L'inauguration du musée océanographique d'Odet, Ouest-France 1965
L'invitation du monde scientifique pour l'inauguration d'un musée océanographique dans le jardin agreste d'Odet.
Autres lectures : « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ « BAUDOUIN-BODIN Jacqueline - Une Femme au Museum » ¤ « Le coelacanthe, fossile vivant, expliqué par G.-A. Bolloré, Historama 1975 » ¤ « ANTHONY Jean - Opération Coelacanthe » ¤ « BOLLORÉ Gwenn-Aël - Evolution et pêche au coelacanthe » ¤ « CHANTREL Maette - Les crabes de l'Odet, un musée pas comme les autres » ¤ « ESPERN André - Gwenn-Aël Bolloré, l'homme crabe » ¤
Présentation
Cette fête de fin juin 1965 où était invité tout le gratin scientifique, dont le professeur Anthony du museum national d'histoire naturelle de Paris, fait l'objet d'articles enthousiastes dans les colonnes du journal Ouest-France : « Autant que la beauté et la richesse du nouveau musée, l'agrément des lieux ne manquera pas de séduire les nombreuses personnalités du monde scientifique qui seront, le dimanche 27 juin, les hôtes de M. et Mme Gwenn-Aël Bolloré. » (09.06.1965).
La description des lieux est on ne peut plus poétique : « un site romantique au possible, avec de hauts sapins comme toile de fond, et, par devant, de vastes pelouses qui séparent le bâtiment (dont nous avons eu l'occasion de louer les lignes harmonieuses) du lit verdoyant où les eaux de l'Odet se frayent un passage à travers les angéliques et les ciguës ... »
Et la vedette des spécimens exposés : « le musée s’enorgueillit déjà de posséder un spécimen que lui envieraient un certain nombre d'établissements du même genre, nous voulons dire le « cœlacanthe » [1] acquis par M. Bolloré ».
Coupures de presse
Prévue primitivement pour Pâques, la date de l'inauguration officielle du musée océanographique de l'Odet a été fixée au dimanche 27 juin.
Grâce à l'amabilité de son fondateur, M. Gwenaël Bolloré, nous avons eu le plaisir hier matin de visiter de fond en comble, si l'on peut dire, ce nouvel établissement dont nous avions suivi la construction et l'aménagement avec le plus vif intérêt et auquel nous avons déjà consacré plusieurs articles dans ces colonnes.
Au cours de cette visite que nous avons faite en compagnie de M. Bolloré lui-même, nous avons pu nous rendre compte de la richesse des collections déjà en place. Nous avons admiré de salle en salle la disposition de chacune d'entre elles, coquillages, crustacés, poissons, etc ... Et constaté combien ce musée, loin de chercher à satisfaire uniquement la curiosité des amateurs de la faune maritime, a été conçu tout autant pour contribuer à la formation scientifique des futurs chercheurs et qu'il constitue à cet égard un précieux instrument de travail. Tel était d'ailleurs le dessein de M. Gwenaël Bolloré : faire œuvre utile ... Utile aux chercheurs comme aux modestes marins pêcheurs qui y trouveront une vaste documentation pour tout ce qui touche, par exemple, au domaine des crustacés ... Utile aux étudiants qui pourront examiner de près certaines pièces rares et suivre notamment les premières manifestation de la vie et l'évolution des espèces depuis leur sortie des eaux ... À ce propos, le musée s’enorgueillit déjà de posséder un spécimen que lui envieraient un certain nombre d'établissements du même genre, nous voulons dire le « cœlacanthe » [1] acquis par M. Bolloré dans les circonstances que nous avons précédemment relatées.
Mais si l'utile y tient une grande place, l'agréable n'a pas été, pour autant, oublié, bien au contraire, la science, de nos jours, ne saurait être morose, surtout celle qui a pour objet l'étude de la vie dans les profondeurs de l'océan, ce monde si vaste et si merveilleux, dont l'exploitation n'a fait que commencer. À Odet, l'agréable est partout : dans l'aménagement des salles, la beauté des spécimens eux-mêmes, la décoration enfin, dont nous découvrons dans le hall un exemple raffiné.
