GUILLAMOT Loeiz - Gwenn-Aël Bolloré

De GrandTerrier

Couverture
GUILLAMOT (Loeiz), « Gwenn-Aël Bolloré. Homme de lettres, homme de mer », dans ArMen n° 125 de novembre 2001, arMen, Douarnenez, 50-53
Titre : Gwenn-Aël Bolloré. Homme de lettres, homme de mer
Auteur : GUILLAMOT Loeiz Type : Article
Edition : arMen Publication : ArMen n° 125 de novembre 2001
Impression : Douarnenez Année : 2001
Pages : 50-53 Référence : -


Notice Bibliographique

Le parcours d'un Bolloré loin d'Ergué, mais ancré dans son "manoir" d'Odet. Des photos où on le voit en compagnie de célébrités (Paul Guimard, Jean Picollec, Pierre-Jakez Hélias ...), mais aussi dans son musée océanographique.

Autres lectures : « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ « ESPERN André - Gwenn-Aël Bolloré, l'homme crabe‎ » ¤ 

Extraits, Transcriptions

Extrait :

Tout au long de sa vie, Gwenn-Aël Bolloré a collectionné les minéraux, les poissons, les crustacés. A cette passion, il a même consacré un musée privé, le musée océanographique de l’Odet, une étonnante bâtisse à l’entrée bordée d’os de baleines et surmontée d’une dent de narval. Un musée voué à la mer construit au fond d’une prairie, entourée d’arbres, au bord de l’Odet, original !

C’est ici que Gwenn-Aël préparait la plupart de ses expéditions, qui le menaient de Mauritanie à l’île Maurice en passant par les îles suisses du lac Léman ou encore les Glénan, paradis des narcisses et des salicornes. C’est là aussi qu’étaient programmées, avec Yves Marot, son cuisinier-régisseur, les chasses aux fossiles et aux traces de dinosaures.

Dans ce musée, Gwenn-Aël accueillait ses amis mais aussi des groupes d’enfants qui retrouvaient sans aucun doute leur propre regard, celui de l’enfance, dans cet univers habité de tortues marines et de poissons dont on ne savait plus lesquels étaient vivants ou morts. Parmi les fidèles compagnons de Gwenn-Aël, l’otarie, l’ours polaire, et d’innombrables crabes, du plus grand, un japonais de plus de 3 m d’envergure, au plus minuscule, caché dans sa maison de verre. Parmi les perles du musée, un cœlacanthe, remonté des grands fonds de l’Océan indien dans les années soixante avec le professeur Anthony : un archaïsme vivant dont on pensait qu’il avait disparu depuis des siècles, jusqu’à sa capture fortuite par un pêcheur, en 1938, au large de l’Afrique du Sud. Plus qu’un poisson, c’est un souvenir à écailles qui nous ramène à l’époque où nous avions encore des branchies.

Les initiés savaient se retrouver dans une autre pièce, discrète, un peu à l’écart, un petit havre de paix : c’est sans doute le seul musée au monde doté d’un vrai bar. A ses amis, Gwenn-Aël demandait invariablement :

« Whisky ou Porto, des bulles ou de l’eau plate ? » Les bulles, c’était à Londres, avant le débarquement, quand il s’appelait Bolinger, comme son frère René, pour conserver un anonymat jugé nécessaire par le recruteur local. Au premier étage du musée, deux chambres, baptisée Yves Kernaléguen pour l’une, et Eugène Kernaléguen pour l’autre, un clin d’œil à l’aventure douarneniste de France Langouste.

Ci-dessus, à gauche, la façade du musée océanographique de l'Odet, dont l'entrée s'orne de deux dents de narval, s'ouvrait quelques jours par an au public; à droite, Gwenn-Aël Bolloré présente sa collection de diodons ou poissons porc-épic ramenée des mers chaudes.

En bas, le "gentleman aventurier" dans le bar de son musée, où nombre de ses amis profitèrent de ses récits, de voyage ou autres. Né comme Roger Nimier (qu'il édita) en 1925, il aurait pu lui aussi se dire de cette "génération heureuse qui aura eu vingt ans pour la fin du monde civilisé".

Annotations




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Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : novembre 2006    Màj : 7.06.2024