Billet du 15.11.2025
Four et "Ti-forn" de Meilh-Poul au Stangala
La découverte d'un élément de patrimoine aujourd'hui méconnu : le four à pain de Meilh-Poul, à proximité de la passerelle éponyme du Stangala et de l'ancien moulin du même nom.
ADDENDUM : Comme certains lecteurs du billet d'il y a 3 semaines ont semble-t-il tenté en vain de retrouver la roche voisine de l'éperon de Beg-a-grip, on a ajouté dans l'article adhoc une vidéo récente et les coordonnées précises du lieu.
Le sujet est inscrit dans un inventaire panoramique des fours à pain toujours visibles en 2025 sur le territoire de la commune, "isolés" pour certains et donc propices à un usage villageois collectif, ou alors "adossés" à un « ti-forn » (maison du four), la "porte" et la "gueule" du four n'étant accessibles que depuis l'intérieur de la "maison-fournil" privée.
Le panorama est composé de photos anciennes ou récentes, de vidéos et de textes descriptifs des bâtis. L'illustration ci-dessous apporte des repères pour la compréhension des termes techniques utilisés.
En fait la différence entre les fours "isolés" et les "adossés" peut s'avérer erronée, car les constructions attenantes d'antan ont été supprimées à certains endroits. On note toutefois que les "vrais fours isolés" sont généralement plus imposants car utilisés par plusieurs familles utilisatrices et placés sur des communs de villages (parcelles appartenant à la communauté de personnes habitant le même hameau).
De plus les bâtisses des fours "adossés" ne sont pas forcément de vraies maisons dédiées à la confection du pain. Certaines sont des dépendances agricoles, à l'instar des « Karrdi » (hangars) ou des étables, dans lesquelles un peu de place était octroyé au fournil.
Le problème essentiel est l'entretien du bâti, notamment des voûtes qui peuvent s'effondrer. Et tous ces fours sont maintenant sur le domaine privé, car les communs de villages, appelés aussi « terres vaines et vagues » en Bretagne, ont disparu depuis plus d'un siècle.
Les dimensions intérieures, profondeur utile et diamètre de la "sole", les plus imposantes des fours gabéricois peuvent atteindre 2.20 à 2 m 40.
Le four de Meilh-Poul fait partie des grands fours à pain. Mais d'un point de vue foncier, il fait aujourd'hui exception : c'est un bien commun.
Début novembre 2025 on a visité et re-photographié le « ti-forn » de Meilh-Poul ; ses murs sont toujours en partie debout, on accède à l'intérieur par la porte sud béante envahie de fougères. Sur le pignon côté est, on peut y admirer la "gueule ouverte" du four : « Profondeur utile : 2,40 m ; diamètre : 2,20 m ; hauteur sous voûte : 1,20 m (estimation) ; ouverture de plein cintre : 0,70 m à la base sur 0,62 m de haut ; écartement entre les deux montants droits : 0,95 m. » (P. Le Guiriec, 2008).
Sur une carte postale affranchie en septembre 1902, on peut voit que le moulin de Meilh-Poul est très proche du pont sur l'Odet. Le bâti du moulin a disparu aujourd'hui. Le « ti-forn » en ruines devait être une dépendance bâtie 5 à 10 mètres un peu plus au sud.
Comme le Stangala n'est pas un bien privé, étant inscrit comme site naturel auprès du ministère de la culture depuis le 29 décembre 1932, il serait bien dommage que le dernier vestige de ce lieu habité, à savoir le four à pain, ne disparaisse. Ne peut-on pas au moins baliser l'accès au lieu, cartographier ses pierres et défricher la végétation autour des murs et pignons restants ?
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