1919 - Les citations militaires de l'adjudant Pierre Marie Le Coroller

De GrandTerrier

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La grande guerre de Pierre-Marie, né en 1886 à Chateaulin et futur instituteur à l'école publique du bourg d'Ergué-Gabéric.

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Sources : Entrefilet du journal Le Finistère [1], Dossier académique et inspections 1T548, Registre matricule (classe 1906, numéro matricule 1655, archives départementales du Finistère), JMO du 411e régiment d'infanterie.

Autres lectures : « Espace des poilus » ¤ « Pierre-Marie et Marie-Anne Le Corroller, instituteurs publics de 1913 à 1919 » ¤ « 1914-1919 - Les actions d'éclat et la légion d'honneur posthume de Jean Lazou » ¤ 

Présentation

À l'origine de l'enquête sur ce poilu gabéricois, cet entrefilet paru dans le journal Le Finistère du 1er mars 1919 :

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Cette citation est bien notée sur le registre matricule, avec la mention d'une blessure dans le combat du 20 février 1918 en Lorraine, ainsi qu'une précédente blessure le 10 janvier 1916. Pour cette dernière son épouse note dans un courrier à son Inspection d'Académie : « Mon mari, Mr Le Corroller Pierre adjudant au 411ème Régiment d'Infanterie 8eme Compagnie a été blessé d'un éclat d'obus à la jambe droite, le 10 Janvier, en avant de Beauséjour. Il est à l'hôpital de Lamothe n° 115 bis à Villeneuve-sur-Lot. »

Mobilisé en août 1914, il est évacué après avoir contracté une fièvre typhoïde, hospitalisé et bénéficie d'un congé de rétablissement. Le compte-rendu de dispense de service militaire en 1933 liste toutes les traces de blessures : en plus de la blessure au pied droit, datant sans doute de 1916, on note aussi des séquelles au tibia gauche qui pourraient être la blessure de février 1918.

Dans la fiche de situation militaire inscrite dans son dossier académique, Pierre-Marie Le Corroller note les honneurs militaires qui lui ont été rendus : « aux armées au 411e Régiment d'Infanterie (avec ses 4 citations à l'armée). Médaillé militaire. Croix de guerre 1914-1918. »

La citation pour la journée du 10 février 1918 concerne l'opération « commando » qu'on considère comme la plus grande de l’histoire militaire française. L’objectif choisi est le plateau des Ervantes, juste au nord du village de Moncel-sur-Seille à 22 km au nord-est de Nancy. Les 38 tués français et 67 blessés graves, soit un homme sur trente environ, ont tous été ramenés dans les lignes françaises, ainsi que 357 prisonniers. Les Français comptent également 200 blessés légers. Les sources allemandes parlent de la perte totale de 646 hommes dans leurs rangs.

Après ses exploits en 1918 en tant qu'agent de liaison, Pierre-Marie ne sera démobilisé qu'en mars 1919, date à laquelle il peut rentrer à Ergué-Gabéric finir son année scolaire, avant d'être nommé instituteur en septembre avec son épouse à l'école primaire de Fouesnant.

Pour ce qui concerne ses 6 années scolaires en tant qu'instituteur aux écoles des garçons et des filles du bourg d'Ergué-Gabéric, on consultera l'article « Pierre-Marie et Marie-Anne Le Corroller, instituteurs publics de 1913 à 1919 » ¤ 

Registre matricule

Registre-Matricule

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LE COROLLER Pierre Marie
Numéro matricule du recrutement : 1675
Classe de mobilisation : 1906

Etat-civil. Né le 20 Mai 1886 à Chateaulin, canton de Lanmeur, département du Finistère, résidant à Quimper, canton de Quimper, département du Finistère, profession d'élève instituteur, fils de Pierre Marie et de Marie Hélo, domiciliés à Concarneau, canton dudit, département du Finistère.

Signalement. Cheveux noirs, yeux noirs, ... taille 1m. 70

Décision du conseil de révision : classé dans la 3e partie de la liste en 1907.

