Billet du 24.05.2025
Jean Le Reste, maire et fils de pod-saout
Un homme, très attaché à la commune, et qui lui a donné beaucoup, nous a quitté cette semaine à l'âge de 90 ans.
Né le 23 avril 1935 à Ergué-Gabéric, haut fonctionnaire et maire, Jean Le Reste est décédé le 18 mai 2025. Enfant d'ouvriers agricoles, lui-même le disait avec simplicité : “ Fils de pod saout et de bonne de ferme ”, le terme de "paotr saout" signifiant garçon vacher en breton.
Études secondaires à Quimper, au lycée de la Tour d'Auvergne, en tant que boursier. Intègre la haute fonction publique, au Ministère de l'Intérieur, en charge du personnel de la Préfecture de Paris. Chef de cabinet de Marc Bécam au secrétariat d’État chargé des collectivités locales. De retour sur ses terres, il est élu maire d’Ergué-Gabéric en 1983 sous l’étiquette divers droite.
Les principaux dossiers de sa mandature sont la zone industrielle de Kerourvois, les logements du Bourg, la Poste au Rouillen, la salle de spectacles de Keranna. Le 8 mai 1985, il rend hommage à Jean Balès résistant gabéricois de la guerre de 1939-45. Et fin 1985, il est l'hôte du président de la République François Mitterand, en visite officielle à Ergué-Gabéric.
Jean Le Reste s'est passionné pour sa généalogie familiale gabéricoise : il en a rempli des classeurs avec arbres, listes, actes et photos. Voici ci-dessous d'une part un récapitulatif manuscrit de sa lignée principale qui le fait remonter jusqu'à Louis XIII en 1632 et un extrait audio daté de 2006 dans lequel il présente ses ancêtres Conan de Kerdilès.
Parmi les Conan, on a Jean-Louis Conan, cultivateur à Kerdiles, en Ergué-Gabéric, victime d'un grave accident de char-à-bancs, le cheval ayant été effrayé par le sifflet d'un train à vapeur, et photographié près du puis de Kerdilès en 1915-16. Jean Le Reste aime bien aussi citer Jean Le Jour (ou Le Dé), maire en 1800-1806.
Et également en ligne direct de son côté maternel, grâce à la photo d'ouvriers de la mine d'antimoine de Kerdévot : « On y voit Laurent Le Meur qui était mon grand-père maternel, un peu l’écart à droite, avec un petit chapeau et une lampe à la main gauche. Je garde le souvenir d’un homme attachant qui, me prenant par la main, tenant un « crepig » (bout de bois taillé en crochet) de l’autre, m’amenant chercher des noisettes. Le matin, quand il partait travailler sur les routes je le vois avec ses marteaux et son coussin (pour se protéger les genoux). ».
En 1989 il est battu aux élections municipales par Pierre Faucher qui passe au 1er tour par deux voix seulement. Pendant près de 20 ans, il consacrera ensuite son énergie citoyenne à organiser le club des anciens, en organisant activités, aides aux défavorisés, voyages en France et à l'étranger.
