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==Introduction==
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Lettres rapportées par les chanoine Peyron et Abgrall dans leur [[PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l´évêché de Quimper et de Léon|notice paroissiale d'Ergué-Gabéric]].
Lettres rapportées par les chanoine Peyron et Abgrall dans leur [[PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l´évêché de Quimper et de Léon|notice paroissiale d'Ergué-Gabéric]].


Rappel des faits : En 1790 Alain Dumoulin, recteur, refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Malgré une demande de maintien de ses prêtres par la municipalité <ref>Cf document [[1791 - Demande du maire pour le maintien de prêtres réfractaires‎]]</ref>, Daniel-Corentin Yven, vicaire à Kerfeunteun, est nommé le 28 mars 1791 curé constitutionnel d'Ergué-Gabéric.  
Rappel des faits : En 1790 Alain Dumoulin, recteur, refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Malgré une demande de maintien de ses prêtres par la municipalité <ref>Cf document [[1791 - Demande du maire pour le maintien de prêtres réfractaires‎]]</ref>, Daniel-Corentin Yven, vicaire à Kerfeunteun, est nommé le 28 mars 1791 curé constitutionnel d'Ergué-Gabéric.  
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Les deux prêtres vont s'affronter durement pendant deux années. En 1792 Yven décède. L'administration propose le poste à l'abbé Bigeon, curé de Quimperlé, qui refuse. Rolland Coatmen de Quéméneven vient s'installer sur la commune jusqu'en 1795 <ref>Cf document [[1798 - Attestation de résidence gabéricoise pour un prêtre‎]]</ref>. Sous la pression Alain Dumoulin doit s'exiler à Prague. Il revient à Ergué-Gabéric au moment du Concordat.
Les deux prêtres vont s'affronter durement pendant deux années. En 1792 Yven décède. L'administration propose le poste à l'abbé Bigeon, curé de Quimperlé, qui refuse. Rolland Coatmen de Quéméneven vient s'installer sur la commune jusqu'en 1795 <ref>Cf document [[1798 - Attestation de résidence gabéricoise pour un prêtre‎]]</ref>. Sous la pression Alain Dumoulin doit s'exiler à Prague. Il revient à Ergué-Gabéric au moment du Concordat.
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==Lettres d'Alain Dumoulin==
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Début avril, lettre au curé de Landudal :
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Monsieur et cher confrère,
Monsieur et cher confrère,


Le bruit public vous aura sans doute informé que ma paroisse va être possédée par un intrus, contre la volonté expresse du Pape et du clergé de France. Cet intrus, comme vous le savez, ne peut pas validement absoudre les fidèles qui auraient la mollesse de s'adresser àlui. Il faut donc, avant d'être tout à fait expulsé, que je nomme mes grands vicaires, de peur que le loup n'égorge mes brebis. Je vous prie, Monsieur, et vous supplie d'avoir soin de tous ceux ou celles de ma paroisse qui s'adresseront à vous pour la confession et toutes autres choses. Le sieur Yven ne pouvant validement les absoudre, j'ai averti plusieurs de Saint-André d'avoir recours à vous. Regardez-les comme des brebis qui ont perdu leur propre pasteur. vous pouvez les diriger dans la pâque comme dans un autre temps. Vous resterez toujours à Landudal ; que vous soyez curé ou non, peu importe, aidez mes paroissiens, soyez leur père pendant que j'en serai éloigné. Vous avez assez d'amitié pour moi pour me rendre ce service dans les âmes que je chéris véritablement.
Le bruit public vous aura sans doute informé que ma paroisse va être possédée par un intrus, contre la volonté expresse du Pape et du clergé de France. Cet intrus, comme vous le savez, ne peut pas validement absoudre les fidèles qui auraient la mollesse de s'adresser àlui. Il faut donc, avant d'être tout à fait expulsé, que je nomme mes grands vicaires, de peur que le loup n'égorge mes brebis. Je vous prie, Monsieur, et vous supplie d'avoir soin de tous ceux ou celles de ma paroisse qui s'adresseront à vous pour la confession et toutes autres choses. Le sieur Yven ne pouvant validement les absoudre, j'ai averti plusieurs de Saint-André d'avoir recours à vous. Regardez-les comme des brebis qui ont perdu leur propre pasteur. vous pouvez les diriger dans la pâque comme dans un autre temps. Vous resterez toujours à Landudal ; que vous soyez curé ou non, peu importe, aidez mes paroissiens, soyez leur père pendant que j'en serai éloigné. Vous avez assez d'amitié pour moi pour me rendre ce service dans les âmes que je chéris véritablement.
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Le 17 juin 1791, lettre à Yven, en réponse à sa lettre du même jour :
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Il est impossible, Monsieur, de vous comprendre à l'épître que vous m'avez écrite ce matin. Une chose m'étonne ; vous avancez gratuitement que je veux vous faire assassiner. Je conserverai précieusement votre lettre, elle servira dans le temps pour déposer contre vous ; vous prouverez, je l'espère, ce que vous avancez.  
Il est impossible, Monsieur, de vous comprendre à l'épître que vous m'avez écrite ce matin. Une chose m'étonne ; vous avancez gratuitement que je veux vous faire assassiner. Je conserverai précieusement votre lettre, elle servira dans le temps pour déposer contre vous ; vous prouverez, je l'espère, ce que vous avancez.  


