Billet du 09.03.2024

De GrandTerrier

La captation audiovisuelle d'un conte bas-breton


Cette semaine tous les articles de l'espace Déguignet de l'ancien site ont été migrés sur le nouveau site. C'est l'occasion d'en ajouter un nouveau à propos d'un vieux conte bas-breton, l'histoire d'un jeune Péric qui évite le gibet pour épouser la fille d'un seigneur local.

Marie-Christine Huet, figure gabéricoise, a été animatrice socioculturelle à la Maison pour tous, puis, à l’origine, en 1981, de la première bibliothèque de la ville, devenue espace Déguignet.

En mai 2021 elle participe à un spectacle « Alors, raconte ! » enregistré au Centre culturel L'Athéna d'Ergué-Gabéric, et y dévoile ses véritables dons de conteuse en mettant en valeur les écrits de Jean-Marie Déguignet dans les cahiers manuscrits de ses mémoires (cf. pages 63-67 de l'Intégrale Histoire de ma vie, parue en 2001).

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(cliquer sur l'image pour lancer le visionnage de la vidéo complète)

L'un de ses contes préférés est celui du jeune Péric qu'elle démarre ainsi, en respectant bien le style et le tempo du paysan bas-breton  : « Péric était un petit gars orphelin qui fut élevé par son oncle, lequel exerçait le métier de braconnier, voire voleur. Dès qu'il fut en âge, Péric suivit son oncle dans ses tournées, et il apprit le métier très vite. »

Et après quelques vols, il projeta de dépouiller un noble voisin, assez puissant, qui avait près de son manoir un gibet. On ne peut pas s'empêcher de penser au seigneur de Lezergué et de ses « fourches patibulaires » sur la montagne de Lestonan.

"Il y avait là aussi un gibet où régulièrement on pendait un squelette ou un corps. Il se disait que peut-être un jour c'est là qu'il finirait ..." - Dessin de Laurent Quevilly

Et là il s'en suit une série de ruses à la Lupin pour lui voler successivement des bœufs, des chevaux, des diamants, des draps de lits : « Et puisqu’il voyait qu’il était si facile à rouler ce grand seigneur, il prépara encore un coup plus audacieux. ».

À la fin de tous ces cambriolages, le seigneur et sa dame n'ont plus qu'une solution pour protéger leur patrimoine, publier un avis et proposer la main de leur fille au voleur pour que ce dernier se démasque : « Péric était un beau gars, jeune, fort, il n'eut pas de peine à plaire à la fille. »

Ce conte est, pour Déguignet, l’archétype des légendes où on se réjouit des revanches populaires, « montrer aux seigneurs que les paysans étaient plus forts plus adroits et plus malins qu'eux, partout et en tout, quand ils voulaient ». Il l'a appris d'un conteur de tradition orale, le tisserand du village de Quélennec, lequel finissait toujours (comme le fait d'ailleurs la conteuse Marie-Christine Huet), par l'évocation des noces de Péric et sa belle : « Notre vieux tisserand termina ce conte comme toujours, par les aventures de la noce où il se trouvait naturellement. »


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En savoir plus : « L'histoire de Péric de Jean-Marie Déguignet racontée par Marie-Christine Huet », espace Déguignet.




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