« Bourg, ar Vorc'h » : différence entre les versions

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==Présentation générale==
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Le Bourg d'Ergué-Gabéric est à peu près à mi-distance entre la frontière est et ouest de la commune, mais par contre décentré au sud non loin de la rivière du Jet.
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C'est un peu pour cette raison qu'une idée de déplacement vers Pen-Carn-Lestonan est lancé en 1840, projet qui sera abandonné suite aux nombreuses contestations et aux côtés dispendieux de l'opération.
Le bourg d'Ergué-Gabéric, « <i>ar vorc'h</i> » en breton, est à peu près à mi-distance entre les frontières est et ouest de la commune, avec un décentrage au sud de la commune. Une parcelle cadastrale au sud-est en surplomb de l'église porte le nom de « <i>menez ar vorc'h</i> »  au bord du plateau dominant la vallée du Jet.


Le plus vieux élément du patrimoine est la croix médiévale de Kroas-Ver exposée au pignon du Logis Breton en mars 2024.
Le plus vieil élément du patrimoine constitutif du Bourg est vraisemblablement la croix médiévale de Kroas-Ver, laquelle a été placée au pignon du Logis Breton en mars 2024.


Le presbytère ...
En terme de date, un fragment de vitrail sur la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal fait apparaître le millésime 1516 pour son élévation : « <i>Ceste.victre.fut.fecte.
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Au milieu de la placette face à l'entrée principale de l'église on remarque un beau puits à margelle en pierres, sur lesquelles on y lit distinctement l'épigraphe « <i>ARCH 1649</i> ». Il est très vraisemblable que les premières lettres correspondent à la fin du patronyme Guimarc'h avec ses variantes Guivarc'h ou Guyoumarc'h, familles bien représentées en pays glazik.
 
Le bourg est explicitement désigné dans les aveux <ref name="Aveu">{{K-Aveu}}</ref> de 1679-1680 pour cette précision relative au domaine noble voisin : « <i>Le manoir de Penanrun duquel despand tout le bourg d'Ergué Gaberic</i> ». Le nombre de tenues du bourg dans le domaine de Pennarun est devenu plus important en 1680 car  « <i>certaines portions de tenües audit bourg d'Ergué Gaberic donnée en eschange au dit deffunct sieur et dame de Trevaras par messire Guy Autret seigneur de Missirien</i> », ce dernier étant le seigneur du domaine de Lezergué proche également du bourg, successeur des Cabellic (qui ont donné leur nom à la commune) et de ce fait détenteur de prééminences dans l'église paroissiale.
 
Pour ce qui concerne le patrimoine, les éléments suivants sont classés aux Monuments Historiques : les vitraux (1898), l'ossuaire et l'église St-Guinal (1939), la collection de pièces d'orfèvrerie religieuse (1994), l'orgue Dallam (2011).  
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Les éléments classés ou inscrits aux Monuments historiques :  
La frise déroulante du petit et grand patrimoine du bourg :
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Les écoles ...  
Le presbytère est sans nul doute aujourd'hui la plus belle façade de maison du centre-bourg d'Ergué-Gabéric. Aux XVIIIe et XIXe siècles la bâtisse est dans un état plutôt austère et délabré, mais en 1961 elle est réhabilitée et rénovée par l'architecte breton renommé Roger Le Flanchec.


La nouvelle mairie ...
Pour remédier au problème de situation excentrée au sud, l'idée de déplacer le bourg vers Pen-Carn-Lestonan est lancée en 1840, le transfèrement étant abandonné suite aux nombreuses contestations : « <i>Ce projet gigantesque n'est pas le vœu de la majorité de la commune quoique voté par le conseil municipal dont les quatre cinquièmes se composent d'habitants voisins du nouveau local, et dont les vues sont par suite dominées par l'intérêt privé</i> ».  


Autres lectures : {{Tpg|Cartes postales du Bourg d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|Ergué-Gabéric, an Erge-Vras}}{{Tpg|Le bourg d'Ergué-Gabéric}}{{Tpg|RANNOU Betty - Le Bourg, chef-lieu à Lestonan}}{{Tpg|1840 - Un tract d'opposition au déplacement du Bourg Chef-lieu}}{{Tpg|1842 - Lettres et pétition contre la translation du Bourg}}
Sans qu'il soit nommé explicitement dans les pétitions et lettres au préfet, le plus actif des conseillers partisans du transfert du bourg est Nicolas Le Marié, entrepreneur papetier à Odet, sa manufacture étant située au nord de la commune.
 
Comme dans tout bourg, les écoles y ont illustré dès la fin du XIXe siècle la concurrence laïque et religieuse. La première classe communale ouvre en 1849 rue de Kerdévot, qui deviendra l'école des filles en 1885 lorsque les garçons se mettent à fréquenter leur nouvelle école de l'autre côté du bourg. L'école privée baptisée Notre-Dame de Kerdévot sera ouverte en 1898 et tenue par des religieuses.
 
