Voir la source de Modèle:JMD-CLP53-Terre d'Armor pour l'Exposition bretonne

Surtout par ces grands dieux terribles effrayants,
<br>Tous semblables aux monstres des races animales,
<br>Ils se font un honneur de manger leurs enfants
<br>Soit crus ou bien rôtis aux poêles infernales.

Cette terre féconde et fertile d'Armor
<br>A fourni à ces dieux dits bons et magnanime
<br>À Zeus, à Teutatès, au cannibale Thor
<br>Pour leur plaisir de table, d'innombrables victimes.

Quand ces dieux cannibales furent assez repus,
<br>Ils s'en allèrent digérer quelque part dans les cieux.
<br>Alors ils furent remplacés par un certain Jésus,
<br>Autre dieu cannibale encor plus monstrueux.

Le sang bleu suffisait à Taran et à Thor
<br>Que les prêtres barbares leur servaient à flots.
<br>Mais à ce nouveau dieu il lui fallut encor
<br>Avec le sang la chair, et l'âme, et les os.

On a vu ses prêtres, parcourant l'univers,
<br>Lui chercher des victimes bonnes à immoler,
<br>Et sur de grands bûchers y faire rôtir leurs chairs
<br>Afin que leur bon Jésus pût mieux s'en régaler.

Mais ses prêtres fourbes, habitués aux crimes,
<br>Souvent trompent leur dieu en gars artificieux,
<br>Ils ne lui sacrifient que les choses infimes,
<br>Tous les meilleurs morceaux ils les gardent pour eux.

Après ces dieux animaux et ces animaux dieux,
<br>Après leurs ministres fripons et adultères,
<br>Notre terre d'Armor aux flancs trop généreux
<br>A nourri d'autres monstres tout aussi sanguinaires.

Des rois, des ducs, des barons, des nobles assassins,
<br>Dont on pourrait citer des centaines de noms,
<br>Qui ont de la Bretagne fait des charniers humains,
<br>Entassé des cadavres par mille et millions.

Aujourd'hui cependant on n'égorge plus,
<br>Les riches ont vu qu'en mettant ces malheureux à mort,
<br>Ils se privaient surtout des meilleurs revenus
<br>Ces esclaves étant d'un excellent rapport.

Jadis, en les pendant ou en les égorgeant,
<br>Ces riches n'éprouvaient que les plaisirs des dieux.
<br>Aujourd'hui ils demandent de l'or et de l'argent,
<br>Car pour leurs bons ventres cela vaut beaucoup mieux.

Ces riches, aujourd'hui dressés par les jésuites,
<br>Par les prêtres canailles, charlatans et fripons,
<br>Sont devenus bons fourbes, scélérats hypocrites
<br>Et avec plus de douceur écorchent les bretons.

Je n'en vois cependant dans toute la Cornouaille
<br>Un autre plus coquin et plus voleur, hélas,
<br>Plus fourbe et plus traître, plus faux et plus canaille
<br>Que « le poète charmant » Anatole Le Braz.

Aussi il est aime par la haute fripouille
<br>Pour ses immenses talents et pour son eurythmie.
<br>Aussi le fourbe s'enfle pire que la grenouille
<br>Et pourrait bien crever par son vaste génie.

Il voudrait être roi dans ce pays breton
<br>Et mettre sur sa tête la couronne celtique
<br>Laissée dans la ville d'Ys par l'illustre Gradlon,
<br>Qui fut un si bon roi, mais roi mythologique.

Mais, avant que sa tête ceindra cette couronne,
<br>Je luis dis à ce fourbe, filou, traître et lâche,
<br>Par toute ma franchise, ma loyauté bretonne,
<br>Qu'il sera couronné à coups e cravache.

« Des appels sont venus de la patrie antique »,
<br>Nos vieux pères martyrs, les hommes aux <i>pen-bas</i> <ref name="Penn-bazh">{{BR-Penn-bazh}}</ref>,  
<br>Leurs souffles créateurs du renouveau celtique,
<br>Nous crient : « aux égouts les Coppée  <ref name="FrançoisCoppée">{{PR-FrançoisCoppée}}</ref> et les Braz

Et avec eux les fripons, les riches effrontés,
<br>Les exploiteurs, les voleurs, les fourbes hypocrites,
<br>Les sangsues parasites, les immondes curés,
<br>Les catins du grand monde avec tous les jésuites.

Alors notre soleil bercé sur les nuages
<br>Riant comme une tourte agitant ses poings d'or
<br>Verrait encor resplendir, sous des hommes plus sages,
<br>Le printemps discret de la terre d'Armor. »

Cetu an Aotrounes, traou eus a Vreiz izel
<br>Gret gant eur paourkes paisan eus a Ergue-Armel
<br>Pehini n'eo ket bed biscoas ebars ar scoliou
<br>Nemed e scol ar viser ac e scol ar poaniou
<br>C'houi zo e represento Breiizel e Paris
<br>Mes pas ar Vretoned en o guir, en o c'his.
<br>Netra na zesk da zen, penos oc'h bretoned
<br>N'ho c'heus ket ar viskamant, n'ouzoc'h ket savaret,
<br>C'houi reprezent e Paris diberyen glujiri
<br>Kik rost e zo goneset et c'hoaret ganomni.