Billet du 18.11.2023

De GrandTerrier

Niverrot, village des tondeurs de moutons


L'espace "Villages / Toponymie" n'étant pas encore migré sur le nouveau site, la décision est prise d'introduire chaque lieu-dit par une présentation générale résumée incluant archives, patrimoine vernaculaire, mémoires d'anciens, faits divers, et bien sûr toponymie, les explications toponymiques complètes étant conservées en 2e chapitre. Cette semaine c'est le village de Niverrot qui sert de banc d'essai.

Niverrot est situé des deux côtés de la route qui mène de Kerdévot à Elliant. Le village est composé de plusieurs fermes anciennement exploitées par, entre autres, les familles Huitric et Quintin.

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Dans un aveu de 1510 (recopié au XVIIIe dans un registre conservé aux Archives départementales du Finistère, ref A85 folio 503), le village est déclaré par Bertrand Penmorvan comme une composante du proche-fief de Keranmelin (aujourd'hui Kerveil). Ce domaine est rattaché par la suite dans celui des Tréanna, puis des Sévigné.

Étymologie : La proposition d'André Cornec, auteur d'une thèse sur la toponymie du canton de Briec, est une forme ancienne du nom Niver est Solt Niver dans la charte XIV du Cartulaire de Landévennec (11e siècle), Solt signifiant domaine et niver du vieux breton gneuer, tondeur. Le suffixe /od/, marque de pluriel, indiquerait donc le regroupement de plusieurs ateliers de tonte de moutons.

Albert Deshayes avance une autre thèse pour le lieu-dit Niver en Edern : prototype Gnouorix formé de gnou "connu, fameux", et de rix "roi". Mais un pluriel gabéricois de plusieurs "illustres rois" semble peu crédible.

En 1885, au retour des campagnes militaires de leur fils Pierre-Marie (alias "Tonkin Kozh"), les parents Quintin de Niverrot financent l'acquisition de la bannière paroissiale dite du Tonkin. En 1911, c'est Jean-Louis Huitric qui découvre sur ses terres un énorme bloc de pierre qui s'avère contenir de l'antimoine, ce qui amènera à ouvrir une mine sur Kerdévot et Niverrot.

La frise iconographique :

Les journaux de 1930 et 1931 rendent compte d'un meurtre crapuleux à Niverrot : la victime, un casseur de pierres, est logé dans une des fermes du lieu-dit, et les deux accusés y sont domestiques.

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Le patrimoine vernaculaire, dit "Petit patrimoine" :
  • un rosier de Verdun : une très belle histoire pendant la Grande Guerre, celle de Jean-Louis Huitric (né le 7 juin 1894) qui, gravement blessé à Verdun, transporté dans une ambulance, demande à couper un rosier sur le bord du chemin, pour le ramener dans son village de Niverrot. Ce rosier, un "Madame Alfred Carrière", existe toujours et traverse les tempêtes avec son madrier en renfort.
  • une pierre à laver ou support de baille à buée : la 10e pierre circulaire référencée sur le site GrandTerrier (photo 2023).
  • deux fours à pain : le premier transplanté, et le second en très belle bâtisse indépendante.
  • une pierre tombale : celle de Jean-Louis Huitric (+29.07.1881) et de Marie-Perrine Rolland (+27.01.1889).

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En savoir plus : « Le village de Niverrot / Niverod », Espace Villages




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