
Le crime d'Elliant
L'assassin, un jeune homme de 19 ans, est arrêté
Pendant qu'il accomplissait le crime, un gamin de 14 ans faisait le guet
La somme volée, 1.660 francs, est retrouvée dans un tas de paille.
Quimper, le 15 octobre. - (De notre rédaction). - L'enquête même, autour de l'affaire d'Elliant, a abouti ce soir à l'arrestation de deux jeunes gens dont l'un le principal coupable, Jean Lizen, n'a que 19 ans et l'autre, André Tanguy, 14 ans. Les deux arrestations confirment ce que nous avions toujours dit, à savoir qu'il fallait rechercher le ou les coupables parmi les familiers du journalier.
À vrai dire, l'affaire telle qu'elle se présentait à la perspicacité des enquêteurs, gendarmes et inspecteurs de la brigade mobile, constituait malgré les présomptions recueillies comme une énigme difficile à résoudre. Et cependant les investigations comme nous l'avons déjà dit devaient être limitées à un cercle restreint autour de la petite contrée entourant le moulin de Quénéhaye.
Plusieurs piste sérieuses ont été suivies depuis le premier jour, tant par la brigade mobile que par la gendarmerie. L'une au moins que l'on croyait décisive n'avait pas donné hier les résultats qu'on en escomptait. Mais ce premier échec n'avait pas découragé les policiers et c'est ainsi qu'aujourd'hui ils ont repris leur travail avec plus de persévérance que jamais. Parmi les nombreux témoignages recueillis, il en est qui avait plus ou moins d'importance. Les enquêteurs comme bien on pense ont interrogé tous les habitants de la région susceptibles de leur donner une indication quelconque. Parmi les plus intéressantes, il y avait par exemple celle de M. René Le Roux de Kerdévot, de son fils René et des deux frères Rannou. M. Le Roux et les trois autres chassaient dans l'après-midi du 12 octobre, à 14 heures 55 exactement. Ils se souviennent de l'heure parce que l'un d'eux regarda sa montre à de moment. Ils passèrent dans le champ même où Gourmelen, le journalier, travaillait à arracher des pommes de terre. M. Le Roux demanda à Gourmelen s'il y avait du gibier dans les environs. Celui-ci répondit négativement et les chasseurs prirent à travers champs la direction du village voisin de Niverrot.
Après qu'ils eurent parcouru 200 ou 300 mètres, les deux frères Rannou aperçurent un homme qui se dirigeait vers le champ où se trouvait Gourmelen. Ils semblèrent le reconnaître d'abord pour être un journalier agricole de Niverrot. puis l'un d'eux émit l'idée que ce devait être un domestique d'un village proche. Ils en étaient distants de 300 mètres environ. La taille de l'homme comme son signalement semblaient, en effet, indiquer qu'on avait plutôt affaire à ce dernier, un jeune homme de 19 ans, nommé Lizen.
Ces témoignages des quatre chasseurs étaient, comme nous le disons plus haut, particulièrement précieux. On se souvient, en effet, que M. Le Grand retrouva le cadavre de Gourmelen vers 16 heures et encore chaud. Le coup avait donc été porté entre 14 h 55 et 16 heures et, vraisemblablement, peu après le passage de M. Le Roux et de ses trois compagnons. Le coupable était-il l'homme qui avait été vu, à ce moment, marchant à travers champs dans la direction du lieu où se trouvait le journalier ? Il y avait tout lieu de le croire et c'est vers cette piste surtout que gendarmes et policiers aiguillèrent leurs recherches.
Dépêche de Brest du 17.01.1931
Assises du Finistère. Audience du samedi 17 janvier. L'assassinat de François Gourmelen à Ergué-Gabéric.
Louis Lizen est condamné à 15 ans de travaux forcés. André Tanguy est acquitté.
Quimper, 18. - Les débats sont présidés par M. Bertin, conseiller à la Cour d'Appel de Rennes, assisté de MM. Dufour et Durand, juges. M. Lhéritier occupe le siège du ministère public ; M. Michard celui de greffier.
