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De GrandTerrier

Si l'on veut remonter plus loin dans l'antiquité, on trouve une autre cause qui multipliot encore beaucoup l'occupation du Bourreau attaché au service des Juges du Duc ; c'est qu'encore que les Juges Auts-Justiciers pussent condamner à la mort sans appel, neanmoins la pluspart ne pouvoient executer faute de patibulaire, dont le Duc ne communiquoit guere le droit dans les premiers temps, même aux plus grandes Seigneuries ; de sorte que les Officiers du Haut-Justicier qui avoient condamné à mort, menoient Le patient jusqu'à my-chemin du patibulaire qui étoit un peu éloigné des Villes, auquel endroit les Juges du Duc prenoient le condamné & le menoient faire pendre au gibet, reputant cette execution à honneur & privilege.

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Mais l'un des plus célèbres exemples & qui explique plus positivement la chose se trouve dans les titres de l'Evêché de Quimper qui apprennent que, la mode ayant changé d'estimer à honneur & privilège pour les Juges du Duc le soin de faire pendre les condamnez par des Juges Inferieurs, ils refusèrent d'entretenir cette Coûtume qui passa par suite de temps plûtôt pour une servitude, que pour une prerogative ; De sorte que l'Evêque de Quimper ayant remontré aux Duc Jean V ce refus de ses Juges d'executer les condamnés par les Juges du Reguaire, il fit expédier ses lettres le 24 Février 1424 par lesquelles il permet à l'Evêque de lever en ses fiefs une justice patibulaire pour y être executez les condamnez par sa Justice seculière parce que, & non autrement, ses Juges & Officiers demeureront déchargez de l'execution des condamnez par la Jurisdiction temporelle de l'Evêque. [...]

Délibéré à Rennes, le 4 Septembre 1683. Signé, HEVIN.