« Jean Guéguen, laborantin à la papeterie d'Odet » : différence entre les versions

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« <i>Tous les matins, je passais à toutes les machines. Les conducteurs préparaient deux feuilles d'un demi-mètre carré. On gardait une feuille de côté, comme témoin, et je travaillais sur l'autre »</i>''


Jean Guéguen interviewé le 14 avril 2007 par Jean Cognard.
[[Image:JeanGuéguen.jpg|right|130px|link=]]Jean Guéguen interviewé le 14 avril 2007 par Jean Cognard.


Autres articles : {{Tpg|Souvenirs de 'chez Bolloré' depuis les 12 ans de Jean Guéguen en 1938}}{{Tpg|Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré}}{{Tpg|Jean Guéguen, Odet de 1900 à nos jours *}}{{Tpg|L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949}}{{Tpg|L'essor de Lestonan (1900-1950) raconté par Jean Guéguen}}{{Tpg|André Péres, le dernier papetier, OF-LQ 1986}}{{Tpg|Fermeture de l'usine d'Odet, OF-LQ 1983}}
Autres articles : {{Tpg|Souvenirs de 'chez Bolloré' depuis les 12 ans de Jean Guéguen en 1938}}{{Tpg|Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré}}{{Tpg|Jean Guéguen, Odet de 1900 à nos jours *}}{{Tpg|L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949}}{{Tpg|L'essor de Lestonan (1900-1950) raconté par Jean Guéguen}}{{Tpg|André Péres, le dernier papetier, OF-LQ 1986}}{{Tpg|Fermeture de l'usine d'Odet, OF-LQ 1983}}
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==Transcription de l'entretien==
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<big><b>As-tu fait de longues études ?</b></big>
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Et cette pâte allait ensuite sur les machines, la 7 à l'époque. La numérotation des machines : 7, 8, 9 et 10 était en fait la suite des machines 2 à 6 de Cascadec. La machine 8 d'Odet a pris la place de la 1, quand on a démarré le papier de support condensateur, et ensuite en 71-73 le papier de support carbone qui était de couleur écrue, noir, blanc, violet, rouge. Quand le carbone est arrivé, je travaillais davantage dans le domaine chimique, sous la responsabilité de Mlle Menez.  
Et cette pâte allait ensuite sur les machines, la 7 à l'époque. La numérotation des machines : 7, 8, 9 et 10 était en fait la suite des machines 2 à 6 de Cascadec. La machine 8 d'Odet a pris la place de la 1, quand on a démarré le papier de support condensateur, et ensuite en 71-73 le papier de support carbone qui était de couleur écrue, noir, blanc, violet, rouge. Quand le carbone est arrivé, je travaillais davantage dans le domaine chimique, sous la responsabilité de Mlle Menez.  
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Au labo, on travaillait de jour le matin de 8H à 12H, et ensuite de 13H30 à 17H. Et au début on travaillait tous les samedi matin. Et à tour de rôle, on faisait une permanence le dimanche matin, on faisait des contrôles succincts, on récupérait les feuilles de papier pour ça. Le surveillant de faction passait nous voir le dimanche midi pour voir si les contrôles étaient corrects, s'il ne fallait pas rectifier certaines choses.
Au labo, on travaillait de jour le matin de 8H à 12H, et ensuite de 13H30 à 17H. Et au début on travaillait tous les samedi matin. Et à tour de rôle, on faisait une permanence le dimanche matin, on faisait des contrôles succincts, on récupérait les feuilles de papier pour ça. Le surveillant de faction passait nous voir le dimanche midi pour voir si les contrôles étaient corrects, s'il ne fallait pas rectifier certaines choses.


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Jean Guéguen,
Jean Guéguen,
<br>Usine d'Odet de 1948 à 1983
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==Annotations==
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Version du 10 septembre 2023 à 14:03

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« Tous les matins, je passais à toutes les machines. Les conducteurs préparaient deux feuilles d'un demi-mètre carré. On gardait une feuille de côté, comme témoin, et je travaillais sur l'autre »

JeanGuéguen.jpg

Jean Guéguen interviewé le 14 avril 2007 par Jean Cognard.

Autres articles : « Souvenirs de 'chez Bolloré' depuis les 12 ans de Jean Guéguen en 1938 » ¤ « Souvenirs de huit anciens salariés des papeteries Bolloré » ¤ « GUÉGUEN Jean - Odet, de 1900 à nos jours » ¤ « L'entreprise Bolloré, Réalités Noël 1949 » ¤ « L'essor de Lestonan (1900-1950) raconté par Jean Guéguen » ¤ « André Péres, le dernier papetier, OF-LQ 1986 » ¤ « Fermeture de l'usine d'Odet, OF-LQ 1983 » ¤ 

Transcription de l'entretien

As-tu fait de longues études ?

