1536 - Réformation des personnes et des terres en Ergué-Gabéric

De GrandTerrier

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Juste après le rattachement de la Bretagne à la France de François Ier, ce qui suit est l'extrait de la Réformation de la Noblesse de Cornouaille.

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On trouvera ci-dessous le facsimile de la copie du 18e siècle conservée à la BNF (Département des manuscrits, Français 22321), ainsi que les annotations de Norbert Bernand.

Autres lectures : « 1426 - Exemptions gabéricoises à la Réformation des fouages » ¤ « 1481 - Monstre générale des gens d'armes de l'Evesché de Cornouaille » ¤ « 1554, 1568 - Montres de l'arrière-ban de l'évêché de Cornouaille à Quimpercorentin » ¤ « 1562 - Monstre de l'arrière-ban de l'Evesché de Cornouaille à Quimpercorentin » ¤ « Familles nobles gabéricoises » ¤ 

Présentation

Réformation [1] des personnes et des terres afin de connaître leur qualité et pouvoir mettre à jour l’assiette des taxes sur les roturiers possédant fiefs et terres nobles.

Le travail de transcription et annotations a été effectué par Norbert Bernard et publié sur le site http://tudchentil.org.

Le document manuscrit de référence est une copie du 18e siècle dans un grand registre relié. La déclaration de l’évêché de Quimper est en folio 200 à 258, et la liste gabéricoise en folio 216.

On notera aussi à proximité d'Ergué-Gabéric la déclaration du seigneur de Botbodern en Elliant : « Le sieur et dame de Guengat Sr de Botbodern, Kongars et Kleuic ». Norbert Bernard complète par cette note : « Lire Botbodern, Kerongar et Kerlenic. La dame de Guengat est Marie de Tromelin, dame de Botbodern, épouse en troisième noce de Jacques de Guengat. Elle décède le 15 des calendes de janvier 1547 (Julien-Toussaint-Marie Trévédy, « Ce qui reste des anciens nécrologes du couvent de Saint-François de Quimper », dans BSAF, 1888, t. XV, p. 98). Le rentier de 1540 le qualifie de fyé Rosmadec, ce manoir ayant appartenu aux Rosmadec à la fin du XVe siècle. ».

Dans cette note la référence du mariage de Marie de Toromelin est erroné : elle épouse en fait Alain de Guengat (décédé en 1531) et les héritiers de Botbodern seront leur fils Jacques, et leur petit-fils René, seigneur de Livinot et de Botbodern (décédé en 1563).

Transcription

Transcription et publication sur le site Tudchentil par Norbert Bernard.

Le manoir de Restin [sic] au sieur de Guéméné [2].
Jan de Tréanna, sieur de Kermelin [3] [4].
François Liziard, sieur de Kergounan [5].
Jan Benervan, sieur de Quenechcongar [6].
Jan de Coetanezre, sieur de Lezargué [7] [sic].
Charles de Kerfers, Sr dudit lieu [8] et Parcanlen [9].
Charles Provost, Sr de Penanran [10].
Allain de Lezongar, sieur de Maeslez [11] [sic].

Charles de Lezongar, sieur de Keranouë [12] [sic].
Louis du Plexis, Sr du manoir de Kerfers [13].
Ollivier de Kerbescal [14], Sr de Griffonnes.
Pierre de Kermaugouer, sieur de Kerellou [15].
Le nommé de Combout, sieur de Quilliheuzec [16].
Janne de Kergus, demoiselle, dame des Salles Glaz [17] [18].
Charles Kervors, sieur de Kerury [sic] et du Parcanlan [19].