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Ne parlez pas de la bulle de Royou <ref name=Royou>Thomas Royou, né en 1743 et mort en 1792, connu sous le nom d’abbé Royou, est un professeur de philosophie qui s'illustra comme journaliste. Il est connu avant la Révolution française comme adversaire du parti philosophique au sein de l'Année littéraire dirigé par Élie Fréron, dont il est le beau-frère. À la Révolution, en 1790, il fonde L'Ami du roi, un organe ultraroyaliste, sans doute le plus important. Il y écrit des articles très appréciés dans les milieux contre-révolutionnaires. Le 4 mai 1792, un décret supprime l'Ami du roi et l'abbé Royou est accusé d'abus de liberté de presse et traduit devant la Haute Cour.</ref>, vous n'y entendez goutte.
Ne parlez pas de la bulle de Royou <ref name=Royou>Thomas Royou, né en 1743 et mort en 1792, connu sous le nom d’abbé Royou, est un professeur de philosophie qui s'illustra comme journaliste. Il est connu avant la Révolution française comme adversaire du parti philosophique au sein de l'Année littéraire dirigé par Élie Fréron, dont il est le beau-frère. À la Révolution, en 1790, il fonde L'Ami du roi, un organe ultraroyaliste, sans doute le plus important. Il y écrit des articles très appréciés dans les milieux contre-révolutionnaires. Le 4 mai 1792, un décret supprime l'Ami du roi et l'abbé Royou est accusé d'abus de liberté de presse et traduit devant la Haute Cour.</ref>, vous n'y entendez goutte.
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==Lettres de Daniel-Corentin Yven==
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Le 17 juin 1791, lettre à Alain Dumoulin (cf. réponse ci-dessus) :
Le 17 juin 1791, lettre à Alain Dumoulin (cf. réponse ci-dessus) :
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Ne trouvez pas mauvais que je vous avertisse charitablement de quitter ma paroisse le plus tôt possible, même ce soir, car demain j'irai à Quimper et je vous dénoncerai si vous ne me faites pas savoir par le porteur de ce billet, que vous partez ce soir pour vous écarter à quatre lieues, comme vous le devez ... J'ai je ne sais combien de témoins contre vous, ce qui prouve que vous êtes allé contre votre parole ; vous êtes très incendiaire ... N'y revenez plus ou il vous arrivera comme il est arrivé à M. Herviant. De plus, j'empêcherai de dire la messe sur ma paroisse à quiconque la troublera ou, si je ne puis le faire, je le dénoncerai ...
Ne trouvez pas mauvais que je vous avertisse charitablement de quitter ma paroisse le plus tôt possible, même ce soir, car demain j'irai à Quimper et je vous dénoncerai si vous ne me faites pas savoir par le porteur de ce billet, que vous partez ce soir pour vous écarter à quatre lieues, comme vous le devez ... J'ai je ne sais combien de témoins contre vous, ce qui prouve que vous êtes allé contre votre parole ; vous êtes très incendiaire ... N'y revenez plus ou il vous arrivera comme il est arrivé à M. Herviant. De plus, j'empêcherai de dire la messe sur ma paroisse à quiconque la troublera ou, si je ne puis le faire, je le dénoncerai ...


Monsieur Dumoulin, encore une fois, parlons sur les toits, ne nous cachons pas ; pourquoi courriez-vous les villages ? Pourquoi ? ... Voulez-vous me faire assassiner ? Vous auriez tort, plaignez-vous à la loi.
Monsieur Dumoulin, encore une fois, parlons sur les toits, ne nous cachons pas ; pourquoi courriez-vous les villages ? Pourquoi ? ... Voulez-vous me faire assassiner ? Vous auriez tort, plaignez-vous à la loi.


