1620 - Aveu de Louis de Kermorial pour Anne Rubiern héritière du Cluziou
Declaration du domaine du Cluziou par ses tenanciers nobles au seigneur évêque de Quimper.
Autres lectures : « Archives de Cleuziou/Cleuyou »
Présentation
Aveu de Louis de Kermorial pour Anne Rubiern dame de Keranguen héritère d'écuyer Guillaume Rubiern sieur du Cluziou.
La déclaration est faite au seigneur Evêque de Quimper, Guillaume Le Prestre seigneur de Lezonnet [1].
Le domaine est composé du manoir du Cluziou, de son moulin noble, de la métairie de Kerempensal, du manoir de la Salleverte, du moulin du chartier.
Pour le moulin du chartier ou de Pont-even, c'est-à-dire de Coutily, la formule est : « Icelluy moulin appellé moulin du chartier ou autrement Pont-even estant appresant ruiné. ». Le moulin proche du manoir est plus opérationnel : « Item le moulin noble o son destroit [2], bué [3], chaussé [4] ».
Document conservé aux Archives départementales du Finistère, série / côte 1 G 85.
Transcription
Feuille de relevé
23 may 1620 aveu d'ecuyer Louis de Kermorial sieur de Kermorvan curateur de damoiselle Anne Rubiern dame de Keranguen héritière d'ecuyer Guillaume Rubiern le Vieux, sieur du Cluziou, son père et d'autre Guillaume Rubiern sieur de Kermorvan son nepveu.
Du manoir et moulin noble du Cleuziou, moulin du chartier ou de Pont Even, métairie noble de Kerempensal, en la paroisse de Lanniron.
Manoir de la Salleverte en Ergué-Gabéric.
L'étage du (...) au village de Kerlazron en Ergué-Armel sur lequel manoir du Cleuziou on reconoit seulement deux carnées [5] froment et qu'en outre il doit suporter dix autres carnées [5] deusus le manoir de Kerampensal (...) on fait une espece de transportation et division des douze carnées [5] deus en entier sur le Cleuziou et on passe sous silence soixante sols monoie [6] deusus Kerempensal.
Feuillet principal 1
23e may 1620
Cest l'adveu et denombrement (...) Louis de Kermorial, sieur de Kermorvan curateur de damoiselle Anne Rubiern dame de Keranguen herittière par (...) de deffunt (...) Guillaume Rubiern le Vieux sr du Cluziou son père que aussy herittière du (...) d'autre Guillaume Rubiern sr de Kermorvan son nepveu du domaine dudit (...) du Cluziou (...) à révérend père en Dieu messire Guillaume Le Prestre [1] par la grace de Dieu Evesque de Cornouaille (...) qu'il tient en ladite qualitté (...) indivis avecq damoiselle Françoise du Dremiec (...) veuve dudit deffunct Guillaume Rubiern le Vieux (...) de la dite Anne Rubiern (...) du Cluziou (...)
Et premier
La maison antièmnes et princippalle du manoir et lieu noble du Cluziou scittué en la paroisse de Lanizron (...) cour partie close (...) dudit manoir (...) courtil [7] (...)
Feuillet 2
Item soubz pourpris [8] boys de hautte futtaye, rabine [9] et aussy boys taillis contenant en tout trois journau de terres chaudes [10].
Item le jardin, courtil [7] closestant (...) ladite maison (...) de journau de terres chaudes [10].
Item ung aultre jardin et courtil [7] appellé (...) et courtil du moullin (...) coulombier dudit manoir avecqye ledit coulombier contenant (...) journaux de terres chaudes [10] et (...)
Item le moulin noble o son destroit [2], bué [3], chaussé [4], conduits d'eau joignant le dit jardin avecque un parc [11] où il y a boys taillys derrière le dit moulin appellé Coetanmilin contenant environ un journeau [12] de terres froides [13] (...)
Item le grand pré dudit lieu et manoir du Cluziou contenant environ vingt journeau [12] de faulcheur.
Item ung parc [11] clos de terres froides [13] appellé Parc Lan Iselauff tenant environ (...) journeaulx [12] de terres froides [13] (...)
Item une moitié (...) midy d'un parc [11] de terres chaudes [10] appellé le parc Gorarno tenant environ deux journaux [12] et demy de terres chaudes [10].
