Billet du 25.05.2024

De GrandTerrier

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Histoire et patrimoine d'une capitale


Comme la semaine dernière on évoquait le retour au bourg d'une croix médiévale, c'est le moment de publier la rétro historique et iconographique de la capitale communale. Les liens sur les articles détaillés sont dans la fiche de l'espace "Villages".

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Le bourg d'Ergué-Gabéric, « ar vorc'h » en breton, est à peu près à mi-distance entre les frontières est et ouest de la commune, avec un décentrage au sud de la commune. Une parcelle cadastrale au sud-est en surplomb de l'église porte le nom de « menez ar vorc'h » au bord du plateau dominant la vallée du Jet.

Le plus vieil élément du patrimoine constitutif du Bourg est vraisemblablement la croix médiévale de Kroas-Ver, laquelle a été placée au pignon du Logis Breton en mars 2024.

En terme de date, un fragment de vitrail sur la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal fait apparaître le millésime 1516 pour son élévation : « Ceste.victre.fut.fecte. (en).lan.mil.Vcc.XVI.et. (esto)et.pour.lors.fabric ue--jeh--al---- »

Au milieu de la placette face à l'entrée principale de l'église on remarque un beau puits à margelle en pierres, sur lesquelles on y lit distinctement l'épigraphe « ARCH 1649 ». Il est très vraisemblable que les premières lettres correspondent à la fin du patronyme Guimarc'h avec ses variantes Guivarc'h ou Guyoumarc'h, familles bien représentées en pays glazik.

Le bourg est explicitement désigné dans les aveux de 1679-1680 pour cette précision relative au domaine noble voisin : « Le manoir de Penanrun duquel despand tout le bourg d'Ergué Gaberic ». Le nombre de tenues du bourg dans le domaine de Pennarun est devenu plus important en 1680 car « certaines portions de tenües audit bourg d'Ergué Gaberic donnée en eschange au dit deffunct sieur et dame de Trevaras par messire Guy Autret seigneur de Missirien », ce dernier étant le seigneur du domaine de Lezergué proche également du bourg, successeur des Cabellic (qui ont donné leur nom à la commune) et de ce fait détenteur de prééminences dans l'église paroissiale.

Pour ce qui concerne le patrimoine, les éléments suivants sont classés aux Monuments Historiques : les vitraux (1898), l'ossuaire et l'église St-Guinal (1939), la collection de pièces d'orfèvrerie religieuse (1994), l'orgue Dallam (2011).

La frise déroulante du petit et grand patrimoine du bourg :

Le presbytère est sans nul doute aujourd'hui la plus belle façade de maison du centre-bourg d'Ergué-Gabéric. Aux XVIIIe et XIXe siècles la bâtisse est dans un état plutôt austère et délabré, mais en 1961 elle est réhabilitée et rénovée par l'architecte breton renommé Roger Le Flanchec.

Pour remédier au problème de situation excentrée au sud, l'idée de déplacer le bourg vers Pen-Carn-Lestonan est lancée en 1840, le transfèrement étant abandonné suite aux nombreuses contestations : « Ce projet gigantesque n'est pas le vœu de la majorité de la commune quoique voté par le conseil municipal dont les quatre cinquièmes se composent d'habitants voisins du nouveau local, et dont les vues sont par suite dominées par l'intérêt privé ».

Sans qu'il soit nommé explicitement dans les pétitions et lettres au préfet, le plus actif des conseillers partisans du transfert du bourg est Nicolas Le Marié, entrepreneur papetier à Odet, sa manufacture étant située au nord de la commune.

Comme dans tout bourg, les écoles y ont illustré dès la fin du XIXe siècle la concurrence laïque et religieuse. La première classe communale ouvre en 1849 rue de Kerdévot, qui deviendra l'école des filles en 1885 lorsque les garçons se mettent à fréquenter leur nouvelle école de l'autre côté du bourg. L'école privée baptisée Notre-Dame de Kerdévot sera ouverte en 1898 et tenue par des religieuses.

Autres dignes représentants du centre-bourg, les nombreux commerçants qui offrent des services très variés, de l'épicerie au bar-tabac, viande et pain, cordonnerie. La plus ancienne identifiée est Jacquette Le Porchet modeste marchande « au bourg du Grand Hergué » dont on dispose l'inventaire de ses marchandises fait en 1766 après son décès, à savoir du tabac, des pipes, des paniers, des noix, de la toile d'étoupe, du beurre, des tasses de faïence.

Plus proche de nous le restaurant et débit de boisson, joliment baptisé « La Capitale » dans les années 1980 par sa tenancière Marie Pennanec'h comme le rappel de la vocation première du bourg.

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En savoir plus : « Bourg, ar Vorc'h », espace "Villages".




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