Je n'ai aucune foi à ajouter à la bulle de Royou <ref name=Royou>-</ref>. Maitre Denis est bien content, je le crois, d'un fier sac qu'il a reçu au District de Quimper de M. Gomaire <ref name=Gomaire>{{Gomaire}}</ref>, qui prêche sur les toits ; l'Evangile et le catéchisme en main, que tout le monde peut lire ; nous ne cherchons pas à tromper personne, l'Evangile et le catéchisme ne sont pas traduits par M. Royou <ref name=Royou>-</ref>.
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Le 21 juin, deuxième lettre à Alain Dumoulin
Le 21 juin, deuxième lettre à Alain Dumoulin
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A Monsieur Dumoulin, ci-devant recteur d'Ergué-Gabéric.
A Monsieur Dumoulin, ci-devant recteur d'Ergué-Gabéric.


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Ce serait, Monsieur, partager vos torts que de les permettre, pouvant les faire cesser, et je regarde comme certain que je le puis, quoique vous prétendiez savoir à quoi vous tenir sur la façon de penser que plusieurs membres du Département de la proclamation du 21 avril. Je ne doute pas que cette assertion ne soit plus que hasardée ; mais ce n'est pas la peine de s'en occuper. Le fait est que la proclamation existe, et vous vous y conformerez de manière ou d'autre ; s'i
Ce serait, Monsieur, partager vos torts que de les permettre, pouvant les faire cesser, et je regarde comme certain que je le puis, quoique vous prétendiez savoir à quoi vous tenir sur la façon de penser que plusieurs membres du Département de la proclamation du 21 avril. Je ne doute pas que cette assertion ne soit plus que hasardée ; mais ce n'est pas la peine de s'en occuper. Le fait est que la proclamation existe, et vous vous y conformerez de manière ou d'autre ; s'i
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==Annotations==
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Version du 28 octobre 2023 à 11:56

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Documents et évènements de la période révolutionnaire.

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Autres lectures : « 1795 - Dénonciation d'un pardon anti-constitutionnel à Kerdévot » ¤ « 1791 - Demande du maire pour le maintien de prêtres réfractaires » ¤ « Jérôme Kergourlay, maire (1790-1792) » ¤ « 1790 - Lettres d'Alain Dumoulin sur la dîme et son traitement de recteur » ¤  « Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain » ¤ « 1798 - Attestation de résidence gabéricoise pour un prêtre » ¤ « Rolland Coatmen, prêtre (1792-1795) » ¤ 

Introduction

Lettres rapportées par les chanoine Peyron et Abgrall dans leur notice paroissiale d'Ergué-Gabéric.

Rappel des faits : En 1790 Alain Dumoulin, recteur, refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Malgré une demande de maintien de ses prêtres par la municipalité [1], Daniel-Corentin Yven, vicaire à Kerfeunteun, est nommé le 28 mars 1791 curé constitutionnel d'Ergué-Gabéric.

Les deux prêtres vont s'affronter durement pendant deux années. En 1792 Yven décède. L'administration propose le poste à l'abbé Bigeon, curé de Quimperlé, qui refuse. Rolland Coatmen de Quéméneven vient s'installer sur la commune jusqu'en 1795 [2]. Sous la pression Alain Dumoulin doit s'exiler à Prague. Il revient à Ergué-Gabéric au moment du Concordat.

Lettres d'Alain Dumoulin

Début avril, lettre au curé de Landudal :

Monsieur et cher confrère,

Le bruit public vous aura sans doute informé que ma paroisse va être possédée par un intrus, contre la volonté expresse du Pape et du clergé de France. Cet intrus, comme vous le savez, ne peut pas validement absoudre les fidèles qui auraient la mollesse de s'adresser àlui. Il faut donc, avant d'être tout à fait expulsé, que je nomme mes grands vicaires, de peur que le loup n'égorge mes brebis. Je vous prie, Monsieur, et vous supplie d'avoir soin de tous ceux ou celles de ma paroisse qui s'adresseront à vous pour la confession et toutes autres choses. Le sieur Yven ne pouvant validement les absoudre, j'ai averti plusieurs de Saint-André d'avoir recours à vous. Regardez-les comme des brebis qui ont perdu leur propre pasteur. vous pouvez les diriger dans la pâque comme dans un autre temps. Vous resterez toujours à Landudal ; que vous soyez curé ou non, peu importe, aidez mes paroissiens, soyez leur père pendant que j'en serai éloigné. Vous avez assez d'amitié pour moi pour me rendre ce service dans les âmes que je chéris véritablement.

Le 17 juin 1791, lettre à Yven, en réponse à sa lettre du même jour :

Il est impossible, Monsieur, de vous comprendre à l'épître que vous m'avez écrite ce matin. Une chose m'étonne ; vous avancez gratuitement que je veux vous faire assassiner. Je conserverai précieusement votre lettre, elle servira dans le temps pour déposer contre vous ; vous prouverez, je l'espère, ce que vous avancez.