J'ai été à l'école privée St-Joseph. J'étais tout près de l'école, j'y suis resté jusqu'à mes 13 ans, l'année du certificat d'études. Je voulais continuer le cours supérieur. Il s'est trouvé que l'oncle d'un de mes copains d'école était directeur de l'école Ste-Barbe du Faouët, et on a donc été les deux seuls du sud-finistère à aller au Faouët. J'y étais en pension pendant l'année 1939-1940, et j'aurais continué pour avoir le brevet. Mais mon frère a été fait prisonnier, et mon père a préféré que je mette la main à la pâte. Comme mon père est né en 1884, il était trop vieux pour être réquisitionné. Il avait eu un ouvrier quand il avait eu une hémiplégie, mais après il n'y avait plus personne, et c'est pour ça que je suis resté à la boulangerie.

Avant même d'entrer à l'usine Bolloré on m'appelait Georges Briquet. Car à l'époque il n'y avait très peu de radios, seuls les commerçants en avaient. J'écoutais les résultats à la boulangerie, et c'était Georges Briquet le journaliste qui commentait les matchs. Ensuite je disais aux autres ce que j'avais entendu, et j'aimais beaucoup m'occuper des sports. Je jouais un peu au basket au patronage. Et c'est comme ça qu'on m'a appelé Georges Briquet pendant de longues années.

Comment s'est passée ton entrée dans la vie active ?

BoulangerieGueguen.JPG
Pendant la guerre, de 1940 à 1946, j'ai donc travaillé à la boulangerie de mon père à Lestonan. Comme je suis né en 1926, fin 1946 jusqu'à fin janvier 1948 j'ai fait mon service militaire à Tubingen en Allemagne. Après je suis rentré le 2 mai 1948 à l'usine d'Odet comme manoeuvre de cour. La papeterie avait repris ses activités début 1947. Ensuite, j'ai passé des tests le même jour qu'Hervé Rannou et Jo Cojean, et j'ai été le seul pris pour le labo dont l'activité augmentait avec l'analyse du papier à cigarettes. On avait commencé à travailler avec la BAT (British American Tobacco) qui commercialisait les Philip Morris, les Camel, et les autres marques, et les contrôles étaient devenus stricts.

Au labo, on était 12 personnes au total. M. Ferronière, le directeur de l'usine à l'époque, était ingénieur chimiste de formation et suivait de près le labo. Louis Barreau était ingénieur chimiste aussi. Melle Menez, jeune ingénieur chimiste, était responsable pour la partie chimie. Au point de vue physique c'était Louic Quiec et François Clère qui supervisaient. Le père d'Henri Le Gars était là aussi pour la physique. Louis Bréus était occupé comme coursier au labo car il était handicapé d'un bras suite à un accident à une machine. Il faisait aussi le chronométrage de la porosité du papier. Jérome Quelven, Alain Niger (qui est parti au traitement de l'eau), Yvon Le Beuze (qui est devenu surveillant général) étaient laborantins. Pendant 7-8 ans, on est resté douze au labo, situé près de la chapelle de l'usine.

Quel était ton travail exact au labo  ?

Une chanson sur une feuille de papier à cigarette

A cette époque, jusqu'en 1959, on ne fabriquait que du papier à cigarette. Cette activité a été transférée chez Mauduit. Pour les mesures physiques, c'était la résistance du papier, en long et en travers, sa porosité, sa blancheur, son opacité. D'un point de vue chimique, on mesurait les taux de phosphate, de carbonate de chaux, de tartrate, de nitrate. Et on contrôlait les liqueurs noires de cuisson de chiffons, et ensuite on faisait des tests sur la pâte blanchie pour voir sa résistance. Les piles laveuses était sensées enlever le maximum de jus de cuisson, avant d'aller au blanchiment, ensuite dans les raffineurs, et enfin des sur-raffineurs.

Et cette pâte allait ensuite sur les machines, la 7 à l'époque. La numérotation des machines : 7, 8, 9 et 10 était en fait la suite des machines 2 à 6 de Cascadec. La machine 8 d'Odet a pris la place de la 1, quand on a démarré le papier de support condensateur, et ensuite en 71-73 le papier de support carbone qui était de couleur écrue, noir, blanc, violet, rouge. Quand le carbone est arrivé, je travaillais davantage dans le domaine chimique, sous la responsabilité de Mlle Menez.

Echantillon de papier pour condensateur calandre
Contrôle de qualité du papier à cigarette, sur la feuille elle-même
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Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Création : avril 2006    Màj : 10.09.2023