Nous n'en dirons pas davantage, voulant en laisser la surprise aux visiteurs ...
Toutefois, il est un autre aspect de ce musée océanographique qu'il est difficile de passer sous silence : un site romantique au possible, avec de hauts sapins comme toile de fond, et, par devant, de vastes pelouses qui séparent le bâtiment (dont nous avons eu l'occasion de louer les lignes harmonieuses) du lit verdoyant où les eaux de l'Odet se frayent un passage à travers les angéliques et les ciguës ... Qui aurait pu penser qu'un musée océanographique s'installerait un jour dans ce jardin enchanté de la Cornouaille, qui semblait voué aux seules muses agrestes.
Le 27 juin Odet sera le rendez-vous de savants professeurs
Autant que la beauté et la richesse du nouveau musée, l'agrément des lieux ne manquera pas de séduire les nombreuses personnalités du monde scientifique qui seront, le dimanche 27 juin, les hôtes de M. et Mme Gwenn-Aël Bolloré.
Parmi les invités en dehors des autorités départementales figurent les noms du recteur Roche, directeur de Collège de France ; Le Moal, recteur de l'académie de Rennes ; des professeurs : Drach, directeur adjoint du Centre national de la recherche scientifique et directeur de la station océanographique de Banyuls ; Piveteau, Lehman et Anthony [2] (ce dernier originaire de Quimper) du museum d'histoire naturelle, que le commandant Cousteau, M. Lourmais, etc ...
Il est même possible, si son état de santé le permet, que nous voyions ce jour là, à Odet, M. Jean Rostand, de l'Académie Française, l'un des plus grands biologistes de ce temps.
- Autres articles OF
26.06.1965
29.07.1967
21.05.1974
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé c'est demain que sera inauguré le Musée Océanographique d'Odet. De hautes personnalités du monde scientifique participeront à cette inauguration. Nous apprenons que c'est le professeur Anthony, du Museum d'Histoire Naturelle, qui présidera cette cérémonie officielle. Le professeur Anthony [2] qui, on le sait, est originaire de Quimper, occupe la chaire de cuvier à la Sorbonne. C'est le spécialiste du “ cœlacanthe ” dont le musée détient un des rares spécimen mondiaux.
L'Anthropode est de retour. Cet ancien bateau de pêche, équipé par les soins de M. Gwennael Bolloré, en navire océanographique, vient de terminer une croisière de près de deux mois consacrée à l'étude de la faune et de la flore des fonds rocheux de l'Océan et spécialement à la découverte des crustacés et des poissons des mers chaudes de la partie équatoriale la plus proche des côtes africaines ...
Paris (de notre rédaction). - Nous n'étions pas 117 [3] dans la salle des thèses de la Faculté des Sciences, pour entendre M. Gwennaël Bolloré présenter son mémoire de doctorat. Il n'y fut pas du tout question de gastronomie marine, à peine plus de pêche à pied. C'est d'une très docte thèse qu'il s'agissait lundi et plus précisément de musée océanologique et de muséologie, l'une des premières thèses de doctorat es-sciences, peut-être la première dans le domaine nouveau de la muséologie ...
Annotations
- ↑ 1,0 et 1,1 Coelacanthe, s.m. : ordre de poissons sarcoptérygiens. Il en existe de nombreux fossiles et deux espèces vivantes qui n'ont que peu évolué morphologiquement depuis 350 Ma. Ces espèces sont menacées d'extinction. Le premier individu recensé a été pêché le long de la côte est-africaine en 1938. Le groupe le plus important — environ 300 individus — vit dans les eaux de l'archipel des Comores. [Terme] [Lexique]
- ↑ 2,0 et 2,1 Jean Daniel Marie Anthony est né en 1915 à Chateaulin (Finistère) et décédé en 2004 à Brest. Professeur au Laboratoire d'anatomie comparée, Muséum national d'histoire naturelle (Paris).
- ↑ Allusion au livre "Nous étions 117" de Gwenn-Aël Bolloré sur le débarquement du commando Kieffer auquel il appartenait