Facsimile BNF


Annotations

  1. Réformation, s.f. - A. du domaine royal : opérations de réformation lancées en Bretagne en 1537 par François Ier et en 1660 par Colbert. Il s'agit de vérifier l'ensemble des déclarations de propriété (les aveux) des sujets du roi, depuis le paysan ou roturier relevant directement du domaine royal jusqu'au puissant seigneur. Les commissaires de la Cour des Comptes de Bretagne siégeant à Nantes, chargés de défendre les intérêts du Domaine Royal, vont vérifier le contenu des aveux fournis pour l'occasion, en le rapprochant des actes similaires produits antérieurement : validité du titre de propriété, montant de la chefrente en nature et/ou argent versée annuellement au roi, droits attachés à la propriété (justice, ...). Source : histoiresdeserieb.free.fr.
    B. des fouages : contrôle permettant de vérifier qui est bien "Noble". Par exemple la Réformation des fouages en Bretagne en 1426 où les nobles doivent prouver leur noblesse, titre leur permettant d'échapper à l'impôt des fouages. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique]
  2. Il faut corriger par Keristin. Le manoir de Keristin avait appartenu aux du Fou, seigneurs de Rustéfan, puis avec le décès de Jean du Fou en juin 1492 il passa à sa fille Renée (ADLA, B 2012/6). Cette dernière s’était mariée la même année à Louis de Rohan, seigneur de Guéméné, et le transmis à la famille de Rohan-Guéméné. ~[Norbert]
  3. Kerveil, anciennement Kerammelin. Jean de Tréanna le tient pour sa femme Jeanne de Penmorvan. Le manoir est cité à la suite de l’aveu pour le manoir de Tréanna du 17 mai 1540 (ADLA, B 1235/4, fol. VIII). ~[Norbert]
  4. Pour Keranmelin, je dispose des éléments suivants qui pourront peut être compléter ceux en votre possession. En 1426 Geoffroy de Kernivinen fait exempter du fouage les métayers de son manoir de K,melin. En 1458, Hervé de K. écuyer, rend aveu pour K,melin.(cote B2012-Arch. ch des comptes Ntes ) En 1482, Jean de Penmorvan, époux de Catherine de Kernivinen, fille de Hervé,rend aveu pour K,melin.(cote B2012)
    En 1350, Jehan de Kernivinen est cité dans le testament de Jehan de Troheir en K,feunteun.Jehan de Troheir fut l’époux d’Elyonore, nièce de l’archidiacre de Poher Olivier de Conc et petite nièce de l’évêque Yves Cabellic. Elle fut inhumée à leurs côtés dans la chapelle St Nicolas ( St Frédéric) de la cathédrale de Quimper. En 1448, Noël de Kernivinen et son épouse Meance de Lescuz font un contrat d’échange avec Conan de Moellien pour divers biens sur la paroisse de Beuzec Cap Sizun en contre partie de biens équivalents en PLomodiern. En 1524, Hervé Cabellic déclarait tenir d’héritage et de moitié avec Alain de Moellien, Sr de Moellien, Kerorgan en Beuzec Cap Sizun aux issues nord de Pont Croix. Jeanne de Moellien, native de Beuzec Cap Sizun, avait épousé Jucquel Autret de Lezoualc’h vers 1490. La mère de Jeanne, Marie Le Chevert, est inscrite au nécrologue des Cordelier pour l’année 1511. Jucquel Autret et Jeanne de Moelien précités furent les grands-parents de Jean qui épousa Marie de Coatanezre en 1532. Marie apporta Lezergué à la Maison des Autret de Lezoualc’h après 1548 à la suite du décès de son frère Charles qui n’avait pas d’héritiers.
    ~[ChCabellic]]
  5. Kergonan. En 1426, les paroissiens refusent de reconnaître le lieu comme manoir. François de Liziart est mineur à la montre 1481 et il rend aveu pour Kergonan le 14 mai 1540 (ADLA, B 2011/6 - suite à une confusion avec le manoir homonyme en la commune d’Ergué-Armel, cet aveu est classé parmi les aveux d’Ergué-Armel). Il est représenté avec son épouse dans un vitrail de l’église paroissiale. Son fils, Jehan, lui succéda avant 1562 (Fréminville, Antiquités de la Bretagne : Finistère, librairie Lefournier et Deperiers, Brest, 1852, p. 476). ~[Norbert]
  6. Aujourd’hui Pennerven, dans le quartier du Rouillen - il semble y avoir une relation entre le nom actuel et le nom de la famille de Bennerven. Jean de Bennerven rendit aveu pour ce manoir le 11 avril 1540 (ADLA, B 2012/8 et A 58, fol. 455-457). Sa fille Jeanne lui succéda et transmit à son tour le manoir à sa fille Marie de Tréanna (ADLA, B 2012/8) avant 1562 (Fréminville, op. cit., p. 476). ~[Norbert]
  7. Lezergué. Un mémoire sur les justices de Lezergué signale Jean de Coetanezre à Lezergué depuis au moins 1494 (ADF, 32 J 70/3), son fils Charles lui succéda et rendit aveu le 19 mai 1540 (ADLA, B 2013/1). À la mort de Charles de Coetanezre, en janvier 1548, sa sœur Marie Autret hérita de Lezergué (ADLA, B 2013/1) et par son mariage avec Jean Autret, le manoir entra dans le patrimoine de la famille Autret. Il sera possédé au XVIIe siècle par Guy Autret de Missirien. ~[Norbert]