Item un petit parc [11] appellé parc (...). Un courtil [7] nommé Liorz an (...) de terres chaudes [10] tenant
Feuillet 3
Un four (...) (...) herittaiges que dessus (...) du Manoir du Cluziou (...
Item la moitié d'un frostaige [14] appelé parc didreu tenant environ deux journeaux [12] de terres froides [13] et pour ce deux journeaux.
Item un moulin o son byé o chaussée o son pré o courtil [7] y adjassant (...) de terres chaudes [10] (...) moulin appellé Parc du moulin (...) une autre partie (...) moullin. Icelluy moulin appellé moulin du chartier ou autrement Pont-even estant appresant ruiné estant (...) quatre journaux de terres (...)
Et ya (...) dudit manoir autre parc [11] appelé parc ar Croix de terres froides [13] tenant environ troys journeaux [12] de terre sittué d'un costé sur le grand chemin conduisant de Quimper Corentin au bourg de Corray, par d'autre costé la rivière d'Odet (...) cy troix journeaux.
Item quatre (...) de l'autre costé de ladite rivière d'Odet appellée parcou (...) an daou dour entre ladite riviète et (...) Cuizon tenant envrorin cinq journaeaux de terre (...)
Feuillet 4
(...) Cour de Quimper et des Regaires [15] soubz (...) par Louys Kermorial presant et (...) à son manoir se Kermorvan paroisse de Cuezon, (...) Luy Kermorial (...) la cognoissance (...) jour de may mil six cents vingt. Soubz le seign dudit (...) Kermorial.
Kermorial ; Le meur notaire royal ; Jaouhen, notaire royal
Originaux
Annotations
- ↑ 1,0 et 1,1 Guillaume Le Prestre, seigneur de Lézonnet, né en 1587 à Concarneau et mort en 1640 à Scaer, fut évêque de Cornouaille de 1614 à 1640. Il fonda le Collège des Jésuites de Quimper. Son père Olivier fut contemporain et ami d'Henri IV. En savoir plus : [1].
- ↑ 2,0 et 2,1 Destroit, s.m. : territoire situé autour du moulin où les meuniers logeaient et travaillaient, synonyme de « moutaux » ce terme désignant les usagers d’un moulin. Source : Jean GALLET dans "La seigneurie bretonne (1450-1680)". [Terme] [Lexique]
- ↑ 3,0 et 3,1 Bief, byé, bué, s.m. : Canal qui conduit l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau sur une roue hydraulique pour la faire tourner. Source : Chabat, 1881. [Terme] [Lexique]
- ↑ 4,0 et 4,1 Chaussée, s.f. : barrage, ouvrage maçonné submersible en travers d'un cours d’eau naturel, avec une partie supérieure appelée déversoir, permettant l’amenée de l’eau de la rivière vers le moulin. Source : riverainsdefrance.org. [Terme] [Lexique]
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 Carnée, s.f. : mesure pour les grains. A priori équivalent au quart de boisseau, une mesure ancienne de matières sèches. [Terme] [Lexique]
- ↑ Monoie, Monnoye, adj : un sol monoie désigne une petite pièce de monnaie faite de billons, c'est-à-dire de cuivre, tenant un peu d'argent, mais plus ou moins, suivant les lieux (Encyclopédie Diderot). Existence de « livres monnoie » et de « deniers monnoye » à signaler également, en complément des livres tournois qui deviendront l'unique monnaie de compte en 1667. [Terme] [Lexique]
- ↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique]
- ↑ Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique]
- ↑ Rabine, s.f. : allée de grands arbres plantés sur l'avenue d'une maison de noblesse et de quelque monastère ; source : Dom Pelletier. Ce mot existe en breton avec la même prononciation ; source : dictionnaire gallo de cc-duguesclin. [Terme] [Lexique]
- ↑ 10,0 10,1 10,2 10,3 10,4 10,5 et 10,6 Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]
- ↑ 11,0 11,1 11,2 11,3 et 11,4 Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique]
- ↑ 12,0 12,1 12,2 12,3 12,4 et 12,5 Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique]
- ↑ 13,0 13,1 13,2 13,3 et 13,4 Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]
- ↑ Frostages, s.f.pl. : terres incultes, friches, terres vaines et vagues ou terres froides. En breton le terme existe : Fraost , ad. g. -où (en) friche, parfois clair, desserré, & brut, grossier (dictionnaire Favereau). [Terme] [Lexique]
- ↑ Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique]