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De GrandTerrier

Tout au long de sa vie, Gwenn-Aël Bolloré a collectionné les minéraux, les poissons, les crustacés. A cette passion, il a même consacré un musée privé, le musée océanographique de l’Odet, une étonnante bâtisse à l’entrée bordée d’os de baleines et surmontée d’une dent de narval. Un musée voué à la mer construit au fond d’une prairie, entourée d’arbres, au bord de l’Odet, original !

C’est ici que Gwenn-Aël préparait la plupart de ses expéditions, qui le menaient de Mauritanie à l’île Maurice en passant par les îles suisses du lac Léman ou encore les Glénan, paradis des narcisses et des salicornes. C’est là aussi qu’étaient programmées, avec Yves Marot, son cuisinier-régisseur, les chasses aux fossiles et aux traces de dinosaures.

Dans ce musée, Gwenn-Aël accueillait ses amis mais aussi des groupes d’enfants qui retrouvaient sans aucun doute leur propre regard, celui de l’enfance, dans cet univers habité de tortues marines et de poissons dont on ne savait plus lesquels étaient vivants ou morts. Parmi les fidèles compagnons de Gwenn-Aël, l’otarie, l’ours polaire, et d’innombrables crabes, du plus grand, un japonais de plus de 3 m d’envergure, au plus minuscule, caché dans sa maison de verre. Parmi les perles du musée, un cœlacanthe, remonté des grands fonds de l’Océan indien dans les années soixante avec le professeur Anthony : un archaïsme vivant dont on pensait qu’il avait disparu depuis des siècles, jusqu’à sa capture fortuite par un pêcheur, en 1938, au large de l’Afrique du Sud. Plus qu’un poisson, c’est un souvenir à écailles qui nous ramène à l’époque où nous avions encore des branchies.