Autres dignes représentants du centre-bourg, les nombreux commerçants qui offrent des services très variés, de l'épicerie au bar-tabac, viande et pain, cordonnerie. La plus ancienne identifiée est Jacquette Le Porchet modeste marchande « <i>au bourg du Grand Hergué</i> » dont on dispose l'inventaire de ses marchandises fait en 1766 après son décès, à savoir du tabac, des pipes, des paniers, des noix, de la toile d'étoupe, du beurre, des tasses de faïence.
 
Plus proche de nous le restaurant et débit de boisson, joliment baptisé « <i>La Capitale</i> » dans les années 1980 par sa tenancière Marie Pennanec'h comme le rappel de la vocation première du bourg.
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Version actuelle datée du 25 mai 2024 à 10:15

Variantes bilingues : Bourg (FR), ar Vorc'h (BR)

Signification : "agglomération communale et paroissiale "

Décomposition : du germanique Burg, "lieu fortifié"

Relevés : 1679-80, 1790, 1834, 1914

Coordonnées géographiques : lat. 47.996671, long. -4.028077, cf. « Géo.Bourg »

Autres lectures : « La petite croix médiévale de Kroas-Ver » ¤ « 1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal » ¤ « 1680 - Papier terrier et dénombrement du domaine noble de Penanrun » ¤ « ARKAE - Histoire du Bourg d'Ergué-Gabéric » ¤ « Cartes postales du Bourg d'Ergué-Gabéric » ¤ « Le puits à margelle du bourg daté de 1649 » ¤ « 1766 - Scellés et vente des biens de Jacquette Le Porchet, marchande du bourg » ¤ « Ergué-Gabéric, an Erge-Vras » ¤ }« RANNOU Betty - Le Bourg, chef-lieu à Lestonan » ¤ « 1840 - Un tract d'opposition au déplacement du Bourg Chef-lieu » ¤ « 1842 - Lettres et pétition contre la translation du Bourg » ¤ « 1957-1961 - La restauration du presbytère par Roger Le Flanchec » ¤ « 1898-1939 - Arrêtés ministériels d'inscription ou classement aux Monuments Historiques » ¤ « Eléments classés et inscrits du patrimoine de la commune d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1975-2011 - Arrêtés de classement de l'orgue Dallam d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1807-1849 - Les projets initiaux d'école communale au bourg » ¤ « 1886 - Ouverture de l'école communale des filles dans la maison d'école du Bourg » ¤ « Ecole Notre-Dame de Kerdévot, OF-LQ 1987 » ¤ « Localisation et présentation des 14 commerces du bourg dans les années 1940 » ¤ 

Présentation générale

CartePostaleBourg.jpg

Le bourg d'Ergué-Gabéric, « ar vorc'h » en breton, est à peu près à mi-distance entre les frontières est et ouest de la commune, avec un décentrage au sud de la commune. Une parcelle cadastrale au sud-est en surplomb de l'église porte le nom de « menez ar vorc'h » au bord du plateau dominant la vallée du Jet.

Le plus vieil élément du patrimoine constitutif du Bourg est vraisemblablement la croix médiévale de Kroas-Ver, laquelle a été placée au pignon du Logis Breton en mars 2024.

En terme de date, un fragment de vitrail sur la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal fait apparaître le millésime 1516 pour son élévation : « Ceste.victre.fut.fecte. (en).lan.mil.Vcc.XVI.et. (esto)et.pour.lors.fabric ue--jeh--al---- »

Au milieu de la placette face à l'entrée principale de l'église on remarque un beau puits à margelle en pierres, sur lesquelles on y lit distinctement l'épigraphe « ARCH 1649 ». Il est très vraisemblable que les premières lettres correspondent à la fin du patronyme Guimarc'h avec ses variantes Guivarc'h ou Guyoumarc'h, familles bien représentées en pays glazik.

Le bourg est explicitement désigné dans les aveux [1] de 1679-1680 pour cette précision relative au domaine noble voisin : « Le manoir de Penanrun duquel despand tout le bourg d'Ergué Gaberic ». Le nombre de tenues du bourg dans le domaine de Pennarun est devenu plus important en 1680 car « certaines portions de tenües audit bourg d'Ergué Gaberic donnée en eschange au dit deffunct sieur et dame de Trevaras par messire Guy Autret seigneur de Missirien », ce dernier étant le seigneur du domaine de Lezergué proche également du bourg, successeur des Cabellic (qui ont donné leur nom à la commune) et de ce fait détenteur de prééminences dans l'église paroissiale.

