Suzanne Coïc-Lozac'h, Itron Veur, Grande Dame de Pennarun
Une grande dame fière de son métier de paysanne, engagée dans le monde associatif, défenseuse de la langue bretonne, tenace dans ses engagements citoyens, proche des gens et pleine d'empathie.
Suite à son décès en plein été 2024 après une longue maladie, on a rassemblé ici quelques sources documentaires, photographiques et sonores, notamment les enregistrements d'une veillée "mémoriale" bilingue en novembre 2001 et l'interview en breton de sa mère Corentine en janvier 2003.
Autres lectures : « Espace Femmes » ¤ « Le manoir de Pennarun » ¤ « La reine mère en visite à Kerdévot, Ouest-France 1990-2009 » ¤ « Jean Le Reste, maire (1983-1989) » ¤ « Bagad An Erge Vras, Bombardes en fête et Leston'oz » ¤
Présentation
Au printemps 2023 Suzanne a eu une belle interview dans la rubrique « An Erge & c'hwi / Ergué & vous » du bulletin municipal, avec ce qualificatif dans le titre : « Paysanne et femme de tête » et une photo pleine page avec son sourire « espiègle ».
L'article reprend les évènements qui ont façonné sa vie et son caractère. Notamment, bien sûr, la visite royale de 1990, mais aussi l'arrivée de ses parents à Pennarun, ses études littéraires et son premier métier d'institutrice, sa vie de femme de militaire en Algérie, la reprise de la ferme familiale de Pennarun en 1976, l'activité cidricole, son engagement municipal dans l'équipe de Jean Le Reste, la création du bagad An Erge Vras, et enfin les accidents et le décès de Raymond son mari.
Sans oublier sa philosophie vis-à-vis de la vieillesse : « Je ne me plains pas de vieillir : chaque jour m'apporte quelque chose. Un rien m'occupe ! Je lis beaucoup. J'ai décidé que ça va bien. ».
On voudrait aussi honorer sa mémoire avec le son de sa voix, via son discours de lancement d'une série de veillées "mémoriales" en novembre 2001 où elle incite les anciens de la commune à se remémorer et expliquer les coutumes d'autrefois, en français et en breton, ce avec le soutien de Gaëlle Martin, employée communale en charge du patrimoine, et de Pierre-Yves Pétillon de l'association Dastum.
Elle a vraiment à cœur de faciliter la parole des passeurs de mémoires : « Je suggère que l'on parle comme ça vient. On essaie, malgré tout, de parler breton, dans la mesure du possible. ... Le breton écrit n'aura de sens que s'il est parlé, le breton que nous parlons. Wechoù vez, on a le droit de parler français ou breton, ça n'a pas d'importance, même si c'est en français pour les 3/4. De toutes façons il y a des expressions en breton qu'on va sortir forcément. »
Et ensuite les langues se délient pour aborder le quotidien en pays gabéricois il n'y a pas si longtemps : Mizioù du (les mois noirs), Gouel Mikael (la foire aux gages), Les travaux, Les journées, Ar mevel braz, Ar paotr saout, Ar bern foenn, Avaloù ha sistr, Ar beterabez, An abardaez, An aman, Miz here, Les cultures et les saisons, Ar grampouz ...
Un an plus tard en janvier 2003, dans le même esprit, elle organise l'interview de sa mère Corentine Coïc, maîtrisant bien le parler local, et qui se présente ainsi : Corentine Salaun eo ma anv - n'ankounac'hait les trémas war an u - ganet e naontek kant pevarzek e Kervorvan. » (Mon nom est Corentine Salaun, ne pas oublier de mettre un tréma sur le u, née en mille neuf cent quatorze à Kermorvan).
Et ensuite s’enchaînent pendant presqu'une heure, toujours dans un breton très fluide, les premiers souvenirs d'enfance, l'école et les vacances, les distractions au bourg, l'arrivée à Pennarun, le personnel et l'élevage, l'utilisation de la lande, l'entretien des talus, la vente du lait, l'abattage des cochons, les cultures, les pommes de terre, et enfin les chevaux (Al loen kezeg).
Sources
Journaux
An Erge & c'hwi / Ergué & vous
Suzanne Lozach Paysanne et femme de tête
À 82 ans, Suzanne Lozach, un brin espiègle, se définit toujours comme « paysanne ». Même si elle a fait des études de lettres, a suivi son époux officier de l'armée de l'air, s'est investie dans de très nombreuses activités. Tout la ramène au lieu où est née : la ferme de Pennarun.
Veillée Bilingue Mémoires du 29.11.2001
- Introduction de Suzanne et de Gaëlle :
Premier sujet abordé : Ar mizioù du, les mois noirs.
Début de séance
Suzanne : Je suggère que l'on parle comme ça vient. On essaie, malgré tout, de parler breton, dans la mesure du possible. Parce qu'il y a quelque chose qui se passe actuellement, un renouveau du breton qui est très intéressant. Ce qui est indispensable c'est le breton écrit, mais le breton écrit n'aura de sens que si il est parlé, le breton que nous parlons. Wechoù vez, on a le droit de parler français ou breton, ça n'a pas d'importance, même si c'est en français pour les 3/4. De toutes façons il y a des expressions en breton qu'on va sortir forcément.
- Le début de la veillée (49 minutes)
Sujets abordés : Gouel Mikael, la foire aux gages, Les travaux, Les journées, Ar mevel braz, Ar paotr saout, Ar bern foenn, Avaloù ha sistr.
- La suite de la veillée (46 minutes):
Sujets abordés : Ar beterabez, An abardaez, An aman, Miz here, Les cultures et les saisons, Ar grampouz, Baguettes, Ar grampouz 2, Anecdote du Meleneg, Ti kozh, Ar gampouz 3, Chaseourien, Bigrier (braconnage), Bonbonioù touzeg : champignons, Les foires durant l'hiver, Foar sant Kaorentin, Foar Gerdevot, L'engagement, La paye, Ar skol, Foar Sant Nikolaz - foire de Rosporden, La mue, Kala goañv, Une expression - Dictons en breton - Labous mor, Les couettes - Hiver 1917.
Interview en breton de Corentine Coïc du 23.01.2003
- Présentation de Corentine Coïc née Salaün :
- Les premiers souvenirs :
- L'école et les vacances :
- Les distractions au bourg :
- L'arrivée à Pennarun :
- Le personnel, l'élevage :
- L'utilisation de la lande, l'entretien des talus, la vente du lait :
- L'abattage des cochons, les cultures :
- Les pommes de terre :
- Al loen kezeg / les chevaux :
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