Voir la source de Une épigraphe gothique sur une pierre de calvaire au Cleuyou ?

==Tentative de déchiffrage==

===Méthode n° 1===
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Passage au charbon des creux, numérotation des caractères et pour chacun recherche de sa typographie et/ou abréviations dans les ouvrages spécialisés en paléolographie <ref>Ouvrage de paléographie de référence : Bernhard Bischoff, « <i>Paläographie des römischen Altertums und des abendländischen Mittelalters</i> ».</ref>. 

[[Image:Abrev2.jpg|thumb|250px|center]]
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Par exemple le caractère 11 / 12 pourrait être l'ancien "M" : 1000. Avec les deux C avant, la date serait CCMLIII (caractère 10 à 17), soit 852. Les 28 / 29 et 41 / 42 pourraient être l'abréviation « ENIM », de la formule liturgique catholique « HOC EST ENIM CORPUS ». 

Éventuellement en 24 – 29 : « PSI ENIM » <ref>Jean Grancolas, « <i>Les anciens liturgies</i> », volume 3.</ref>. Les 36 – 42 pourraient être “INTU ENIM”. Les 5 / 6 pourraient être “HAEC” voulant dire "ce / cette". 

Bien que ce soit peu probable que l'épigraphe date du 9e siècle, le texte serait : « Fait ce croix ( si le f &equals; (signe trait 7) &equals; fut &equals; croix) : 853 : Julius (?) en ENIM (le Seigneur?) III Imperator (???) : en lui (ENIM) ».
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[[Image:PierreGravéeCleuyou-06.jpg|820px|center]]

===Méthode n° 2===
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Essai de superposition de formules habituelles trouvées par ailleurs sur d'autres croix et calvaires déjà datées d'avant le 16e siècle.

Deux inventaires ont été analysés : le premier est celui d'Yves-Pascal Castel au travers de son « [[CASTEL Yves-Pascal - Atlas des croix et calvaires du Finistère|Atlas des croix et calvaires du Finistère]] » réalisé en 1980, et le deuxième plus récent de l'équipe Ulamir de 11 communes du Trégor finistérien <ref name=Tregor />.

Dans le second inventaire, on note page 20 : « <i>Il faut attendre la fin du premier quart du 15e siècle pour recenser la première inscription : une date en lettres gothiques, « l'an mil : CCCC XXII » (1422) visible sur le fût de la croix de Saint-Georges à Plougasnou.</i> ».

Examinons également la liste chronologique des inscriptions en écriture gothique et chiffres romains relevées par Y.-P. Castel :
*1306 : MIL: III: VI. (Lesneut en Plozevet)
*1400 : LAN MILL CCCC (Lesneut en Plozevet)
*1422 : L AN MIL CCCC XX II (Kerangroas-Saint-Georges en Plougasnou)
*1426 : MIL CCCC CTS XXVI (?) (Stang en Gouézec)
*1468 : L AN M CCCC LXVIII (Bourg de Collorec).
*15?? : LAN MV- - - MAUDE (Ker-ar-Pont en Lampaul-Guimiliau)
*1519 : A° M° CCCCCo XIX° D B QVILLIVIC D (Quillivic en Cleden-cap-Sizun).
*1523 : L AN M VXXIII Y - - - - - - A- CH (Moulin-de-Kerstrat en Brennilis).
*1530 : L.M.V.XXX + RANNOV (Kerlaoudet en Guiclan)
*1538 : LAN MIL VXXXVIII (Lanzignac en Landeleau)
*1550 : M V L- - - (Kermélénec en Dirinon)
*1559 : L AN MIL Vcc X (L ?) IX -YVON LE GAC- - - XXIX JOUR DAVRIL (Kericun en Cast)
*1562 : L AN MIL VCC LXII M- ALLAN- (Ste-Marguerite en Collorec).

Pour l'exactitude des datations des 14e et 15e siècles, l'abbé Castel émet néanmoins quelques réserves : « <i>Les dates inscrites ne se lisent guère avant le XVIe siècle. L'inscription du calvaire mutilé de Lesneut en Plozévet peut-elle se lire MIL: III: VI (1306) ? Rien n'est moins certain. En revanche, au cimetière de Scaër est bien gravé L'AN MIL CCCC (1400) </i>». 

Quant aux expressions de dates en chiffres romains on peut remarquer qu'elles sont très diverses, introduites ou non par le terme L'AN, avec ou sans abréviations (M pour MIL ...) et utilisant  pour les siècles soit des lettres C soit les chiffres III ... V. 
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Par ailleurs pour marquer les abréviations ou les mots, des séparateurs comme les caractères  « : », « . » ou « ° » sont utilisés.

Faisons une première tentative de superposition des formules sur la pierre du Cleuyou en commançant par l'expression MIL. :
[[Image:GauchePierreGravéeInscription.jpg|420px|center]]
[[Image:DroitePierreGravéeInscription.jpg|420px|center]]

La proposition est donc : «: MIL° CCC° LII : III UI: FVT FET . CRU », et pourrait être traduite par « <i>(En l'an) 1352, (le) 3 ui (?) fut faite cru (croix ?)</i> ». Cette transcription est bien sûr sujette à caution, car :
* La date de  MIL° CCC° LII, 1352, c'est-à-dire en pleine guerre de Succession de Bretagne <ref>La guerre de succession de Bretagne, ou guerre des deux Jeanne, qui dura de 1341 à 1364, est l'un des conflits majeurs qui eurent lieu au cours de la guerre de Cent Ans. Elle se déclencha en 1341 à la mort du duc Jean III de Bretagne, Jeanne de Penthièvre et Jeanne de Flandre se disputant l'héritage et poussant leurs maris respectifs Charles de Blois et Jean de Montfort à revendiquer le duché.</ref>, est très ancienne, et en Bretagne rares sont les épigraphes des calvaires du 14e siècle dont on puisse être sûr de la transcription (cf. la remarque de P.Y. Castel sur le calvaire de Lesneut).
* La superposition des caractères n'est pas vraiment très nette, et la transcription de la fin de l'épigraphe est difficile.
* La signification du chiffre 3 intermédiaire est inconnue, est-ce le jour et mois ?
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===Autres méthodes===
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L'ulamir du Petit Trégor <ref name=Tregor /> préconise une méthode de moulage pour faciliter la lecture des inscriptions sur la pierre. Il faut  tout d'abord protéger la pierre par un film ou du talc, ensuite prendre une empreinte avec un matériau comme la plastiline, et enfin procéder au coulage de modelage avec du plâtre liquide armé de filasse. Si les deux premières méthodes n'aboutissaient pas pour déchiffrer l'épigraphe du Cleuyou, il faudrait sans doute procéder ainsi.