Détail des services :

Campagnes :

Contre l'Allemagne ... du 13 avril 1915, aux armées du 14 avril 1915 au 18 janvier 1916. ... du 11 janvier 1916 au 28 septembre 1916. Aux armées du 28 septembre 1916 au 19 février 1918 ... du 20 février 1918 au 20 février 1919 ... du 21 février 1919 au 21 mars 1919.

Blessures, citations :

Blessé le 10 janvier 1916 à Beauséjour ... Blessé le 20.2.18 à Moncel ... 2.2.16 ... blessé d'un éclat d'obus pendant un bombardement ... tandis qu'il maintenait ... dans le plus grand calme. Citation ... 123e D.T. ... sous-officier d'un moral et d'une tenue exemplaire. Au combat du 20 février chef de la liaison du bataillon, a conduit son groupe avec décision et le mépris absolu du danger.

Notes :

  • Parti avec le 318e Régiment d'Inf. à destination ... 5 août 1914. Tombé malade en cours de ... articulaire, et entré à l'hôpital Brou... 1914. Sorti le 20 août 1914 et parti ... mois. Atteint de fièvre typhoïde au ... sion. A obtenu une prolongation de ... valable jusqu'au 30 octobre 1914. Rentré ... le 1er novembre 1914.
  • Libéré du service militaire 25 septembre 1933.
  • D.O.M. 1e 2e 3e inférieur à 10%, forclos, 4e inf. à 10% non imputable et forclos par la commission de réforme de Rennes du 23 décembre 1933. 1) séquelles de blessure au niveau de la tubérosité du tibia gauche. Pas de troubles fonctionnels appréciables. 2° petite cicatrice face dorsale du pied droit sans troubles fonctionnels. 3) pas de séquelles appréciables de rhumatisme des articulations tibeo tarsienne. Bruits du cœur normaux. Pouls régulier à 92 47, pas de séquelles de fièvre typhoïde en dehors.

Autres sources (presse, académie)


Journal Le Finistère du 1er mars 1919 :

Ergué-Gabéric. Un brave. - M. Le Coroller, adjudant au 411e d'inf., instituteur public à Ergué-Gabéric, a été l'objet de la citation suivante :

« Sous-officier d'un moral et d'une tenue exemplaire. Au combat du 20 février, chef de la liaison du bataillon, a conduit son groupe avec décision et le mépris absolu du danger » (Ordre de la 123e D.T. N° 139). Sincères félicitations.

Dossier académique :

Fiche de situation militaire

1°) Noms et prénoms : Le Corroller Pierre-Marie
Date et lieu de naissance : 20 Mai 1886. Châteaulin (Finistère)
Classe de recrutement : 1906
Classe de mobilisation: 1904 (engagé volontaire le 25 septembre 1906 à Quimper (Finistère).
N° au registre national de recrutement : 1675
Bureau de recrutement : Quimper.

2°) Services militaires du 25 septembre 1905 au 25 septembre 1906 (dispensé art. 23) E.D.R.

3°) Services de guerre

a) à l'intérieur du 2 août 1914 au 10 mars 1915 (318e R.I.) (parti le 5 août 1914 avec le 318e R.I. évacué typhique).

Suite de fiche militaire

b) aux armées

du 10 mars 1915 au 10 janvier 1916 (blessure de guerre. Maison de Champagne).

du 17 sept 1916 au 20 février 1918 (blessure de guerre. Moncel Lorraine).

donc bénéficier de la double campagne du 10 mars 1915 au 20 février 1919 (arrêt du Conseil d’État du 17 mars 1932) pour tout blessé de guerre.)

aux armées au 411e Régiment d'Infanterie (avec ses 4 citations à l'armée).

La prime de démobilisation m'a été payée par le dépôt du 118e R.I. Quimper le 22 Mars 1919.

Signature : (Le Corroller), médaillé militaire. Croix de guerre 1914-1918.