Pour ce qui concerne le patrimoine, les éléments suivants sont classés aux Monuments Historiques : les vitraux (1898), l'ossuaire et l'église St-Guinal (1939), la collection de pièces d'orfèvrerie religieuse (1994), l'orgue Dallam (2011).

La frise déroulante du petit et grand patrimoine du bourg :

Le presbytère est sans nul doute aujourd'hui la plus belle façade de maison du centre-bourg d'Ergué-Gabéric. Aux XVIIIe et XIXe siècles la bâtisse est dans un état plutôt austère et délabré, mais en 1961 elle est réhabilitée et rénovée par l'architecte breton renommé Roger Le Flanchec.

Pour remédier au problème de situation excentrée au sud, l'idée de déplacer le bourg vers Pen-Carn-Lestonan est lancée en 1840, le transfèrement étant abandonné suite aux nombreuses contestations : « Ce projet gigantesque n'est pas le vœu de la majorité de la commune quoique voté par le conseil municipal dont les quatre cinquièmes se composent d'habitants voisins du nouveau local, et dont les vues sont par suite dominées par l'intérêt privé ».

Sans qu'il soit nommé explicitement dans les pétitions et lettres au préfet, le plus actif des conseillers partisans du transfert du bourg est Nicolas Le Marié, entrepreneur papetier à Odet, sa manufacture étant située au nord de la commune.

Comme dans tout bourg, les écoles y ont illustré dès la fin du XIXe siècle la concurrence laïque et religieuse. La première classe communale ouvre en 1849 rue de Kerdévot, qui deviendra l'école des filles en 1885 lorsque les garçons se mettent à fréquenter leur nouvelle école de l'autre côté du bourg. L'école privée baptisée Notre-Dame de Kerdévot sera ouverte en 1898 et tenue par des religieuses.

Autres dignes représentants du centre-bourg, les nombreux commerçants qui offrent des services très variés, de l'épicerie au bar-tabac, viande et pain, cordonnerie. La plus ancienne identifiée est Jacquette Le Porchet modeste marchande « au bourg du Grand Hergué » dont on dispose l'inventaire de ses marchandises fait en 1766 après son décès, à savoir du tabac, des pipes, des paniers, des noix, de la toile d'étoupe, du beurre, des tasses de faïence.

Plus proche de nous le restaurant et débit de boisson, joliment baptisé « La Capitale » dans les années 1980 par sa tenancière Marie Pennanec'h comme le rappel de la vocation première du bourg.

Explications toponymiques

Pages 156 de son dictionnaire des noms de lieux bretons, Albert Deshayes explique le terme :

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les entités territoriales'


Bourc'h "bourg" s'applique à l'agglomération située au centre de la paroisse mais il désigne parfois, en toponymie, des villages d'une certaine importance situés hors du bourg paroissial, ou garde le souvenir de l'emplacement de l'ancien bourg lorsqu'il y a eu déplacement du centre de vie. Ce terme qui a pour variante bourk, de genre masculin, procède du germanique burg "lieu fortifié" emprunté par le vieux breton burg, bourch au moyen breton. le correspondant gallois burch a conservé le sens initiale de "forteresse, rempart" ; il est considéré comme un emprunt anglo-saxon.

Quelques réflexions sur l'utilisation toponymique du mot Vorc'h/Vourc'h à Ergué-Gabéric :

Traditionnellement les artisans, commerçants et prêtres habitaient le haut du bourg d'Ergué-Gabéric autour de l'église. Une parcelle cadastrale au sud-est porte le nom de "Menez ar vorc'h" en surplomb de l'église et au bord du plateau dominant la vallée du Jet. Par contre les journaliers et les veuves habitaient plus bas les petites maisons plus modestes de "Traon ar vorc'h".

Bernard Tanguy dans son Dictionnaire des noms de communes signale l'existence d'un champ "Parc-Vourc'h-Coz" (le champ du vieux bourg) qui serait l'emplacement du bourg primitif. Dans le cadastre de 1834 on ne trouve qu'un "Parc ar goz quer" (le champ du village ancien/délabré).

Annotations

  1. Aveu, s.m. : déclaration écrite fournie par le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief, à l'occasion d'un achat, d'une succession ou rachat. L’aveu est accompagné d’un dénombrement ou minu décrivant en détail les biens composant le fief. La description fourni dans l'aveu indique le détail des terres ou tenues possédées par le vassal : le village dans lequel se situe la tenue, le nom du fermier exploitant le domaine congéable, le montant de la rente annuelle (cens, chefrente, francfief) due par le fermier composée généralement de mesures de grains, d'un certain nombre de bêtes (chapons, moutons) et d'une somme d'argent, les autres devoirs attachées à la tenue : corvées, obligation de cuire au four seigneurial et de moudre son grain au moulin seigneurial, la superficie des terres froides et chaudes de la tenue. Source : histoiresdeserieb.free.fr. [Terme] [Lexique]