« Flash Déguignet 04.2005 » : différence entre les versions
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« Il est fort intéressant de confronter les affirmations d'Ernest Renan et d'Anatole Le Braz à celles de Jean-Marie déguignet, qui était quasiment leur contemporain [...] Déguignet est resté parmi le peuple, auquel il se confronte hargneusement. Pour lui, les Bretons font partie des "vieilles races moralement et plysiquement dégénérées" : <i>"je ne crois pas que jamais en aucun temps ni en aucun pays les prolétaires paysans [...] aient été aussi ignorants, aussi abrutis et aussi lâches que ceux que je vois aujourd'hui" dans ce Finistère Sud. »</i> | « Il est fort intéressant de confronter les affirmations d'Ernest Renan et d'Anatole Le Braz à celles de Jean-Marie déguignet, qui était quasiment leur contemporain [...] Déguignet est resté parmi le peuple, auquel il se confronte hargneusement. Pour lui, les Bretons font partie des "vieilles races moralement et plysiquement dégénérées" : <i>"je ne crois pas que jamais en aucun temps ni en aucun pays les prolétaires paysans [...] aient été aussi ignorants, aussi abrutis et aussi lâches que ceux que je vois aujourd'hui" dans ce Finistère Sud. »</i> | ||
« Déguignet est un extrémiste, un révolté. Mais la raison de cette radicale contradiction est plus socioculturelle que personnelle. On ne peut avoir la même vision d'une chose quand on la regarde de deux endroits opposés. Renan et Le Braz voient les Bretons de loin, tels qu'ils les souhaitent, à travers leurs querelles avec les anti-Bretons et le rêve compensatoire de leur mauvaise conscience d'heureux déserteurs. Déguignet s'affronte aux Bretons réels, à un monde qu'il a voulu fuir lui aussi, dans lequel il enrage d'être retombé, contre lequel il se bat et dont il est lourdement victime. » | « Déguignet est un extrémiste, un révolté. Mais la raison de cette radicale contradiction est plus socioculturelle que personnelle. On ne peut avoir la même vision d'une chose quand on la regarde de deux endroits opposés. Renan et Le Braz voient les Bretons de loin, tels qu'ils les souhaitent, à travers leurs querelles avec les anti-Bretons et le rêve compensatoire de leur mauvaise conscience d'heureux déserteurs. Déguignet s'affronte aux Bretons réels, à un monde qu'il a voulu fuir lui aussi, dans lequel il enrage d'être retombé, contre lequel il se bat et dont il est lourdement victime. » | ||
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Version du 19 septembre 2023 à 18:23
AVRIL 2005 - FILS DE PLOUCS de Jean ROHOU
« Il est fort intéressant de confronter les affirmations d'Ernest Renan et d'Anatole Le Braz à celles de Jean-Marie déguignet, qui était quasiment leur contemporain [...] Déguignet est resté parmi le peuple, auquel il se confronte hargneusement. Pour lui, les Bretons font partie des "vieilles races moralement et plysiquement dégénérées" : "je ne crois pas que jamais en aucun temps ni en aucun pays les prolétaires paysans [...] aient été aussi ignorants, aussi abrutis et aussi lâches que ceux que je vois aujourd'hui" dans ce Finistère Sud. »
« Déguignet est un extrémiste, un révolté. Mais la raison de cette radicale contradiction est plus socioculturelle que personnelle. On ne peut avoir la même vision d'une chose quand on la regarde de deux endroits opposés. Renan et Le Braz voient les Bretons de loin, tels qu'ils les souhaitent, à travers leurs querelles avec les anti-Bretons et le rêve compensatoire de leur mauvaise conscience d'heureux déserteurs. Déguignet s'affronte aux Bretons réels, à un monde qu'il a voulu fuir lui aussi, dans lequel il enrage d'être retombé, contre lequel il se bat et dont il est lourdement victime. »