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De GrandTerrier

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Les deux familles, Geslin et Tinténiac, partagent une même aversion vis-à-vis des nouvelles instances révolutionnaires, leurs chefs de noms devant émigrer à l'étranger : du côté des Geslin Jean-Marie décédant en 1786 échappe au bannissement, François-Hyacinthe de Tinténiac par contre émigre à Londres avec son fils Vincent et sa fille Anne-Josephe, et son épouse finit aussi par s'exiler en Hollande d'abord, puis en Angleterre.
Les deux familles, Geslin et Tinténiac, partagent une même aversion vis-à-vis des nouvelles instances révolutionnaires, leurs chefs de noms devant émigrer à l'étranger : du côté des Geslin Jean-Marie décédant en 1786 échappe au bannissement, François-Hyacinthe de Tinténiac par contre émigre à Londres avec son fils Vincent et sa fille Anne-Josephe, et son épouse finit aussi par s'exiler en Hollande d'abord, puis en Angleterre.


Le rapprochement des deux familles passe aussi par le combat anti-Révolutionnaire que ses membres ont mené en s'engageant dans les opérations militaires des chouans en Sud-Bretagne. Le frère de la mariée de 1784, à savoir Marie-Hyacinthe de Geslin est décrit comme « <i>un des plus cruels parmi les chouans qu'il commandoit. Il a dirigé une grandes assassinats qui ont eu lieu dans le Finistère</i> ».
Le rapprochement des deux familles passe aussi par le combat anti-Révolutionnaire que ses membres ont mené en s'engageant dans les opérations militaires des chouans en Sud-Bretagne. Le frère de la mariée de 1784, à savoir Marie-Hyacinthe de Geslin est décrit comme « <i>un des plus cruels parmi les chouans qu'il commandoit. Il a dirigé une grande partie des assassinats qui ont eu lieu dans le Finistère</i> ».
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En ce qui concerne les Tinténiac, c'est surtout le fils également qui s'illustre dans les rangs de l'armée de Georges Cadoudal. Vincent de Tinténiac qu'on surnomme le « <i>loup blanc</i> » est tué par un grenadier et enterré le 18 juillet 1795 à l'issue de la bataille de Coëtlogon.
En ce qui concerne les Tinténiac, c'est surtout le fils également qui s'illustre dans les rangs de l'armée de Georges Cadoudal. Vincent de Tinténiac qu'on surnomme le « <i>loup blanc</i> » est tué par un grenadier et enterré le 18 juillet 1795 à l'issue de la bataille de Coëtlogon.

Version actuelle datée du 25 mars 2024 à 15:27

Le bans d'un mariage de hauts et puissants


Cette semaine la publication de bans de mariage en 1784 où l'on entrevoit deux familles nobles gabéricoises prendre le parti de la contre-Révolution.

Jean-Baptiste de Geslin occupe le manoir de Pennarun près du bourg d'Ergué-Gabéric à la fin du XVIIe siècle, et à la veille de la Révolution son petit-fils Jean-Marie est amené à marier sa deuxième fille Rose Anne Marie à un marquis de Ploeuc :

-> Christophe de Geslin de Kersalvator (1671-)
 x 1666 Marie Marguerite de Glemarec (-1678)
 └> Jean Baptiste de Geslin (Seigneur de Pennarun en 1641)
   x 1700 Jeanne Mauricette Harquin (-1714)
    ├
    └> Charles Jean Alexandre Gélin (1708-)
    ├   x Marie Corentine du Trémic de Keraneizan
    ├   ├
    ├   ├> Jean Marie (1737-1786), lieut. de vaisseau
    ├   ├   x Malouine/Maclovie Josephe Breil de Nevet
    ├   ├   ├> Marie-Gilonne (1764)
    ├   ├   ├> Rose-Anne-Marie (1766) x 1784 JLAF de Ploeuc
    ├   ├   ├> Marie-Louise (1767)
    ├   ├   ├> Marie-Hyacinthe (1768-1832), chouan
    ├   ├   ├     x Thérèse Breart de Boisanger (1759-1830) 
    ├   ├   ├> Céleste-Maclovie (1769)
    ├   ├   └> Rosalie-Jacquette (1771)
    ├   ├  
    ├   └> Urbain Marie de Geslin (1743-)
    ├
    └> Gilles Fr. (s. de Pennarun, gd commissaire, 1713-)
        x 1768 Magdeleine H. de Bohal, vve de Poulpiquet

Dans la publication des bans, le recteur Pierre-Alain Denis mentionne la parenté de cette demoiselle et précise qu'elle est « domiciliée de fait en la ville de Paris, et domiciliée de droit sur la paroisse d'Ergué Gabéric du diocèse de Quimper », et en lui octroyant un prénom erroné : « Anne Jacquette » (corrigé par un jugement du tribunal civil de Quimper annexé au registre de 1786).

L'originalité du mariage tient surtout par le patronage d'un autre noble propriétaire du manoir du Cleuyou, lié à la famille de la mariée, « sous l'authorité de haut et puissant François Hyacinthe Sire de Tinténiac, chevalier, marquis du dit nom, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, domicilié de fait sur la paroisse de St Méderic en la ville de Paris ».

Les deux familles, Geslin et Tinténiac, partagent une même aversion vis-à-vis des nouvelles instances révolutionnaires, leurs chefs de noms devant émigrer à l'étranger : du côté des Geslin Jean-Marie décédant en 1786 échappe au bannissement, François-Hyacinthe de Tinténiac par contre émigre à Londres avec son fils Vincent et sa fille Anne-Josephe, et son épouse finit aussi par s'exiler en Hollande d'abord, puis en Angleterre.

Le rapprochement des deux familles passe aussi par le combat anti-Révolutionnaire que ses membres ont mené en s'engageant dans les opérations militaires des chouans en Sud-Bretagne. Le frère de la mariée de 1784, à savoir Marie-Hyacinthe de Geslin est décrit comme « un des plus cruels parmi les chouans qu'il commandoit. Il a dirigé une grande partie des assassinats qui ont eu lieu dans le Finistère ».

En ce qui concerne les Tinténiac, c'est surtout le fils également qui s'illustre dans les rangs de l'armée de Georges Cadoudal. Vincent de Tinténiac qu'on surnomme le « loup blanc » est tué par un grenadier et enterré le 18 juillet 1795 à l'issue de la bataille de Coëtlogon.

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Mais l'on oublierait trop vite le marié de 1784 et sa famille de Ploeuc domiciliée en Landudec. À la mort de son père, en 1779, l'aîné, Jean-Louis-Armand-Fortuné, devient marquis de Ploeuc. Hélas, faible d'esprit et de caractère, il ne sera jamais à la hauteur de sa situation et de son rang.

Sa femme gabéricoise, Rose de Geslin, se sépare rapidement de son époux et mène une vie indépendante. Lorsqu'elle engage une procédure pour récupérer son vrai prénom sur les bans de mariage et l'acte d'ondoiement de sa fille, son mari qualifié d'interdit est remplacé par son beau-frère Alexandre Jean Sébastien de Ploeuc.

Contrairement aux Geslin et aux Tinténiac, Jean-Louis-Armand-Fortuné de Ploeuc se s'opposera pas à la Révolution. Inapte aux études, joueur de bombarde, porté sur le bouteille et le cotillon, il préférera le commerce des petites gens de Landudec à celui de son milieu.


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En savoir plus : « 1784 - Le mariage d'une Geslin de Pennarun sous l'autorité du chevalier Tinténiac », espace Fonds d'archives.




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