Voir la source de Mac'honiet gant ar mecanik da zorna machines à battre, Feiz ha breiz 1876

[[Image:Feizhabreiz2.jpg|left|200px|link=]]__NOTOC__<i>Des accidents de batteuses dans des fermes gabéricoises racontés dans Feiz ha Breiz <ref name=Feizhabreiz>{{Feizhabreiz}}</ref>, le journal en langue bretonne de l'évêché de Quimper et de Léon.</i>

[[Image:JournalVendeur.jpg|120px|right|link=]]Autres lectures : {{Tpg|Pardonerien e Kerdevot, Pardon à Kerdévot, Feiz ha breiz 1871}}{{Tpg|Loiz Hemon hag chapeledou ar pardoun braz e Kervevot, Feiz ha Breiz 1877}}__NOTOC__

==Présentation==
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Un article du journal « <i>Feiz ha breiz</i> » <ref name=Feizhabreiz>{{Feizhabreiz}}</ref> du 28 août 1876 relate trois accidents de personnes, survenus l'un à Ergué-Armel et les deux autres à Ergué-Gabéric, alors qu'elles alimentaient ou surveillaient une machine à battre dans leurs fermes. Ce type de machine est appelé « <i>ar mecanik da zorna</i> » en breton, ou « <i>ar mecanik</i> » tout simplement car elle préfigure le début de la mécanisation agricole. [[Image:Batteuse_1881.jpg|left|250px|]]En 1876 l'énergie de cette batteuse est fournie par un carrousel de chevaux, lequel sera remplacé plus tard par une « <i>locomobile motrice</i> » et l'ensemble sera alors appelé « <i>dornerezh</i> » (batteuse).

Les accidents d'Ergué concernent deux hommes et une jeune fille de 16 ans. Les deux premiers ont eu respectivement une jambe estropiée - « <i>paket he vragou hag he c'har gant rodou he vecanik da zorna</i> » (son pantalon et sa jambe entrainés par les engrenages de sa machine à battre) - et une main broyée (pour l'accident d'Ergué-Armel). Quant à la jeune fille, elle aurait perdu sa jambe « <i>paneved ma'z euz gellet derc'hel ar c'hezek a za crenn</i> » (si on n'avait pas pu stopper net de suite les chevaux).

Autant elle a eu de la chance : « <i>Dre c'hrass Doue e bet kuitez evit he aon hag eur glaz dister.</i> » (grâce à Dieu, on a été quitte pour une frayeur et une égratignure bénigne). Autant c'est plus dramatique pour les deux autres : « <i>Azalec he uvern betec he gof gar eo mac'haniet, truez he velet</i> » (depuis sa cheville jusqu'à son entrejambe, il a été estropié, triste à voir) ; « <i>Ar midisin galvet var an heur en deuz troc'het ar membr brevet.</i> » (le médecin appelé immédiatement a amputé le membre brisé).

Si l'on regarde de plus près les autres faits divers du mois d’août 1876, notamment dans le journal « <i>Le Finistère</i> » <ref name="LeFinistère">{{LeFinistère}}</ref>, on se rend compte que les accidents graves dus aux machines à battre sont très nombreux :  amputations pour éviter la gangrène au Perget et à Port-Launay, commotions mortelles à Saint-Méen ...
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[[Image:Battage à Pennarun.jpg|center|400px|thumb|Scène de battage à Pannarun en Ergué-Gabéric, non datée]]

Les journaux accusent certes les agriculteurs d'être imprudents - « <i>deffot teuler evez</i> » (à défaut d'être attentif) - mais ils demandent aux autorités d'imposer des mesures de sécurité plus drastiques, à savoir allonger la table des machines à battre et recouvrir les manèges de protections. 

En effet, pour cette dernière mesure, un ouvrier agricole « <i>assis sur le petit banc placé sur l'axe du manège, et les chevaux tournant en cercle autour de lui</i> » peut tomber tout simplement de fatigue, et se retrouver broyé par les engrenages. 