Si vous assayez une seconde fois de me dénoncer, je vous dénonce, à coup sûr, à la même heure ; j'ai plusieurs griefs contre vous, mais le plus fort, c'est votre lettre. Quant à l'éloignement de qatre lieues arrêté par le Directoire du Département, je sais à quoi m'en tenir, j'en ai consulté plusieurs membres et j'ai passé par leur avis.

Pour ce qui regarde l'histoire de M. Herviant et de M. Denis, j'en sais plus que vous ... Je connais le mérite de M. Denis, je fais de M. Gomaire [3] tout le cas qu'il mérite ...

Ne parlez pas de la bulle de Royou [4], vous n'y entendez goutte.

Lettres de Daniel-Corentin Yven

Le 17 juin 1791, lettre à Alain Dumoulin (cf. réponse ci-dessus) :

Ne trouvez pas mauvais que je vous avertisse charitablement de quitter ma paroisse le plus tôt possible, même ce soir, car demain j'irai à Quimper et je vous dénoncerai si vous ne me faites pas savoir par le porteur de ce billet, que vous partez ce soir pour vous écarter à quatre lieues, comme vous le devez ... J'ai je ne sais combien de témoins contre vous, ce qui prouve que vous êtes allé contre votre parole ; vous êtes très incendiaire ... N'y revenez plus ou il vous arrivera comme il est arrivé à M. Herviant. De plus, j'empêcherai de dire la messe sur ma paroisse à quiconque la troublera ou, si je ne puis le faire, je le dénoncerai ...

Monsieur Dumoulin, encore une fois, parlons sur les toits, ne nous cachons pas ; pourquoi courriez-vous les villages ? Pourquoi ? ... Voulez-vous me faire assassiner ? Vous auriez tort, plaignez-vous à la loi.

Je n'ai aucune foi à ajouter à la bulle de Royou [4]. Maitre Denis est bien content, je le crois, d'un fier sac qu'il a reçu au District de Quimper de M. Gomaire [3], qui prêche sur les toits ; l'Evangile et le catéchisme en main, que tout le monde peut lire ; nous ne cherchons pas à tromper personne, l'Evangile et le catéchisme ne sont pas traduits par M. Royou [4].

Le 21 juin, deuxième lettre à Alain Dumoulin

A Monsieur Dumoulin, ci-devant recteur d'Ergué-Gabéric.

Chacun doit faire son devoir ; le mien m'impose l'obligation de vous dire que vous manquez au vôtre. Je suis instruit que, non content de vous refuser à l'exécution de l'arrêté du Département du 21 avril dernier qui vous enjoignait de vous retirer à quatre lieues d'Ergué-Gabéric, vous parcourez journellement cette paroisse pour y semer l'erreur et y porter le trouble dans les consciences trop peu éclairées pour connaitre les vrais motifs de vos démarches.

Ce serait, Monsieur, partager vos torts que de les permettre, pouvant les faire cesser, et je regarde comme certain que je le puis, quoique vous prétendiez savoir à quoi vous tenir sur la façon de penser que plusieurs membres du Département de la proclamation du 21 avril. Je ne doute pas que cette assertion ne soit plus que hasardée ; mais ce n'est pas la peine de s'en occuper. Le fait est que la proclamation existe, et vous vous y conformerez de manière ou d'autre ; s'i

Annotations

  1. Cf document 1791 - Demande du maire pour le maintien de prêtres réfractaires‎
  2. Cf document 1798 - Attestation de résidence gabéricoise pour un prêtre‎
  3. 3,0 et 3,1 L'abbé lorientais Gomaire était secrétaire d'Expilly, évêque constitutionnel de Quimper, il est élu membre du Directoire du département du Finistère, puis député à la Convention. Il fait l'objet de soupçons de comportement de "fouilleur de filles" . Source : Louis Le Guennec, Histoire de Quimper et son canton, p. 76 et 336.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Thomas Royou, né en 1743 et mort en 1792, connu sous le nom d’abbé Royou, est un professeur de philosophie qui s'illustra comme journaliste. Il est connu avant la Révolution française comme adversaire du parti philosophique au sein de l'Année littéraire dirigé par Élie Fréron, dont il est le beau-frère. À la Révolution, en 1790, il fonde L'Ami du roi, un organe ultraroyaliste, sans doute le plus important. Il y écrit des articles très appréciés dans les milieux contre-révolutionnaires. Le 4 mai 1792, un décret supprime l'Ami du roi et l'abbé Royou est accusé d'abus de liberté de presse et traduit devant la Haute Cour. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Royou » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.



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Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Création : Juillet 2010    Màj : 28.10.2023