  8. Lire Kerfors, famille et manoir de Kerfors. Charles succéda à son père Canevet en 1493 (ADLA, B 2012/4). Charles décède vers 1537 et son fils Pierre de Kerfors rendit aveu le 23 mars 1539 (ADLA, B 2012/4). ~[Norbert]
  9. Parc-Land. Ce manoir est cité dans l’aveu de Kerfors de 1540 (fol. VI), mais il apparaît dans le patrimoine des Kerfors depuis au moins 1488. ~[Norbert]
  10. Penarun. Charles Provost rend aveu pour Penarun le 14 mai 1540 (ADF A 85, fol. 486-486 v° et ADF, A 38/21) et à nouveau le 6 juin 1544 (ADF, A 38/7). Sans que nous connaissions encore le mode de transmission, en 1562, le manoir est passé à Hervé de Coetanzere (ADF 1 G 366, fol. 3). ~[Norbert]
  11. Erreur de lecture Lezongar est mis pour Kersulgar. Le manoir se nomme Mezanlez. Par le mariage d’Alain Kersulgar avec Jeanne Mezanlez, le manoir de Mezanlez - et la sergenterie féodée associée - passèrent aux Kersulgar. Alain de Kersulgar succéda à son père entre 1520 (ADLA, B 2031, fol. VII) et 1525 (Rosmorduc (Comte de) [arrêts de maintenue de noblesse recueillis par], La Noblesse de Bretagne devant la Chambre de Réformation, 1668-1671, t. I à IV, Saint-Brieuc, l’auteur, 1896, t. III, p. 511), il rend aveu pour Mezanlez le 17 mai 1540 (ADLA, B 2031) et décède en 1580 (Rosmorduc, ibid., p. 512). ~[Norbert]
  12. Même erreur de lecture que précédemment. Le manoir se nomme Kernaou. Charles de Kersulgar est un cousin du précédent, fils d’Henri (IIe du nom), mort vers 1524, il rendit aveu de Kernaou en 1540 (ADF,A 85, fol. 498), il apparaît encore en 1562 (ADF, 1 G 366, fol. 5 v°). ~[Norbert]
  13. La famille du Plessix-Nizon, parfois mentionnée sous sont nom breton Quinquis, également seigneurs de Kerminy en Rosporden. Le manoir se nomme Kerfrez. Laurent du Plessix avait succédé à son père vers 1522 (ADF, 1 G 54/6) et mentionne Kerfrez lors de son aveu de 1540 pour Kerminy (ADLA, B 1235 et ADF, A 85, fol. 525). Voir également Villiers du Terrage (Vicomte de), Une seigneurie en Basse-Bretagne : Histoire de la terre et des seigneurs de Kerminihy, (1370-1790), Imprimerie R. Dangin, Baugé, 1904 [Qui reprend un article du même auteur intitulé « Essais sur la seigneurie de Kerminihy, en Rosporden », dans BSAF, t. XXX, 1903, p. 276-391]. ~[Norbert]
  14. Olivier Kerbescat, également seigneur de Buliec, cité dans l’aveu de Kergonan de 1540 (ADLA, B 2011/6, fol. III). Selon l’aveu de Lesergué en 1550 (ADLA, B 2013/1), le manoir est détenu par Marie Kerbescat. ~[Norbert]
  15. Pierre de Kermagoer est cité comme « seigneur de Kermauger » en 1540 dans les aveux de Kerfors (ADLA, B 2012/4) et de Kergonan (ADLA, B 2011/6, fol. V v°). Dans les années 1460, le manoir de Kerellou, alors orthographié Kerhezrou, appartenait aux de Coetanezre. Nous savons qu’en 1482 une Marie Ansquer, détentrice de bien en Ergué-Gabéric, était veuve d’un Alain Ansquer, dont elle avait eut entre autres Marguerite Ansquer (ADF, 32 J 81), et en 1451, Pierre de Kermagoer est l’époux d’une Marguerite Ansquer (ADLA, B 2019/1, fol. iiiixx v v°). ~[Norbert]
  16. Quillihuec. Guillaume du Comboult rend aveu pour le manoir le 20 juin 1544 (ADLA, B 2013/3 et ADF, A 85, fol. 499), comme héritier de Gilette de la Boixière, sa mère qui est cité comme détentrice de Quillihuec en 1540 dans l’aveu de Kerfors (ADLA, B 2012/4, fol. VII, v°). En 1426, le manoir appartenait à Jehan Ansquer, mais nous ne sommes pas parvenus à relier les deux familles. ~[Norbert]
  17. Aujourd’hui La Salleverte. L’aveu de Jeanne de Kerguz pour la Salle-verte est inclus dans l’aveu de son gendre, Christophe Blohio, et sa fille, Françoise Le Roux, pour le manoir voisin du Cleuyou en 1540 (ADLA, B 1235, ADF, A 38/3 et ADF, A 85, fol. 514). La mère et la fille rendent aveu à l’évêque pour le village de Kerampensal relevant de La Salleverte le 7 mai 1542 (ADF, 1 G 139/1). En 1566, les deux manoirs sont aux main de la famille Rubiern (ADF, 1 G 85/3). Nous ne connaissons pas l’histoire antérieure du manoir. ~[Norbert]
  18. Autre lecture possible : Jeanne de Kerguir, demoiselle, Dame des Salles Glaz. Ce Kerguir est-il le lieu Kervir situé entre l'Eau-Blanche et l'Hipodrome ? ~[Ch.Cabellic]
  19. Cette ligne fait doublon avec la 6e ligne. ~[Norbert]



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Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Création : Mai 2007    Màj : 16.07.2023