Ce danger est évité, dans les décennies suivantes, lorsque le manège est remplacé par une motrice à vapeur. Ainsi la description de celle de la ferme de Creach-Ergué mise en vente en 1911 : « <i>batteuse à grand travail et sa locomobile motrice, fabrication Merlin et Cie de Vierzon</i> ».
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==Transcriptions et traductions==
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<big>Feiz ha Breiz du 28.08.1876</big>
{{Citation|
NEVEZENTIOU (<i>nouvelles</i>)
<hr>
ERGE-GABERIC. - Eun den euz a barrez Erge-Gaberic, deffot teuler evez a zo bet paket he vragou hag he c'har gant rodou he vecanik da zorna. Azalec he uvern betec he gof gar eo mac'haniet, truez he velet.
<hr>
<i>Ergué-Gabéric. - Un homme de la paroisse d'Ergué-Gabéric, à défaut d'être attentif, a vu son pantalon et sa jambe entrainés par les engrenages de sa machine à battre. Depuis sa cheville jusqu'à son entrejambe, il a été estropié, triste à voir.</i>
<hr>
ERGE-ARMEL. - Ar seiz euz ar miz-man, eo en em gavet cazi ar memez malheur, e parrez Erge-Armel, gant Loranz Herry. En eur vouetta ar mecanik en deus laosket he zorn da vont hir da heul an ed, hag he zorn a zobet brevet. Ar midisin galvet var an heur en deuz troc'het ar membr brevet.
<hr>
<i>Ergué-Armel. - Le sept de ce mois, on a vécu quasiment le même malheur, dans la paroise d'Ergué-Armel, avec Laurent Herry. En alimentant sa machine il a été vu sa main partir avec les gerbes de blé, et sa main a été écrasée. Le médecin appelé immédiatement a amputé le membre brisé.</i>
<hr>
ERGE-GABERIC. - D'an eiz euz ar miz-man eur plac'h iaouank c'huezec vloaz euz a barrez Erge-Gaberic, eat re dost ive d'ar mecanik, a zo bet strobet he losten pe he bross gant ar rodou, ha paneved ma'z euz gellet derc'hel ar c'hezek a za crenn e dije bet ive eur c'har brevet etre ar rodou. Breman dre c'hrass Doue e bet kuitez evit he aon hag eur glaz dister.
<hr>
<i>Ergué-Gabéric. - Le huit de ce mois d'août, une jeune fille de la paroisse d'Ergué-Gabéric âgée de 16 ans qui s'est aussi trop approché de la machine à battre, a eu sa jupe ou sarrau happée par les engrenages, et si on n'avait pas pu stopper net de suite les chevaux, elle aurait eu sa jambe écrasée par les engrenages de machine. Maintenant grâce à Dieu, on a été quitte pour une frayeur et une égratignure bénigne.</i>
}}

<big>Le Finistère du 23.08.1876</big>
{{Citation|
Avient-hier, un terrible accident est arrivé au village de Kereven, commune de Perguet, canton de Fouesnant.

Un cultivateur, M. Paul Caradec eut l'avant-bras broyé par une machine à battre dont il s'était imprudemment approché.

Après l'accident, le malheureux eut le courage de monter en voiture et de venir lui-même à Quimper demander à MM. les docteurs Chauvel, père et fils, les soins que nécessitait son état.

L'amputation, jugée nécessaire, fut faite immédiatement.

Le patient ne voulut même point être endormi.

Il assista, impassible, aux préparatifs de l'opération, et ne proféra pas une seule plainte pendant que les habiles coupaient le membre mutilé !

Lorsque tout fut terminé, il demanda la permission d'allumer sa pire, et regagna sa demeure en voiture, emportant le bras amputé pour le faire enterrer selon l'usage.
}}
}}{{Box|
<big>Le Finistère du 26.08.1876</big>
{{Citation|
Chateaulin. - On nous écrit le 24 août :

« <i>Dans le dernier numéro du Finistère, il a été fait mention d'un déplorable accident arrivé au village de Kereven commune de Perguet, par suite de l'imprudence d'un cultivateur qui s'était approché d'une machine à battre.