Autres sources (suite)

Lettre de démobilisation

Ergué-Gabéric le 27 Mars 1919

Le Corroller instituteur-adjoint à Ergué-Gabéric (bourg)
à Monsieur l'Inspecteur d'Académie.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai été démobilisé le 22 Mars 1919.

Je vous demande de bénéficier de l'autorisation d'absence prévue par la circulaire du 9 décembre 1918.

Signature : (Le Corroller)


Lettre de Mme suite à blessure de 1916

Madame Le Corroller. Institutrice à Ergué-Gabéric

Monsieur l'Inspecteur d'Académie

J'ai l'honneur de vous faire savoir que mon mari, Mr Le Corroller Pierre adjudant au 411ème Régiment d'Infanterie 8eme Compagnie a été blessé d'un éclat d'obus à la jambe droite, le 10 Janvier, en avant de Beauséjour. Il est à l'hôpital de Lamothe n° 115 bis à Villeneuve-sur-Lot.

A Ergué-Gabéric le 24 Janvier 1916. Signature : (M. Le Corroller)

Journal des Marches et des Opérations (JMO)

Beauséjour, 10 janvier 1916, page 6 et suivantes

BEAUSEJOUR (Janvier-Avril 1916).

Ce secteur nous surprend. La plaine dénudée et aride s'étend à perte de vue, couverte de nombreux trous d'obus ; d'interminables boyaux creusés dans la craie blanche, remplis d'eau et d'une boue gluante, gênant la marche, rendent la relève pénible. Quelques plaintes, quelques chutes dans les "puisards" et nous arrivons, aux premières lueurs du jour, aux tranchées Harancouet et Posen-Champagne, qui nous abriteront quelques mois.

L'ennemi n'est pas loin ... Les rafales d'artillerie se succèdent avec rapidité sur toutes nos positions, surprenant nos agents de liaison, nous coureurs, nos corvées. Les pluies diluviennes qui sont tombées ont, avec le bombardement, ébranlé nos abris qui ensevelissent sous leurs débris quelques-uns des nôtres. L'ennemi s'acharne sur nos boyaux qui restent impraticables le jour. Tout passant sert de cible à de nombreuses mitrailleuses qui le prennent d'enfilade sous leurs feux.

Moncel, 20 février 1979, page 17 et suivantes

LA LORRAINE (Octobre 1917-Mail 1918).

La préparation de cette action, confiée au 411e, ... Les objectifs de la compagnie Beauclair atteints, le lieutenant Gouraud fouille le bois des Ervantes, opération périlleuse et délicate qui permet la destruction d'un abril et la capture de prisonniers.

La fiche Wikipedia du 411e RI

Janvier – juin 1918 : Lorraine : ferme de Rozebois, ferme des Ervantes, forêt de Bezange. Le 411e s'illustre en particulier, le 20 février, en tant que principale force engagée (avec quelques renforts du 6e RI) dans le « coup de main des Ervantes » à Moncel-sur-Seille. En évoquant la genèse de cette opération couronnée de succès, le général Gérard, commandant la VIIIe armée, rend hommage à la valeur du 411e : « Cette manœuvre nécessitait : 1°) Une infanterie instruite, manœuvrière et sûre d'elle-même. C'était le cas de l'infanterie de la 123e D.I., fière de ses victoires antérieures et notamment du 411e dont le haut moral permettait de tout oser ».

Annotations

  1. Le Finistère : journal politique républicain fondé en 1872 par Louis Hémon, bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire avec quelques articles en breton. Louis Hémon est un homme politique français né le 21 février 1844 à Quimper (Finistère) et décédé le 4 mars 1914 à Paris. Fils d'un professeur du collège de Quimper, il devient avocat et se lance dans la politique. Battu aux élections de 1871, il est élu député républicain du Finistère, dans l'arrondissement de Quimper, en 1876. Il est constamment réélu, sauf en 1885, où le scrutin de liste lui est fatal, la liste républicaine n'ayant eu aucun élu dans le Finistère. En 1912, il est élu sénateur et meurt en fonctions en 1914.



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Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Création : Septembre 2024    Màj : 15.10.2024