« Croas ar Gac, Kroaz ar Gag » : différence entre les versions

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Version du 20 février 2024 à 11:08

Variantes bilingues : Croas ar Gac (FR), Kroaz ar Gag (BR)

Signification : "croix du dénommé Le Gac, surnom de quelqu'un qui parle mal"

Décomposition : Kroaz pour "croix, calvaire" et ar Gac, patronyme basé sur le qualificatif gag "bredouilleur"

Relevés : 1834, 1837, piéta du 16e

Coordonnées géographiques : lat. 48.027447, long. -4.033055, cf. « Géo.Croas ar Gac »

Présentation générale

Le hameau de Pennanéac'h, dont le nom est prononcé "Pennec'h" localement, est situé entre Lestonan et Quélennec, en haut de la côte de la vallée de Stang-Venn.

Pennaneach1541.jpg
Le lieu est mentionné dans une déclaration du seigneur de Kerfors en 1541 sous l'orthographe « Penanquenech ». Ceci atteste l'explication toponymique : Penn pour "tête, bout, extrémité", et Krec'h (knech en moyen-breton) pour "côte, colline, hauteur, monticule, tertre, hauteur".

Le chemin de Stang-Venn, avec sa fameuse côte redoutée par les cyclistes, a été construit à la fin du XIXe siècle par les Papeteries de l'Odet pour le transport des marchandises vers la ville et le port de Quimper. En 1938 la route sera élargie suite à une pétition des habitants de Stang-Venn.

AR-3O896-StangVenn1938-0.jpg

La frise patrimoine du village :

Les habitants les plus représentatifs du lieu-dit sont :

  • René Hostiou est conseiller municipal de 1929 à 1945. En 1934, il demande à la commune de construire « un lavoir et une fontaine pour les habitants du quartier de Stang-Venn » située en contrebas de sa propriété.
  • René Beulz père, conseiller en 1925-29, est réputé pour la qualité de son cidre : en 1939 il remporte le premier prix du concours agricole de Lestonan. Les souveniers d'Henriette Francès : « Gamins, on repérait tout ce qui était bon pour nous, on connaissait tous les pommiers et les poiriers. Il y avait un poirier qui avaient de grosses poires, près de Pennanec'h, qui appartenait au père Beulz. On allait tous piquer les poires, les filles surveillaient pour protéger les gars, et voilà que le père Beulz arrive avec son fouet : "vous allez voir, qu'il a dit en breton, "je vais vous foudre une dresse avec mon fouet !". »
  • Jeanne Le Pape, née en 1895 à Pennanec'h de parents journaliers agricoles, ouvrière militante féministe dans un établissement de tannage à Saint-Denis en région parisienne, membre de l'Union des Jeunes Femmes de France affiliée au Parti Communiste, est prise dans une rafle des renseignements généraux en mai 1944.

Galerie de portraits :

Autres lectures : « Déclaration et sentence royale pour l'ancienne tenue de la croix du Gac » ¤ « Croas-ar-Gac, une vierge menacée » ¤ « Vie des quartiers 2 - Pierre Le Bihan, OF-LQ 1987 » ¤ « Conversation avec Marjan et Fanch Mao (1982) » ¤ 

Explications toponymiques

Extrait du Kannadig GT de juin 2008 :

Croas ar Gac / Kroaz ar Gag : " la croix du dénommé Le Gac, surnom de quelqu'un qui parle mal ». Kroas pour "croix, calvaire" et Ar Gac, patronyme basé sur le quafilicatif gag "bredouilleur". La mention écrite du lieu sous les formes « l'ancienne tenue du Gac » et « la croix du Gac » est notée en 1682 dans une déclaration et dénombrement inscrite dans le registre du papier terrier, dans le cadre de la réformation des domaines du roi. Le calvaire est signalé sur le cadastre de 1834 : une croix sur la carte au milieu du carrefour et plusieurs parcelles nommées « Parc ar Groas ». Le lieu est aussi libellé Croas ar Gac et Groas ar Gac dans le Tableau général des chemins ruraux en 1837. Elle apparaît également sur la carte d'état-major établie dans les années 1920.