Un semblable accident est arrivé ce matin au village de Lanvoidic, commune de Port-Launay.

Jean-Louis Goas, âgé de 39 ans, garçon de ferme chez M. Lharidon, a eu la main gauche littéralement broyée par une machine à bettre, et cela au moment où il y plaçait la dernière gerbe.

On croit qu'il sera nécessaire d'amputer le membre mutilé.

Le malheureux est père de deux enfants et tout à fait sans ressources.

N'existe-t-il donc aucun moyen de préserver nos travailleurs des campagnes contre de si déplorables accidents.</i> »

À cette question posée par notre correspondant dans la dernière phrase de sa lettre, nous répondons qu'il est bien difficile de préserver les travailleurs contre leur propre imprudence.

Hier, pendant la séance du Conseil général, l'honorable M. de Pompery, député, a précisément soulevé cette question, et prié M. le préfet du Finistère de vouloir bien faire rechercher les moyens de remédier aux dangers que présente l'usage imprudemment compris de certains instruments agricoles.  

Pour nous, nous croyons que le danger serait beaucoup moins grand, si les fermiers faisaient allonger la table des machines à battre qui est beaucoup trop courte, surtout dans les machines en usage dans les arrondissements du sud de notre département, et s'ils faisaient recouvrir les manèges de façon à préserver l'ouvrier chargé de veiller à leur fonctionnement.

Les précautions que nous venons d'indiquer ont été prises dans la plupart des fermes des arrondissements du nord où le nombre des accidents ont beaucoup moins considérable.
}}

<big>Le Finistère du 30.08.1876</big>
{{Citation|
Saint-Méen. - L'<i>Océan</i> raconte que, ces jours derniers, le jeune Yves Carriou, âgé de 15 ans, cultivateur au village de Brunel, commune de Saint-Méen, dirigeait l'attelage d'un manège de machine à battre. Il était, comme de coutume, assis sur le petit banc placé sur l'axe du manège, et les chevaux tournaient en cercle autour de lui.

Depuis quelque temps, Yves Carriou travaillait nuit et jour.

Le malheureux jeune homme ne pouvait plus longtemps résister à la fatigue, s'endormit à son poste périlleux : il tomba de son siège et sa jambe gauche fut prise et entraînée dans les engrenages, à tel point qu'il fallut démonter la machine pour le dégager.

M. le docteur Barbanson, de Lesneven, mandé en tout hâte, reconnut une fracture de la jambe ; cependant rien ne pouvait présumer que l'accident aurait de plus terribles suites. Mais, le dimanche suivant, à une seconde visite, le docteur constata l'apparition de la gangrène en même temps que celle des symptômes d'une fièvre typhoïde.

Il jugea que Carriou était perdu, et le soir même, vers onze heures, l'infortuné jeune homme rendit le dernier soupir.
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}}}}

==Coupures de presse==

<gallery caption="Feiz ha breiz et Le Finistère">
Image:FeizhaBreiz18760828-nevezentiou.jpg|FB 28.08.1876
Image:Finistère18760823-MachineàbattrePerguet.jpg|FIN 23.08.1876
Image:Finistère18760826-MachineàbattrePortLaunay.jpg|FIN 26.08.1876
Image:Finistère18760830-MachineàbattreStMéen.jpg|FIN 30.08.1876
Image:Citoyen19110513-MachineàbattreCreachErgué.jpg|Le Citoyen 13.05.1911
</gallery>

==Annotations==
<references/>

{{StatutArticle
 | résumé=Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric
 | datecréation=janvier 2021
 | avancement=2
}}
[[Category:Reportages|I1876{{PAGENAME}}]][[Catégorie:Bzh|8{{PAGENAME}}]]