Billet du 17.05.2025

De GrandTerrier

Sant Alar, bio d'un ermite-évêque vénéré à Ergué-Gabéric


Cette semaine on a procédé au transfert des 25 derniers articles biographiques de l'ancien site du GrandTerrier, ce qui achève la migration de l'espace Biographies avec 215 articles au total. Dans l'attente de la finalisation des espaces non encore complètement migrés, les articles originaux sont accessibles via cette adresse technique : ancien site. Et voici en guise d'illustration, une des bios migrées et mises à jour, celle d'un personnage légendaire du Ve siècle !

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On sait très peu de choses de la vie de ce saint évêque dont le culte est très répandu dans le diocèse de Quimper. Si l'on en croit le cartulaire de l'église de Quimper, il serait le troisième ou quatrième évêque de Cornouaille sous le nom de « Allorus Sanctus » et serait décédé en l'an 462. Il est célébré le 26 octobre dans le calendrier des saints bretons.

Saint Alar/Alor était à l'origine le saint protecteur des alevins ( jeune poisson qui vient de sortir de l'œuf) et des alevineurs en raison de la proximité de son nom avec celui-ci, le terme « an alaer » signifiant l'alevineur en breton. Ce n'est que par la suite qu'il est devenu le saint patron des poulains, et par extension, des chevaux. Ceci sans doute, de fait que sa vie étant oubliée au Moyen Âge, il a remplacé saint Éloi.

Sous les noms d'Alar, Alor ou Alour, il est le patron des églises paroissiales de Mespaul, Garlan, Roscanvel et Saint-Éloy, Tréguennec Tréméoc, Plobannalec-Lesconil et Ergué-Armel dans le Finistère et de nombreuses chapelles lui sont dédiées. Une fontaine lui est consacrée à Ergué-Armel où un pèlerinage y est organisé et où on peut jeter des pièces pour favoriser son mariage ou l'arrivée de la pluie. Courant septembre 2017, une statue monumentale de plus de 3m50, en granit de Cleder, a été réalisée par les sculpteurs Patrice Le Guen et Jean-Philippe Drévillon sur le site de la Vallée des saints de Carnoët. Le saint est représenté martelant un fer à cheval sur un établi de forge, la vasque contenant le feu est gravée d'une représentation de la mort ou d'un diable.

Une statue de Sant Alar, identifiée aussi comme un Saint Alain, est également présente sur une console du mur intérieur sud du chevet de Kerdévot, entre le retable flamand et l'autel de la Piéta. De bois polychrome et 90 cm de hauteur environ, l'évêque à la barbe blanche fournie fait le geste symbolique de bénédiction de sa main droite, retient un livre sacré et sa crosse épiscopale de l'autre main. À ses pieds est posée une petite enclume de forgeron, formant une figure composite des saints Eloi, Alar, Alor, Alour et Allan, tous patrons protecteurs des orfèvres, des maréchaux-ferrants, des vétérinaires et de la race chevaline.

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Les légendes mettant en scène saint Alar sur le site du Stangala et alentours ne manquent pas, avec entre autres le conte qui met en scène le terrible griffon qui y était caché. Le bibliothécaire et mémorialiste Louis Le Guennec a beaucoup contribué à les faire connaître dans les années 1930.

Et notamment il y a l'histoire de la fuite de saint Alar devant des brigands malfaisants sur les terres gabéricoises et, pour leur échapper, de son saut au-dessus de la vallée encaissée : « La meute le poussait vers un ravin à pic où il devait choir et se tuer en tombant, à moins qu'il ne se rendit. Alar fit mieux. Un bond gigantesque au-dessus de la vallée le porta sans encombre à l'autre bord, et il regagna paisiblement la ville de son protecteur et ami le roi Gradlon, après avoir béni, par delà le gouffre où grondait la rivière l'Odet, ses agresseurs ahuris. ».

Certaines versions disent qu'il était à cheval, et qu'à l'arrivée, côté Kerfeunteun, l'empreinte d'un sabot y est toujours visible sur un rocher près de la passerelle de Meil-Poul.

La fontaine du saint, localisée à Crec'h-Ergué, est également connue pour son eau qui, une fois tous les 100 ans et pendant une heure, se transformait en vin. Mann Kerouredan qui a vu la fontaine en fonctionnement quand il était gamin précise : « La fontaine ne se trouvait pas au Stangala, elle se trouvait plus en amont, sur les terres de Creac’h-Ergué dominant l’Odet, à gauche d’un sentier qui allait de la ferme de la famille Duvail au hameau de Pont-Saint-Alar ».


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En savoir plus : « Sant Alar (5e siècle) », espace Biographies.




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