Extrait de l'article GrandTerrier sur les croix et calvaires d'Ergué-Gabéric :

Encastrée dans un talus, la vierge de pitié de Kroas-ar-Gac d'environ 1 m de haut est conservée dans une niche de pierres fermée par des barreaux de fer, surmontée d'une petite croix de granit. La tête de la Vierge ne tient que grâce à une couche de ciment, et il ne reste du Christ que le tronc et les jambes.

Malgré l’érosion du granit, le Père Y.P. Castel, visitant le site en août 2000, relève un contraste entre la position frontale, avec un léger mouvement de tête vers la gauche, et équilibrée de la mère et la cambrure du Christ aux proportions plus grêles comme pour accentuer la fragilité du corps du défunt recueilli par sa mère. La piéta daterait du XVIème siècle.

Marjan Mao, en 1982, essaie de se remémorer ce que les anciens disaient de l'histoire du lieu-dit

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A propos du terme "Kroas", Albert Deshayes précise dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons (page 148)

Albert Deshayes dans son dictionnaire des noms de lieux bretons (page 148) :

PARTIE "Décrivons la nature"
Chapitre "Les chemins et les lieux divers"

Kroas "croix" procède d'un emprunt au latin crux par le vieux breton croes et le moyen breton croez ; il a pour correspondants le gallois croes et le cornique crows. Une croix s'élevait le plus souvent à la croisée de chemins, d'où son extension à noter un "croisement". Dans bien des cas, le breton kroas a été remplacé par son équivalent français. Ce terme est très fréquent dans la toponymie, puisqu'on le relève à plus de cinq cents reprises.

Les croix du haut Moyen Age se reconnaissent à leur taille dans les Croas-Ver, souvent traduits par Croix-Verte (de kroas verr "croix courte") auxquels s'opposent les Croas-Hir. Les croix étaient généralement peintes au Moyen Age, d'où les nom Croaz-Ruz en Plouénan (29), Croas-Ru en Lopérec (29), régulièrement traduit en Croix-Rouge, ou partiellement en Croix-Ru en Pleyben (29), etc., Croas-Ven en Landrévarzec (29) [...].

On le note employé seul, sous forme diminutive , ou sous forme plurielle. Placé en position proclitique, on le note associé à un terme descriptif, un élément du paysage, un nom de plante, un nom d'animal, un nom de personne, un qualificatif. Employé comme second élément, on le note associé à trente-trois autres termes dont kêr à cent trente reprises, puis ti à quatorze, menez à treize, lann à huit, pont à huit, porzh à sept, poull à six, etc.

Il est alors graphié, outre croas ou croaz : croes, croez, croaj, cras. Par lénition : groas, groaz, groes, groez, grois, groix, groise, groiez. Par spirantisation : c'hroaz, chraj, ouez.

A.Deshayes, Villages et lieux-dits de Quimper :

Croas : (breton moderne, kroas), croix mais en toponymie désigne un carrefour, un croisement ; est parfois noté "croissant" forme francisée de kroashent (hent : chemin, route).

Page 488 Albert Deshayes donne l'information suivante pour l'interprétation du patronyme "Gac"

PARTIE "Des noms de personne"
Chapitre "D'anciens surnoms bretons"

Gac, du qualificatif gag "bredouilleur", est assez fréquent en toponymie, employé seul dans An Gac en Prat (22) et dans Ar Gac en Coatascorn (22) et associé à :

  • convenant dans Convenant-Le-Gac en Pleudaniel (22) et dans Convenant-Gac en Camlez (22) ;
  • kêr "lieu habité" dans Kerargac  en Saint-Thonan (29), Kerangac en 1707, et dans Kergac en Bannalec (29), Kerengac en 1670, en Camors (56), en Lanrivain (22) et en Sulniac (56) ;
  • krec'h "côte, colline" dans Crec'h-ar-Gac en Plougrescant (22) ;
  • kroas "croix" dans Croas-ar-Gac en Ergué-Gabéric (29) et en Tonquédec (22) ;
  • plass (enn) "place" dans Place-ar-Gac en Bégard (22) et dans Placen-ar-Gac en Kerbors (22) ;
  • prad "pré" dans Prat-ar-Gac en Guissény (29) ;
  • stank "étang" dans Stang-Gac en Bannalec (29) ;
  • ti "maison" dans Mestirgac en Trémaouézan (29), Mestyrgac en 1689.

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