« Trésor d'orfèvrerie religieuse de l'époque Louis XIV à l'église St-Guinal » : différence entre les versions

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Version du 7 janvier 2024 à 12:09

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Où il est question de belles pièces d'orfèvrerie religieuse des 17e et 18e siècles, conservées et exposées dans l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric.

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Pendant longtemps placées dans la sacristie, elles sont depuis ce printemps 2019 protégées par une vitrine sécurisée et visible dans l'église St-Guinal.

Classés au titre de la loi sur les Monuments historiques en 1994, ces éléments gabéricois ont été confectionnés des maîtres-orfèvres quimpérois, identifiés par leurs poinçons, et peut-être parisiens.


Autres lectures: « La vitrine du trésor de Saint-Guinal, Le Télégramme 2019 » ¤ « AUZAS Pierre-Marie - L'orfèvrerie religieuse bretonne » ¤ « Eléments classés et inscrits du patrimoine de la commune d'Ergué-Gabéric » ¤ « COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » ¤ 

Présentation

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Alors que P.-M. Auzas suggère une réalisation parisienne du 17e siècle, Louis Le Guennec note l'existence de poinçons lettrés T ou A qui contrairement aux 2 ou 3 syllabes des maîtres orfèvres dénotent une production probable du 18e siècle signée par une communauté de jurande [5]. Par contre il est peu probable que la lettre T désigne la jurande de Quimper, laquelle a utilisé les lettres A à D, mais plutôt celle Morlaix dans les années 1779-1780. Par contre les initiales B A R ne correspondent pas à un atelier d'orfèvre breton connu.

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Hormis l'encensoir, deux autres pièces datées du 17e siècle, le ciboire [4] d'une part et la lampe de sanctuaire autrefois dans la chapelle de Kerdévot d'autre part, proviennent du maître orfèvre Joseph Bernard (1647-1719). L'orfèvre quimpérois, formé à Paris et d'autres villes, a livré notamment de nombreuses pièces pour la cathédrale de Quimper et l'église de Pont-Croix, et 16 rues en Bretagne portent son nom [6].

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Joseph Bernard signe ses œuvres par un poinçon I. B. à l'hermine héraldique couronnée (cf. relevé ci-contre par Raymond Girard dans l'étude de Pierre-Marie Auzas).

Les deux autres maîtres orfèvres identifiés sont Augustin-Jean Mahieu, qui a été insculpé en 1779 et Guy-Baptiste Gérard qui démarre sa carrière en 1721.
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Pour ce qui concerne l'orfèvrerie gabéricoise, le premier signe la patène (petite assiette) et la boîte aux saintes huiles en argent ; le deuxième est identifié pour le calice en argent doré.

Augustin-Jean Mahieu signe ses pièces d'un poinçon aux lettres A I M (cf. relevé ci-contre de Raymond Girard).



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Une autre pièce d'orfèvrerie d'origine gabéricoise, à savoir un ostensoir Louis XIII (donc de la première moitié du 17e siècle), a été identifiée en 1904 dans la chapelle de l'hôpital Gourmelen de Quimper.

Le chanoine Jean-Marie Abgrall la décrit ainsi dans le bulletin de la Commission Diocésaine d'Architecture et d'Archéologie : « Chapelle de l'hôpital de Quimper : ostensoir Louis XIII, provenant d'Ergué-Gabéric, et de même style que les chandeliers de cette paroisse. Il est de même dimension et de même dessin que l'ostensoir de Plougasnou, sauf qu'il n'a pas les deux anges des côtés. »

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En mars 2019, toutes les pièces d'orfèvrerie gabéricoises des 17e et 18e siècles (hormis l'ostensoir de la chapelle de l'hôpital), accompagnées d'objets religieux plus récents, ont été installées dans une armoire métallique avec vitre blindée contre le bras nord du transept :


Iconographies

Annotations

  1. Pierre-Marie Auzas (1914-1992), d'origine ardéchoise, est un inspecteur général honoraire des monuments historiques. Il a notamment publié : Notes de voyages de Prosper Mérimée (1972) ; Eugène Viollet Le Duc (1979) ; Notre-Dame de Paris : Le trésor (1985) ; L'Orfèvrerie religieuse bretonne (1955) ; Notre-Dame de Thines : Église Romane Vivaroise (1963).
  2. René Couffon (1888-1973) est un écrivain et historien de l'art français, spécialiste du patrimoine bas-breton. Il a été membre de la société d'émulation des Côtes-du-Nord2, et contributeur à la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne. Il est connu pour avoir publié une étude exhaustive des églises et chapelles des diocèses de Quimper et Léon et de Tréguier et Saint-Brieuc.
  3. 3,0 et 3,1 Patenne, patène, s.f. : petite assiette, généralement en métal doré, destinée à la consécration des hosties par un prêtre catholique. Ce récipient peut servir également pour collecter les offrandes. [Terme] [Lexique]
  4. 4,0 et 4,1 Ciboire, s.m. : vase sacré, utilisé dans plusieurs liturgies chrétiennes. En général fermé d'un couvercle surmonté d'une croix, il est destiné à contenir les hosties consacrées par le prêtre durant la cérémonie eucharistique, soit pour les distribuer aux fidèles au moment de la communion, soit pour les conserver dans le tabernacle ou l'armoire liturgique (Wikipedia). [Terme] [Lexique]
  5. Jurande, s.f. : corps de métier sous l'Ancien Régime constitué par le serment mutuel que se prêtaient, chaque année dans la plupart des cas, les maîtres : serment d'observer les règlements, mais aussi serment de solidarité et de morale professionnelle. Jusqu'à la Révolution, les jurandes des orfèvres sont les garantes du titre de l'ouvrage réalisé par l'orfèvre ; un poinçon « de jurande » atteste de cette garantie (Wikipedia). [Terme] [Lexique]
  6. Emmanuel Salmon-Legagneur (notice), Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997.



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Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric Création : mai 2019    Màj : 7.01.2024