Billet du 04.10.2025
Jean Grall et ses notes et croquis d'août 1944
Cette semaine on reste dans la période de fin de seconde guerre mondiale, avec d'une part le témoignage sur l’exécution du résistant gabéricois François Balès, et d'autre part sur l'avancée armée pour la libération de Quimper, le tout grâce aux notes et aux croquis de Jean Grall.
Jean Grall (1921-1987) a rempli de nombreux carnets entre juillet 1938 et octobre 1944 avec ses notes et dessins, en tant que simple observateur de la vie quotidienne en ville et autour de la gare de Quimper ou comme résistant engagé dans la 6e compagnie FFI lors des combats de libération en 1944.
Tous les cahiers remplis de notes chronologiques, ainsi que les carnets à spirale contenant des dessins et les croquis sur feuilles volantes, sont conservés aux Archives Communales de Quimper en série 22-J (fonds Alain Le Grand). Une période précise, d'août à octobre 1944) a fait l'objet d'un livre papier édité en 2004 par le Cercle Culturel Quimpérois, ce à partir du cahier référencé "22-J3-381" et recopié spécialement pour son ami historien Alain Le Grand.
Ce livre mentionne l'existence de dessins complémentaires « au fusain et à la plume », lesquels croquis sont rassemblés sous la cote "22-J-363" et dont on notera les 5 scènes localisées à Ergué-Gabéric le 8 août 1944 lors des avancées pour la libération de la ville de Quimper (cf. ci-dessous).
Fin août 1944, Jean Grall se retrouve dans les combats au flanc du Menez-Hom : « L'on va reprendre la côte 163 - ça rouspète - contre-ordre - Les Américains ont attrapé la pile à Saint-Nic et dans notre tranchée : 1 tué ».
Il donne un précieux témoignage sur le sort du tué, le gabéricois François Balès, veillé le lendemain au cantonnement de Plomodiern :
« Dans une grange, deux gars, baïonnette au canon, veillent un mort - Balaize (Balès) du Corps Franc tué hier dans nos tranchées - cinq balles de mitrailleuse dans le ventre - en voulant récupérer des armes américaines - lueur macabre des bouts de chandelles qui agrandit les ombres. »
Début août 1944, il participe à la libération de Quimper en allant des armes qui ont été larguées du côté de Langolen, et lors de son passage à Ergué-Gabéric il témoigne :
- « Samedi 5 Août 1944. Avion à minuit très bas ... 7H10 Parachutage. Terrain de "l'ananas". 120m en 7 secondes et tout de suite en garde. Des parachutistes accompagnaient les armes. »
- « À 14H j'avais un fusil, un chargeur de 10 balles et 2 cartouchières de toiles (100 balles). »
- « 19H35 - un chemin creux Croix Saint-André à 50m de la route de Coray. »
- « 19H45 Arrêt à la Croix Saint-André, progression en colonne de chaque côté de la route arme au point ... Les parachutistes donnaient leurs indications. »
Cinq croquis, datés à tord de 1945, confirment les haltes d'août 1944 à la Croix Saint-André (et à l'auberge de la Croix-Rouge), sur la route de Coray en direction de Quimper. Et la dernière montre l'intérêt de Jean Grall pour les éléments remarquables du patrimoine, car lors de sa halte à Saint-André, il ne manque pas de croquer la belle petite chapelle de campagne.
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