Billet du 29.06.2024

De GrandTerrier

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Où sont les femmes d'Ergué-Gabéric ?


Cette semaine nous complétons un des dossiers Arolsen (centre de documentation localisé dans la ville de Bad Arolsen en Allemagne conservant et publiant les dossiers des administrations nazies en 1939-45 et des armées alliées de libération des camps de déportation) par des éléments biographiques d'une résistante gabéricoise.

Marie Mocaer est née le 28 mai 1911 à Stang-Luzigou de parents journaliers. Elle se marie en mars 1932 à Paris (7e arrondissement) avec Noël Nancel, employé de commerce. Sur l'acte de mariage elle est déclarée « cuisinière » : sans doute, telle Bécassine, exerce-t-elle cette profession comme employée dans une riche famille parisienne.

Elle est arrêtée en septembre 1942, sans doute avec son mari, pour des activités de résistance, ou de terrorisme selon la terminologie des milices françaises.

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Son dossier Arolsen comprend une inscription le 17 octobre 1944 dans la liste des femmes internées au camp de concentration de Ravenbrück (KL : Konzentrationslager) dans le land du Brandebourg (est de l'Allemagne). Elle y apparaît sous son nom marital Marie(a) Man(s)cel, la nationalité « Französin », le qualificatif de détenu politique et le statut de détenue NN (Nacht und Nebel). Dans ce convoi elle est la seule française, parmi une majorité de polonaises (« Polin »).

Le qualificatif « Nacht und Nebel » ("nuit et brouillard" en français) désigne à compter de 1942 certains déportés politiques et résistants destinés à périr sans laisser de trace dans les camps d'extermination.

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Ce sigle NN accolé par l’administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation à la destruction, à la disparition apparaît sur les documents administratifs de l'époque et est aussi peint au dos des uniformes des prisonniers et prisonnières.

Après son passage à Ravenbrück, Marie Mocaer est transférée dans le camp de la ville polonaise de Breslau (Wrocław) et décède le 15 novembre 1944 dans la funeste prison de travaux forcés pour femmes de Jauer (Jawor), située au sud-ouest de Breslau.

Dans sa notice "Mémoires de guerre" où elle est mentionnée « Mort(e) en déportation » et dans son dossier dossier au "Service historique de la Défense de Caen", on apprend ses précédents lieux de déportation en Allemagne : Aachen, Köln, Essen.

Son mari Noël sera autant maltraité : au gré de sa déportation en tant que NN également dans la prison de Witttlich (près de Cologne), à Schweidnitz (près de Breslau), puis Brieg ("Brzeg en polonais), et Flossenbürg, avant de mourir « avant le rapatriement » le 11 mai 1945 à Cham (Bavière) où il sera enterré, puis exhumé en 1950 et transféré en France.


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En savoir plus : « Le dossier Arolsen de Marie Mocaer », espace "Biographies".




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