L'accusé Louis-Marie Lizen, 19 ans, domestique de ferme chez M. Bourbigot, cultivateur au village de Niverrot, en Ergué-Gabéric, avait travaillé précédemment comme ouvrier verrier à Blangy-sur-Bresle (Seine-Inférieure), où il avait laissé une jeune fille qui était, dit-il, devenue sa maîtresse. Au mois d'août 1930, celle-ci lui écrivit qu'elle était fiancée et que, dès lors, il eut à cesser sa correspondance.
Lizen exhala sa colère devant son patron et devant le jeune André-Marie Tanguy, âgé de 14 ans, comme lui domestique chez M. Bourbigot, et sur lequel il avait pris un certain ascendant, disant à plusieurs reprises que, s'il avait de l'argent, il achèterait un révolver et irait la tuer.
Un jour étant avec Tanguy, il s'arrêta avec un casseur de pierres, François Gourmelen, âgé de 56 ans, qui venait de vendre des cailloux et qui montra à Lizen et à Tanguy la somme de 5 à 600 francs qu'il portait sur lui.
Ouest Eclair du 17.01.1931
« Quimper. Aux Assises du Finistère. Le crime de deux vauriens : pendant que l'un faisait le guet, l'autre assommait un vieillard à coups de houe.
Quimper, 17 janvier (de notre rédaction). La dernière audience de la première session des Assises appelle l'affaire suivante :
Louis Lizen, 19 ans, domestique de ferme à Niverrot, en Ergué-Gabéric, est accusé : 1° d'avoir, le 12 octobre 1930, tué un casseur de pierres, François Gourmelen, 56 ans ; 2° d'avoir volé une certaine somme d'argent au préjudice de sa victime et ce, avec préméditation.
André Tanguy, 14 ans, domestique de ferme au même lieu, est accusé de complicité.
L'accusé, Louis-Marie Lizen, 19 ans, domestique de ferme chez M. Bourbigot, cultivateur au village de Niverrot, en Ergué-Gabéric, avait travaillé précédemment comme ouvrier verrier à Blangy-sur-Bresle [7] (Seine-Inférieure), où il avait laissé une jeune fille qui était, dit-il, devenue sa maîtresse. Au mois d'août 1930, celle-ci lui écrivit qu'elle était fiancée et que, dès lors, il eut à cesser sa correspondance.
Lizen exhala sa colère devant son patron et devant le jeune André Tanguy, âgé de 14 ans, comme lui domestique chez M. Bourbigot, et sur lequel il avait pris un certain ascendant, disant à plusieurs reprises que s'il avait de l'argent, il achèterait un revolver et irait la tuer.
Un jour étant avec Tanguy, il s'arrêta à parler avec un casseur de pierres, François Gourmelen, âgé de 56 ans, qui venait de vendre des cailloux et qui montra à Lizen et à Tanguy la somme de 5 à 600 francs qu'il portait sur lui.
Petit Breton du 01.02.1931
Après les assises du Finistère
La Cour d'Assises du Finistère a, au cours de la première session de l'année 1931, qui a été close samedi, jugé deux très graves affaires d'assassinat avec préméditation et vols, qui avaient causé une légitime émotion dans notre département, et tout particulièrement dans le monde agricole, qu'ils intéressaient d'une façon plus spéciale.
En ce qui concerne l'affaire qui est venue samedi devant la Cour d'Assises, M. Lhéritier, procureur de la République, n'a pas hésité, dans son réquisitoire, à demandé au jury de rendre un verdict impitoyable, c'est-à-dire portant condamnation à mort, pour l'assassin du casseur de pierres François Gourmelen, d'Ergué-Gabéric, le jeune Louis Lizen, âgé de 19 ans, originaire d'Elliant, domestique de ferme, à Niverrot, dans cette commune.
