Pierre Nédélec, maire (1846-1855)
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Autres lectures : « 1848 - Une battue aux loups à Ergué-Gabéric » ¤ « 1848 - Une battue aux loups à Ergué-Gabéric » ¤ « 1855 - Décret impérial pour l'érection de Kerdévot en chapelle de secours » ¤ « 1850-1851 - Enquête sur la marche de l'épidémie variolique » ¤ « 1877 - Pierre Nédélec, guérisseur de la rage, condamné pour exercice illégal de la médecine » ¤
Biographie
Pierre Nédellec est né le 22 juillet 1803 à Kergoant en Ergué-Gabéric. Il décède en 1889 à Kerlaeron en Ergué-Armel. Il se marie le 11 mai 1825 avec Marie Le Foll, puis le 25 mai 1828, avec Marie Gestin avec qui il a onze enfants.
Informations généalogiques :
Jean-Marie Déguignet dit de lui en 1868 qu'il est « ancien maire, le plus riche et le plus considéré de la commune » quand il présente son neveu Jean-François Bronnec de Kernoas, le gendre de Pierre Nédélec (Intégrale des mémoires, p. 341).
Mandat politique
Tout en exerçant son métier de cultivateur à Kergoant, il est nommé maire en 1846 par le préfet, et prend ses fonctions lors du conseil municipal du 15 novembre 1846.
En mars 1848 il demande au préfet du Finistère son accord pour l'organisation d'une battue aux loups du fait des dégâts sur les bêtes à cornes.
En avril 1855 il participe à la défense du projet d'érection de la chapelle de Kerdévot en église succursale ou chapelle de secours, en faisant voter une délibération favorable du conseil municipal.
Jean-Marie Déguignet décrit comme suit Pierre Nédélec (Intégrale de ses Mémoires, page 82), pour ses convictions politiques très changeantes. Lorsque le roi Louis-Philippe est au pouvoir il le soutient, et, après la révolution de 1848, il fait détruire la statue du roi déchu.
Quelque temps après la révolution [de 1848], nous nous trouvions à passer près de chez le maire, qui demeurait alors tout près du Guelenec. Nous étions une demi-douzaine. Nous nous étions arrêtés à regarder un grand bonhomme en plâtre posé au milieu de l’aire à battre avec une grande pipe dans la bouche.
Le maire, un gros paysan qui aimait à rire assez, nous voyant là arrêtés à regarder ce bonhomme, vint demander si nous connaissions cette figure-là. Non parbleu ! Aucun de nous n’avait jamais vu cette figure là. “Comment ? dit-il, vous êtes tous du Guelenec et vous ne connaissez pas ann Teo Philippe [expression signifiant “le gros Philippe”] ? ”. En regardant bien, je voyais en effet que ce bonhomme ressemblait très bien à un gros homme du Guelenec qui s’appelait Téo Philippe.
“Il ressemblait bien à Téo, n’est-ce pas ? dit le maire et il s’appelle Philippe aussi, mais Louis, et était roi de France, et il s’est sauvé comme un bramer coz [vieux péteur]. Les Parisiens voulaient bien le tuer, mais ils n’ont pas pu. En bien, mes enfants, dit-il, voyons si vous serez plus forts que les Parisiens, vous allez ramasser des cailloux et vous allez tirer dessus, et le premier qui lui cassera sa pipe aura un sou..”
On peut penser comme les cailloux pleuvèrent dru sur le pauvre bonhomme Philippe, non seulement sa pipe, mais sa tête, et tout le reste de son corps furent brisés en moins de cinq minutes, pendant que le maire se tenait les côtes de rire.
Voilà comment on arrange les hommes qui tombent, les rois comme les autres. Le maire était cependant un fervent philippiste [sic], puisque ce fut lui-même qui fit fabriquer cette statue pour orner son bureau, et puis il fut le premier peut-être à la mettre dehors, et à la faire mutiler, de tous les maires de France.
Un homme féru de médecine
En 1850 il répond au questionnaire du Comité départemental d'hygiène du Finistère sur la marche de l'épidémie variolique : « Il est mort une femme âgée de 56 ans, et un homme âgé de 54 ans [...]. Un habitant de ma commune, qui avait eu la petite vérole à l'âge de 14 ans, en a été atteint de nouveau au mois de février 1851 ; il est âgé de 54 ans. Il a été très gravement malade mais il est bien actuellement ».
En 1877 il est inculpé pour exercice illégal de la médecine, accusé d'avoir soigné des animaux et des personnes atteintes de la rage ou d'hydrophobie [1] du côté de Melgven, spécialité qu'il déclare exercer depuis 25 ans. Sa fille Marie-Perrine, née en 1849, est également accusée d'avoir prodigué des soins et délivré des médicaments, mais seul le père sera condamné à la modique amende de 5 francs.