Michel Huitric, vicaire (1790-1791, 1795, 1801-1804)
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Un ecclésiastique en exercice à Ergué-Gabéric : bio, mandature, nécrologie,témoignages ...
Autres lectures : « Liste des prêtres nommés à Ergué-Gabéric » ¤ « Les prêtres et missionnaires natifs d'Ergué-Gabéric » ¤ « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon » ¤ « Alain Dumoulin (1748-1811), prêtre et écrivain » ¤ « 1795 - Dénonciation d'un pardon anti-constitutionnel à Kerdévot » ¤ « 1776-1792 - Les derniers registres BMS paroissiaux » ¤
Biographies
Extrait de la liste des prêtres constitutionnels établie par Jean-Louis Le Floc’h (« Le clergé constitutionnel du Finistère », Bulletin de la Société archéologique, t. CXIX, 1990, p. 293-336.) :
Huitric Michel : Né à Ergué-Gabéric le 26-02- 1750. – Prêtre du diocèse de Quimper en 1776. – Prêtre à Argol en 1776. – Curé de Trégarvan en 1779. – Prêtre à Ergué-Gabéric en 1790. – Prête le serment. – Vicaire à Trégarvan, à Landévennec, à Argol en 1792, à Sizun, à L'Hôpital-Camfrout. – Rétracté à Kerdévot le 20-09-1795. – A Ergué-Gabéric. – A Plonéour le 8 nivôse an 5. – Prête le serment de haine à Plonéour le 10-12-1798. – Au concordat, prêtre à Ergué-Gabéric. – Décédé à Ergué-Gabéric le 15-06-1804.
Texte de Daniel Bernard (SAF 1955) :
Période gabéricoise : en 1790 (prêtre), 1795 (rétractation à Kerdévot) et 1801-1804 (vicaire). De plus il est natif et résidant dans la commune d'Ergué-Gabéric : né à Guilly-vras en 1750, décédé à Kergaradec.
Dans la notice paroissiale de Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall, il n'apparaît que dans la liste des vicaires après la Révolution : « 1804 Michel Huitric ». Dans cette notice la période révolutionnaire n'y est décrite que par les échanges vifs entre le recteur insermenté Alain Dumoulin et son remplaçant officiel Daniel Corentin Yven.
Dans son étude sur le clergé constitutionnel ([Fichier PDF]), Jean-Louis Le Floc'h décrit plus précisément son parcours gabéricois : sa nomination comme prêtre assermenté en 1790, sa rétractation en 1795, et son retour dans les rangs lors du Concordat de 1801 jusqu'à son décès en 1804.Dans son article ([Fichier PDF]) paru en 1955 dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère sur le clergé séculier de Cornouaille en 1790, Daniel Bernard relate son statut de prêtre assermenté qui se rétracte 5 ans après.
Période révolutionnaire
Michel Huitric est né le 26.02.1750 dans le village de Guillybras [1] en Ergué-Gabéric. Dans le recensement de 1790 on le trouve domicilié à Rubernard, alors que sa sœur Marie-Anne, veuve Le Pouppon, est journalière à Guillybras.
Il est nommé comme vicaire en 1790, assistant le nouveau recteur desservant constitutionnel et remplaçant du recteur insermenté Alain Dumoulin, ce dernier ayant dû s'exiler. Tous deux, Huitric et Yven, prêtent le serment à la constitution civile du clergé : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la Nation, à la Loi, au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
Pendant l'année 1790 et jusqu'au 1er mai 1791 le recteur réfractaire garde la main sur la rédaction et la signature des actes de baptêmes, mariages et sépultures. A partir du 6 mai, l'équipe constitutionnelle prend le relais, essentiellement le nouveau desservant et aussi le vicaire Huitric à plusieurs occasions :
Dans une lettre du 28 fructidor de l'an 3, les représentants du département préviennent le directoire du district de Quimper que la veille le 27, à savoir le dimanche 13 septembre 1795 sur le calendrier grégorien, il y a eu « une grande affluence de peuple à la chapelle de Kerdévot commune d'Ergué-Gabéric et que les ministres du culte y ont aux mépris des lois fait des actes extérieurs de religion », en l’occurrence un pardon avec procession.
Le directoire quimpérois est plus compréhensif : « si les lois relatives à l'exercice du culte ont été violées dans la commune d'Ergué Gabéric ce n'a été qu'à l'instigation de ses ministres, et qu'aucun trouble ne s'est élevé au milieu des citoyens paisiblement réunis à Kerdévot. »
L'avis du district local est que « les ministres qui ont célébré leur culte dans la chapelle de Kerdévot le 27 fructidor dernier soient dénoncés au juge de paix de l'arrondissement pour être procédé contre eux en conformité de la loi ».
Il s'agit donc de juger l'incartade des membres du clergé gabéricois qui n'a pas respecté l'interdiction des actes religieux en dehors des églises. Pourtant à cette date en 1795, le clergé local a prêté allégeance et la contestation précédente du recteur Dumoulin n'est plus d'actualité.
Mais sans doute que le vicaire Michel Tanguy a des regrets, car il se rétracte lors de ces cérémonies interdites à Kerdévot, cette information étant confirmée par les mémorialistes Jean-Louis Le Floc'h et Daniel Bernard [2]. Il prête donc un serment, cette fois en allégeance au pape : « Je rétracte le serment d'adhésion que j'ai prêté à la Constitution civile du clergé ... »
Six ans plus tard, en 1801, alors qu'il vient d'être affecté à la paroisse de Plonéour, il prête un 3e serment plus proche de celui de 1790, à savoir le serment de la haine exigé par les instances nationales du Directoire : « Je jure haine à la royauté. Je jure fidélité à la république et à la constitution de l'an III. ».
Annotations
- ↑ Baptême - 26/02/1750 - Ergué-Gabéric (Guillybras). HUITRIC Michel, enfant de Michel et de Anne NEDELEC. Parrain : Huitric Guénolé. Marraine : Nedelec Catherine.
- ↑ La rétraction du serment de Michel Huitric est rapportée par Daniel Bernard à la date du 20 septembre 1795, et non du 13 comme indiqué dans le rapport du Directoire du district de Quimper.
