Billet du 16.11.2024
De GrandTerrier
La transformation d'une entreprise familiale avant son bicentenaire
Un acteur important de la transformation de l'entreprise papetière Bolloré dans les années 1970-2000 est décédé en septembre dernier. En novembre 2013 il était interviewé par Mylène Mostini d'ITV et Jean Cognard.
Jean Espern, né en 1940 à Trégourez, est embauché en 1971 à la papeterie d'Odet comme ingénieur électricien en charge du Contrôle Qualité. En 2013, alors qu'il est à la retraite depuis 13 ans, il est interviewé dans le salon du manoir d'Odet et revit ses 29 années passées dans le groupe Bolloré.
Quelques extraits marquants de cet entretien de 32 minutes :
- Pendant 10 ans sous l'ancienne direction des 2 frères Michel et Gwenaël Bolloré : « J'ai très bien connu Gwenaël, on se réunissait là-bas dans le salon du manoir d'Odet quand je venais le voir, il aimait bien parler du passé » ; « J'ai connu Michel le père de Vincent ; quand j'ai été embauché chez Bolloré la première fois que je suis allé à Paris il m'a reçu. ... j'ai été reçu dans son bureau, et il m'a dit : "La qualité, Monsieur Espern, vous la tenez !" ».
- Sa carrière, successivement à la Direction Qualité, à la Production et enfin à la Direction des Ressources humaines et sociales : « En 1973, deux ans après mon entrée, j'ai été nommé directeur du contrôle qualité, car le directeur du contrôle qualité de l'époque (Armand Caro) a été nommé directeur de l'usine de Troyes. »
- L'arrivée de Vincent Bolloré en 1981 : « Il dit toujours que j'étais le premier à l'accueillir. C'est vrai. Et naturellement quand il est monté sur des palettes, pas sur une table comme vous dites, pour s'adresser au personnel, oui j'étais là, absolument. Et en fait, les gens l'ont extrêmement bien accueilli. »
- Les fermetures d'usine : « L'arrêt de l'activité papier, c'est sûr, n'a pas fait plaisir aux gens quand on leur a annoncé l'évènement. Ils pensaient que cette activité existerait à vie »
- Les acquisitions : « Ensuite les papeteries ont fait un peu de croissance externe, en rachetant les papeteries Braunstein et Job. Et après, il y a eu l'achat de Delmas ... »
Au milieu du 2e rang : le jeune Jean Espern.
- La prime des 1000 francs : « Un autre exemple, beaucoup plus original, d'un ouvrier d'entretien de l'usine de Cascadec (Mann Kerouredan) qui est toute en longueur puisqu'elle longe la rivière Isole. Lui était mécanicien, et lorsqu'on lui demandait d'intervenir à un bout de l'usine, alors que son atelier était complètement à l'opposé, il s'est dit pourquoi, dans son crédit de 1000 francs, il ne prendrait pas un vélo. »
- La fondation de la deuxième chance : « Vincent m'a dit, "Jean avant de partir, il faut qu'avec Michel Giraud, vous mettiez en place la fondation de la deuxième chance". L'objectif étant d'aider les gens en grande difficulté, ou sur le point de l'être, au bord du gouffre, à trouver une situation qui leur permette soit de trouver un emploi, soit de suivre une formation qui soit reconnue »
- En conclusion : « J'ai fait 29 ans de Bolloré, c'est presque une prouesse. Surtout que c'était dans les années difficiles. ». À ces 29 années il faut additionner les 15 ans supplémentaires d'une retraite consacrée au Comité d’Agrément Grand Ouest de la fondation de la deuxième chance.
En savoir plus : « Jean Espern, cadre ingénieur pendant 29 années chez Bolloré », espace Papeterie.
Retour à la liste des billets |