Coupures de presse
Annotations
- ↑ L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français, créé par deux Bretons chrétiens d'une sensibilité républicaine et sociale, l'abbé Félix Trochu, prêtre en Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Lou, natif de Vannes, commissaire de la Marine, puis avocat. Les ventes décollent après la Première Guerre mondiale et, en 1930, le patron embauche son gendre, Paul Hutin, un Lorrain de 42 ans qui deviendra son gendre. Le journal rayonnait, à ses débuts, sur cinq régions, la Bretagne, la Normandie, l'Anjou, le Maine et le Poitou, comme Journal républicain du matin. En 1940, Paul Hutin, militant antinazi comme sa femme, souhaite que L'Ouest-Eclair ne paraisse pas sous le joug allemand et s'engage dans la Résistance. L'Ouest-Éclair sera interdit à la Libération pour acte de collaboration. Paul Hutin revient à Rennes, à peine libérée, le 4 août 1944 pour créer le Ouest-France.
- ↑ La coupure de presse Ouest-Eclair nous a été signalée par Mme Hélène Gille-Perrier.
- ↑ La Dépêche de Brest est lancée le 18 novembre 1886 avec des moyens très limités et succède à l’Union Républicaine du Finistère créée 10 ans plus tôt. Quotidien, il sera même biquotidien durant des périodes d’actualité forte, comme lors de la première guerre mondiale, avec une édition du matin et une édition du soir. Installé rue Jean Macé à Brest (à l’époque rue de la rampe), à l’emplacement des locaux actuels du Télégramme, La Dépêche de Brest poursuivit son évolution jusqu’au 17 août 1944. Ce jour là, en application de la nouvelle réglementation de la Libération, les biens de la Dépêche furent mis sous séquestre. L’ensemble du matériel est alors loué au Télégramme, nouveau titre autorisé par le Comité régional de l’information.
- ↑ Le Petit Breton (1920-1940) hebdomadaire de la Fédération des républicains démocrates du Finistère (Ligue nationale de la démocratie) ["puis" organe du Parti démocrate populaire "puis" organe du Parti démocrate populaire dans le Finistère]. Première année : n° 1 (3 oct. 1920) ; dernière année : n° 1070 (16 juin 1940) - Brest (impr. à Morlaix puis Rennes).
- ↑ Relevé Etat-Civil Décès - 12/10/1930 - Ergué-Gabéric (Niverrot). GOURMELEN François, Manoeuvre, âgé de 56 ans. Père : Jérôme, décédé. Mère : Marie SAUX, décédée. Conjoint : Marie Josèphe LE GOC. Témoins : Henri LE NERRANT 52 ans, cultiv. dom à E-Gab. signe. Notes : DCD à 16h. Acte du 13/10. Né à Tourc'h le 07/12/1873. Veuf de Marie Catherine QUEHERNO. Le décédé et son épouse, ménagère, sont dom. à Melgven.
- ↑ Alexandre Massé est un industriel et un inventeur français, né à Quimper le 15 février 1829 et mort le 13 avril 1910 à Plomelin (Finistère). Il est l'auteur d'une invention d'apparence modeste, mais qui est une innovation d'importance mondiale : le bouton de vêtement comportant quatre trous pour une meilleure fixation. Il se retire à Plomelin pour se consacrer à l'aide à l'éducation des orphelins auxquels, n'ayant pas d'enfants, il lègue toute sa fortune. Une fondation à buts sociaux, la Fondation Massé-Trévidy, héritière de la Fondation Massé-Peticuénot créée en 1894 pour gérer l'orphelinat de Quimper, perpétue ses œuvres.
- ↑ Blangy-sur-Bresle, au coeur de la Vallée de la Bresle, à mi-distance de Dieppe et d'Abbeville, est au centre d’une vallée verrière mondialement connue « La Glass Valley » qui fournit environ 80% des plus beaux flacons de la parfumerie de luxe du monde.
- ↑ Le crime de Gouézec, ou plus exactement de Men-Gleuz-ar-Pont près de Pont-Coblanc, date du 5 jullet 1930 : une jeune fille, une vieille femme et son fils assassinent un vieillard pour le voler.